Alain Chamfort jure que c’est son ultime album. Onze chansons crépusculaires, sous forme de conclusion, accompagnées de sonorités electro et d’un ensemble à cordes. Avec Impermanence, le chanteur se fait zen face aux vicissitudes de la condition humaine.
RFI Musique : Pourquoi avoir publié un EP de quatre titres en collaboration avec Sébastien Tellier avant cet album ?
Alain Chamfort : C’est un hasard, un peu organisé par Julien Delfaud [ingénieur du son pour Sébastien Tellier ou Clara Luciani, NDLR]. Il travaillait sur mon album depuis le début, lorsqu’il a reçu un appel de Sébastien Tellier, qui est un copain à lui. En discutant, il lui apprend qu’il travaille avec moi, et Sébastien voulait que nous collaborions. L’album était quasiment fini, mais nous nous sommes rencontrés. Nous avons travaillé des chansons qui n’étaient pas abouties pour l’album et avons composé ensemble ces quatre titres, sortis avant l’album.
Est-ce un format que vous pourriez adopter à l’avenir ? Vous annoncez cet album comme le dernier…
L’écoute de la musique a évolué. C’est un format sympa qui permet de publier de la musique plus rapidement. Alors que l’album n’est aujourd’hui plus indispensable, il est long, fastidieux et cher à produire.
Cet album est-il une conclusion ?
Tout à fait. D’abord par rapport aux albums. Mais aussi par ses thématiques, qui annoncent la fin de quelque chose. Il y a quelque chose de crépusculaire qui traverse les différents titres. C’est un dernier album, peut-être aussi pour éviter l’album de trop, mais je ne mets pas fin à ma carrière !
En effet, il est parcouru par des thèmes comme la fin de l’univers (L’Apocalypse heureuse), la vie passée (En Beauté), la souffrance (Impermanence)…
Ce sont des thèmes logiques à aborder à l’âge que j’ai. J’ai l’impression que mon avis est fait. Je ne pense pas que ma vision changera. L’impermanence est très importante dans le bouddhisme. Dans les années 70, je m’en suis rapproché puis je m’y suis converti. Ce concept d’impermanence permet d’éviter de trop s’accrocher aux choses, puisque tout est en mouvement, en transformation, la matière comme l’esprit. Cela vous permet de relativiser, notamment les épreuves de la vie. C’est une notion assez philosophique très intéressante. Une approche écologique aussi, par l’existence d’un grand tout et par le respect de toutes les formes de vie.
Des complices comme Jacques Duvall et Pierre-Dominique Burgaud reviennent à vos côtés…
Pierre-Dominique avait commencé par réaliser un clip, Les Beaux yeux de Laure [en 2005], puis il a écrit et produit de la musique pour moi, pour Une Vie Saint-Laurent et trois autres albums. On se connaît bien.
Quant à Jacques, il avait pris de la distance par rapport à l’écriture durant plusieurs années. Je suis content qu’il m’ait rejoint, même pour une seule chanson, Tout s’arrange à la fin.
Alain Chamfort Impermanence (BMG) 2024
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