Je ne suis pas ce que je suis
Écrit par Fabien Reyre
Elle s’appelle Meow. Un peu comme un miaulement, ce qui convient bien à cette jeune femme qui vit la nuit à Tel Aviv, deale à droite à gauche, papillonne d’un homme à l’autre et squatte des appartements sans trop se soucier des lendemains. Meow finit par entrer en contact via Internet avec Alex Kaplan, un jeune homme qui l’intrigue et qu’elle tient à rencontrer. Mais l’espace d’une nuit, tout va basculer, et Meow va perdre contact avec la réalité.
Loin du cinéma « engagé » proposé par la plupart des cinéastes israéliens exportés chez nous, Danny Lerner propose avec ce premier long-métrage une esthétique un peu hors mode : tourné entièrement de nuit en DV, Frozen Days évoque un improbable croisement entre le naturalisme de Cassavetes et le fantastique poisseux de Polanski période Répulsion. Surtout, le réalisateur multiplie les effets visuels et sonores tel un étudiant en cinéma trop impatient de montrer ce dont il est capable. Pourtant, Lerner réussit à imposer un ton résolument à part, grâce notamment à sa comédienne Anat Klausner. Vraisemblablement obligée d’improviser la plupart de ses scènes, l’actrice est un peu comme le Lapin blanc d’Alice au pays des merveilles : on ne sait pas trop où cela va nous mener, mais la suivre revient à accepter un voyage qui ne ressemble à rien de connu.
Frozen Days pourrait n’être qu’un trip expérimental amusant mais relativement anecdotique s’il n’était l’incursion assez étonnante d’un revers scénaristique on ne peut plus crédible : l’explosion, au milieu du film, d’une bombe dans une discothèque où Meow avait donné rendez-vous au mystérieux Alex Kaplan. La jeune femme survit mais l’homme, grièvement blessé, est transféré d’urgence à l’hôpital. S’ensuit une plongée dans les méandres de l’inconscient de la jeune femme qu’on jurerait sortie du cerveau de David Lynch. Persuadé d’être un malin, Lerner en oublie l’essentiel : le spectateur a probablement déjà lu Kafka…
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