Entretien avec professeur Rachel Weissbrod, directrice du département de traduction et de traductologie de l’université Bar Ilan.
Publié par Guitel Benishay
Le département est connu depuis plus de quarante ans pour la possibilité qu’il offre aux étudiants de toutes les facultés d’étudier la traduction dans les combinaisons suivantes: hébreu/français, hébreu/anglais, hébreu/arabe, hébreu/espagnol. À cela, vous ajoutez de nouvelles formations, n’est-ce-pas ?
Rachel Weissbrod: Effectivement. Notre département forme des traducteurs, des interprètes et des chercheurs en traductologie.
Nous sommes le seul département en Israël qui décerne un master et un doctorat en traduction et le seul qui enseigne la traduction simultanée et la traduction consécutive, ce qui permet d’acquérir une profession. À partir de l’année universitaire à venir, nous inaugurons de nouvelles formations pour les titulaires de licence :
-un diplôme de traduction orale et écrite (formation pratique)
-un master pour enseignants (formation rapide)
-un master complet (études pratiques et théoriques)
-un master de formation à la recherche
Pour quelles raisons, ā votre avis, un/e étudiant/e choisira la traduction ?
R.W.: Le village global dans lequel nous vivons est plus que jamais à la recherche de traducteurs et d’interprètes, dans tous les domaines : culture, monde des affaires, recherche scientifique, droit, etc. De nombreux débouchés s’offrent à nos étudiants : interprétation lors de colloques et de congrès, interprétation auprès de personnalités lors de leurs déplacements en Israël et à l’étranger, traduction littéraire, traduction de textes juridiques et autres. Nos enseignants et nos étudiants sont sollicités lors de sommets internationaux par exemple. En outre, la traduction est un métier qui peut se pratiquer à domicile pour ceux/celles qui le souhaitent.
Qui enseigne la traduction ?
R.W.: Le corps enseignant compte dans ses rangs les meilleurs traducteurs et interprètes d’Israël, de même que des chercheurs à la renommée internationale. Nos enseignants ont rempli des missions importantes comme la traduction des témoignages pour le film « Shoah » de Claude Lanzmann, l’interprétation de prises de paroles de personnalités politiques, Clinton et Trump, Chirac et Hollande, ou d’intellectuels comme Bernard-Henri Levy ou Alain Finkielkraut, ou encore lors de festivals de films français, et sans oublier les procès de criminels nazis.
Notre département a obtenu par trois fois un prix d’excellence pour l’enseignement qu’il prodigue.
Quelles sont les matières enseignées ?
R.W.: Le but recherché est la maîtrise de la traduction vers et à partir de la langue maternelle par l’acquisition de la rapidité, du perfectionnement de l’expression, de la concentration ainsi que par la recherche de sources d’information et de terminologie adéquate, tels que le marché du travail l’exige. En plus de la formation pratique, les étudiants peuvent suivre cours et séminaires sur la théorie de la traduction, sur la traduction littéraire, sur la traduction des médias ou l’adaptation d’œuvres littéraires au cinéma.
Est-ce-que le département propose autre chose qu’un enseignement ex-cathedra ?
R.W.: Bien sûr ! Le département met à la disposition de ses étudiants un laboratoire de langues sophistiqué où se déroulent les cours d’interprétation et une bibliothèque de spécialité, une des meilleures au monde, avec accès direct aux banques de données.
Quelles sont les conditions d’admission ?
R.W.: Toutes nos formations sont ouvertes aux étudiants qui ont achevé leur licence avec une moyenne de 80. Il faut bien entendu avoir une maîtrise de deux langues (hébreu et français, par exemple). Les candidats doivent remplir un questionnaire et se présenter à un entretien.
Quelle est la durée des études ? Y a-t-il possibilité de travailler pendant les études ?
R.W.: La plupart des formations durent deux ans. Les études sont programmées sur quatre jours par semaine, vendredi compris. Il y a cependant possibilité de les répartir sur une journée et demie ou deux jours, ce qui permet de travailler en parallèle.
Est-ce-que le département est connu à l’étranger ?
R.W.: Oui et comment ! Nous avons un accord de coopération avec l’INALCO ā Paris et nous participons à l’échange d’étudiants dans le cadre du programme Erasmus. Nous sommes affiliés et appréciés par l’organisation internationale d’interprètes AIIC. Notre doctorat est reconnu par le prestigieux International Doctorate in Translation Studies.
Site du département : translation.biu.ac.il
[Source : www.lphinfo.com]
Sem comentários:
Enviar um comentário