segunda-feira, 19 de junho de 2017

L'art du conte, pour préserver la diversité linguistique urbaine

Narration, par Daniele Rossi sur Flickr, sous licence CC BY-NC-ND 2.0.

Écrit par Gwenaelle Lefeuvre - traduit par Suzanne Lehn

Peut-on entrer en contact, immédiatement, en dépit d'une barrière de langue ? Pour Steven Bird [1] et Robyn Perry [2], fondateurs de l'initiative Treasure Language Storytelling (TLS ; Narration en langue trésor) [3], la narration en langues originelles est une réponse possible.
Global Voices a récemment relaté [4] une autre initiative menée par Steven Bird, le blog Intraduisible [5]. Mais ici, au centre de TLS il y a l'expression parlée et non pas écrite, et un effort pour préserver et célébrer la diversité linguistique des grandes villes. Certes, dans des zones urbaines comme Melbourne et Darwin en Australie, ou Oakland aux États-Unis, où TLS organise des événements depuis 2015, les langues petites ou pas si petites sont souvent exposées à ne pas être transmises aux enfants qui y naissent. Pour les créateurs de ce projet :
L'extinction de masse des langues du monde peut être évitée si l'on crée des villes qui adoptent la diversité : des espaces protégés où les habitants n'ont pas besoin d'oublier qui ils sont pour trouver leur place.
Si “écouter est souvent associé à comprendre”, ces événements visent au contraire à “écouter pour apprécier, ressentir, se relier”. Dans ce format, les conteurs racontent leurs histoire dans leur propre langue, avant de la traduire ou de l'expliquer en anglais. Bien que les participants ne soient pas des conteurs professionnels, leur engagement et leur gestuelle impliquent l'auditoire et provoquent rire et émotion, comme si la langue n'était plus une barrière.
Ainsi, la vidéo ci-après est un conte traditionnel du Burkina Faso raconté dans la langue dafing [6]. Pendant la séance de questions, la conteuse, Rassidatou Konate, a aussi l'occasion d'expliquer les codes de narration de son pays.
Lors d'un autre évenement, John Nyamusara raconte la fable du lièvre et du babouin en langue shona [7] du Zimbabwe :
Après qu'il a expliqué le sens de son récit, quelqu'un demande à John Nyamusara “à quoi ça ressemble de parler à un auditoire qui ne comprend pas votre langue ?” Avec un grand sourire, il décrit son sentiment d'intégration :
“Ils écoutaient ! Ils étaient attentifs… Ils étaient avec moi !”
On peut écouter des contes en tagalog, chochenyo, ewe, et beaucoup d'autres langues sur les chaînes Vimeo [8] et YouTube [9] du projet parent Aikuma [10].
Si les événements de Treasure Language Storytelling se sont tenus jusqu'à présent dans trois villes, les organisateurs comptent bien les étendre à d'autres, et toute personne inspirée par le projet est invitée à contacter TLS [11] pour organiser son propre spectacle de contes.
Article publié sur Global Voices en Français : https://fr.globalvoices.org
URL de l’article : https://fr.globalvoices.org/2017/06/18/211756/
URLs dans ce post :
[1] Steven Bird: https://twitter.com/StevenBird
[2] Robyn Perry: https://twitter.com/nyborrobyn
[3] l'initiative Treasure Language Storytelling (TLS ; Narration en langue trésor): http://www.treasurelanguage.org/
[4] relaté: https://fr.globalvoices.org/2017/06/07/210809/
[5] blog Intraduisible: http://www.untranslatable.org/
[6] dafing: https://www.ethnologue.com/language/rkm
[7] shona: https://fr.wikipedia.org/wiki/Shona_(langue)
[8] Vimeo: https://vimeo.com/aikuma
[9] YouTube: https://www.youtube.com/channel/UCDJepuYqmDfJd4PGxB0EEOw
[10] Aikuma: http://www.aikuma.org/
[11] contacter TLS: http://www.treasurelanguage.org/about.html

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