quarta-feira, 2 de novembro de 2022

Les « vieux hommes blancs », la race gênante selon Migros

 

Le géant orange jette le vieux mâle blanc à la déchetterie woke. Ingrat et pas malin.

Migros

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À quoi joue Migros? À un jeu bête et dangereux. Ce sont nos confrères de Blick qui nous l’apprennent. Dans un spot publicitaire au format vidéo, le géant suisse de la distribution fait dire à une adolescente: «C’est sympa qu’il y ait aussi des jolies figurines féminines… pas seulement des vieux types blancs.» Il est ici question d’un jeu de simulation appelé Tipp-Kick-Mania, permettant de constituer sa propre équipe de football à partir d’un choix de figurines. Le clip faisant la promotion de ce jeu n’est plus en ligne, mais il a fait réagir.

Un client de Migros, âgé de 54 ans et dont on nous dit qu’il est blanc, a jugé malvenue cette publicité dénigrant les «vieux hommes blancs». Il a déposé une plainte auprès de la Commission suisse pour la loyauté, chargée d’apprécier les contenus publicitaires.

Le racisme au nom de l’inclusion

Ce client ne l’a pas fait, mais il aurait pu saisir la Commission fédérale contre le racisme (CFR). En effet, depuis quand s’interdit-on de promouvoir un produit au détriment d’un groupe caractérisé par son appartenance raciale réelle ou supposée? Depuis au moins la fin de la Seconde Guerre mondiale, pour les raisons que l’on sait. Et depuis qu’on ne dit plus, et c’est très bien ainsi, «tête de nègre», mais «tête au choco».

Le racisme au nom de l’inclusion. Vue sous une perspective universaliste, telle est la contradiction majeure du wokisme, cette idéologie qui entend faire table rase du passé au profit d’un être nouveau. Le wokisme ressemble en tout point à une révolution culturelle, avec ceci de particulier qu’il est soutenu par une partie significative de l’économie de marché, qui y trouve son intérêt – pour l’instant, les choses étant réversibles.

Le «vieil homme blanc», ce nouvel inutile

Comme toute révolution culturelle, le wokisme a besoin d’un bouc émissaire. Sous Mao, en Chine, c’étaient les intellectuels, les inutiles. Avec Migros, c’est donc, du moins dans la promotion de ce jeu (on apprend les nouvelles règles sociales en jouant), le «vieil homme blanc», une sorte d’inutile lui aussi.

Or, ce «vieil homme blanc» qui va faire ses courses à la Migros, c’est qui? C’est beaucoup moins une couleur de peau qu’une condition humaine. Ce «vieil homme blanc», c’est notre père ou notre grand-père. C’est cet homme, puisqu’il s’agit d’un homme, mais ce pourrait être une femme, qui a des souvenirs et même parfois un petit avenir encore. C’est cet homme qui remplit son charriot seul ou accompagné. C’est cet homme qui n’a pas toujours une retraite lui permettant de se fournir à Manor Food. C’est celui qu’on voit à la caisse payer avec des pièces de dix centimes sa brique de lait M-Budget de 2 litres, même que ça râle dans la file. C’est celui qui prend le pain le moins cher, avec la mie la moins bonne, et qui s’achète des cervelas pour souper.

C’est pour lui que la Migros a été fondée

C’est précisément pour cet homme, qui n’est blanc que par la volonté de publicitaires chevauchant une idéologie où la fin justifie les moyens, c’est précisément pour lui que la Migros a été fondée. Pas pour lui seulement, mais beaucoup pour lui.

Dans l’Arc jurassien, ce «vieil homme blanc», c’est, par exemple, l’ancien ouvrier d’usine. Alors oui, il est blanc. Il est né en Suisse, il est venu d’Italie, d’Espagne, du Portugal et d’ex-Yougoslavie. Mais cette couleur identique, formule hideuse, absurde, n’empêcha pas le racisme en son sein et ne fut pas l’argument central de la fraternité entre ces hommes.

Envoyer papy blanc à la déchetterie woke au nom de l’inclusion d’autres origines, c’est faire la campagne de l’UDC en vue des élections fédérales de l’an prochain. Pour peu que l’UDC mette du social dans son potage identitaire, ce pourrait être blanc. Ce consumérisme racialiste, façon «vieil homme blanc» périmé, a contribué à la victoire de Trump aux États-Unis en 2016. Notre système proportionnel nous prémunit en principe d’un Trump au pouvoir, mais pas du trumpisme. Raison de plus pour ne pas jouer à «jette ton vieux blanc». Le ressentiment se paie cher.

 

[Photo : CC BY 2.0 - source : www.leregardlibre.com]

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