terça-feira, 12 de junho de 2018

Ólafur Arnalds : faire des liens

Le prolifique compositeur islandais Ólafur Arnalds met la technologie au service d’une musique néo-classique qui ravit tout le monde.



Écrit par Réjean Beaucage


Je rejoins Ólafur Arnalds à Bali, où il recharge ses batteries avant de poursuivre sa plus longue tournée à vie. Elle s’intitule All Strings Attached, contrairement à l’expression bien connue, et c’est pour souligner les liens entre le passé, le présent et le futur. Le passé d’Ólafur Arnalds, c’est celui d’un batteur dans des groupes de metal hardcore… Difficile à croire quand on entend ce qu’il produit maintenant ! « Il ne s’est rien passé de spécial, explique-t-il, je fais toujours de la musique, et je m’intéresse à des choses différentes selon le moment. Il y a quatre ans, j’ai lancé le projet techno Kiasmos avec Janus Rasmussen, et c’est assez différent de ce que je fais en solo. Il n’y a pas vraiment de avant/après, il y a seulement un mouvement d’évolution continuelle. »
Dans son passé récent (entre 2013 et 2017), il y a l’excellente télésérie britannique Broadchurch, dont il a fait la musique, et il est probable que de nombreux amateurs l’ont découvert là ; « Je pense que oui, en effet, parce que ça a été une série très populaire et j’ai été chanceux parce que la musique y tient un rôle important. La plupart du temps, ceux qui font ce genre de série pensent à la musique après, mais dans ce cas-là, j’étais là dès le début. » On pourra entendre des extraits de cette musique en concert.
Arnalds a déjà dit qu’il aimerait construire un pont entre le monde de la musique pop et celui de la musique classique ; pense-t-il avoir réussi? « Je pense que oui, en un sens, mais aujourd’hui… ça ne m’intéresse plus vraiment ! », dit-il en éclatant de rire. « Depuis que j’ai commencé, je crois que les frontières se sont dissipées, mais je ne suis vraiment pas le seul à avoir essayé de les faire disparaître. » Il y a en effet plusieurs compositeurs qui travaillent à fabriquer une musique néo-classique qui utilise éventuellement les codes, ou au moins les outils, de la musique pop ; on peut penser à Nico Muhly, Max Richter, Ludovico Einaudi, Nils Frahm, et bien d’autres encore, qui forment presque un mouvement.
On peut suivre dans une série de courts épisodes les préparatifs de la présente tournée, et ça vaut le détour. « Avant, je partais avec mon groupe pour quelques concerts et on jouait mes pièces, mais là, j’ai vraiment voulu avoir une équipe d’artistes qui contribuent chacun à leur manière au concert. Il y a deux ans de travail derrière la technologie avec laquelle on tourne actuellement ! Quand j’ai fini ma dernière tournée, j’ai dit à tout le monde que je ne repartirais pas sans avoir quelque chose de neuf à présenter, et je crois que j’y suis vraiment parvenu. » L’association avec son compatriote BNGRBOY, un beatmaker extraordinaire, est en effet concluante, et l’ensemble avec lequel il tourne est pour le moins surprenant: « Il y a un quatuor à cordes, un percussionniste, et moi je joue avec un trio de pianos ! » Cet équipement est assez spécial en soi : deux pianos réagissent en direct de façon aléatoire à ce que joue Arnalds sur un troisième piano, ce qui ajoute un élément d’improvisation qui garantit que chaque concert est différent. « C’est très inspirant, et ça constitue une bonne partie des concerts. » À découvrir sans attendre.
Jeudi 28 juin à 20h00
Palais Montcalm (Québec)
Vendredi 29 juin à 19h00
Maison symphonique de Montréal
(Dans le cadre du Festival international de Jazz de Montréal)




[ Photo : Marino Thorlacius/Mercury Classics - source : www.voir.ca]

 



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