Alors que la loi anti-discrimination fête sa dixième année, les
associations qui représentent les francophones de Flandre ont dénoncé
mardi l'absence persistante d'une institution compétente pour traiter
des discriminations linguistiques.
Action du Taal Aktie Komitee (TAK) à Linkebeek en février 2016.
La langue fait pourtant partie des critères protégés par la loi. Il
revenait au gouvernement fédéral de désigner l'organe chargé d'en
garantir le respect mais à ce jour, la disposition reste lettre morte.
Les discriminations subies par les francophones en Flandre sont
nombreuses, dénoncent les associations : accès aux logements sociaux,
rapports avec l'administration, refus de subventions aux associations
culturelles et sportives francophones, refus de nomination de
bourgmestres, etc.
La Coalition des Associations Francophones de
Flandre (CAFF) pointe du doigt l'action de la N-VA qui refuse toute
reconnaissance d'une minorité francophone en Flandre.
"Les dénis
de démocratie de la N-VA en matière de droits de l'homme ont des
conséquences dommageables pour la Belgique sur le plan international",
accuse la Coalition qui invoque les derniers classements des démocraties
réalisés par le magazine britannique "The Economist".
Dans le
classement 2015, la Belgique est passée de la 20e à la 35e place et du
statut de "pleine démocratie" (full democracy) à "démocratie imparfaite"
(flawed democracy).
L'hebdomadaire britannique pointait du doigt
explicitement la N-VA. "Cela résulte en grande partie de l'augmentation
des tensions au niveau de la cohésion sociale dans le pays où la
Nouvelle Alliance flamande, qui propose une dissolution de fait de
l'État belge, a remporté ses deuxièmes élections nationales successives
en 2014", indiquait-il.
En 2017, la Belgique est restée au même
niveau. Son score est particulièrement faible dans la catégorie
"participation politique".
[Photo : BELGA/Virginie Lefour - source : www.levif.be]
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