Jesse Plemons dans « Kinds of
Kindness », de Yórgos Lánthimos.
Écrit par Nicolas Schaller
Critique Film à sketchs de Yorgos Lanthimos, avec Emma Stone, Jesse Plemons, Willem Dafoe, Margaret Qualley (États-Unis, 2h44). ★★☆☆☆
« Sweet dreams are made of this… » Les paroles d’Eurythmics ont beau nous avertir dès le générique que « Kinds of Kindness » est de la matière dont sont faits les rêves, difficile de décoller du sol où Yórgos Lánthimos cloue ses personnages. Avec ces trois histoires jouées par les mêmes acteurs, le réalisateur de « Pauvres créatures » brode autour des notions de libre arbitre, d’emprise et de soumission dans les rapports sociaux, le sexe et la religion. Il se fait surtout plaisir, et ses comédiens avec (Emma Stone, Willem Dafoe), dans la provoc qui ne mène pas loin.
Sauvons le premier segment, assez drôle, sur un type aux ordres de son patron jusque dans sa vie amoureuse. Le rôle est joué par Jesse Plemons, prix d’interprétation à Cannes, récompense que l’on trouverait exagérée si ce n’était l’ascension discrète d’un acteur formidable qu’elle venait distinguer. Un coup d’œil au CV de Plemons impose le respect. Parmi les cinéastes qui l’ont dirigé : Scorsese et Spielberg (deux fois chacun), Jane Campion ou Paul Thomas Anderson.
Mais c’est sur une série, « Fargo », qu’il a rencontré son épouse, Kirsten Dunst, avec qui il partageait aussi l’affiche du récent « Civil War ». En militaire psychopathe, il faisait de sa scène, la moins spectaculaire, la plus forte du film. À 36 ans, fort de son physique ordinaire et de sa gueule atypique de sosie poupin de Matt Damon, il peut tout jouer : les ordures comme les nounours dociles, le drame comme la comédie. On le retrouvera dans le prochain Lánthimos, avec encore Emma Stone, sur deux complotistes qui kidnappent la PDG d’une grande entreprise. L’essayer, c’est l’adopter.
[Photo :ATSUSHI NISHIJIMA - source : www.nouvelobs.com]
Sem comentários:
Enviar um comentário