Soumis par Ravith Trinh
C'est fini. Hayao Miyazaki vient de sortir son dernier métrage. Après celui-ci, il arrête définitivement le cinéma ... Mais le maître de l'animation fait ses adieux avec un magnifique chant de cygne. Une œuvre grave, étonnament réaliste et nettement destinée à un public adulte. Le Vent se lève suit la vie de l'ingénieur Jiro Horikoshi à travers les âges. Enfant, il esquisse des croquis tout en rêvant de suivre les traces du concepteur d'avions Giovanni Caprioni. Adulte, on le réquisitionne pour construire le chasseur bombardier Mitsubishi A6M utilisé par l'armée japonaise pendant la Seconde Guerre Mondiale. Guidé par les vers d'un poème de Paul Valéry (cité dans le film, repris pour son titre), « Le Vent se lève, il faut tenter de vivre », Jiro poursuit son rêve d'enfant devenu son moyen d'existence : construire des avions ; même si ces derniers deviennent des machines à tuer, et même si sa femme Nanoko est gravement atteinte de tuberculose...
On s'éloigne ici des ses habituelles embuscades fantasmagoriques. Miyazaki a choisi d'imbriquer son récit dans une frise chronologique relatant la grande dépression des années 20 et la Seconde Guerre Mondiale. Mais au fil de cette « reconstitution historique » sobre, presque âpre, se révèlent, par petites touches, des respirations, des appartés laissant exploser l'inégalable richesse graphique et les délires formels ou narratifs auxquels nous a habitués l'auteur. Tantôt oniriques, tantôt sensorielles, ces parenthèses enchantées s'opposent à la triste réalité, de la guerre, de la misère, du chômage et de la mort. En faisant ses adieux, Miyazaki nous offre un bel hymne à la vie.
Le Vent se lève, un film de Hayao Miyazaki, avec les voix de Hideaki Anno, Miori Takimoto, Hidetoshi Nishijima ... Durée : 2h06 ... Distribution : Walt Disney Company France
[Source : www.mondomix.com]
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