quarta-feira, 6 de novembro de 2013

Musique et littérature, 'un élément fort' de Paris en toutes lettres

L'édition 2013 approche à grands pas


La manifestation Paris en toutes lettres n'avait été que suspendue et non pas "supprimée" nous précise-t-on. Une nouvelle édition va donc voir le jour, après l'interruption de 2012, et c'est à Olivier Chaudenson, nommé récemment à la direction de la Maison de la poésie qu'elle a été confiée. L'établissement sera d'ailleurs le centre névralgique de cette manifestation, avec des ramifications dans les environs - jusqu'au Point éphémère, dans le Xe arrondissement. 

Olivier Chaudenson
« Au terme de la troisième édition de Paris en toutes lettres, la mairie a eu un moment d'hésitation. Des problèmes de budget menaçaient d'amputer la manifestation, et finalement, c'est la rigueur budgétaire qui l'a emporté. Le paradoxe positif, c'est que suite à la nomination à la Maison de la poésie, Bertrand Delanoë a décidé de relancer la manifestation dès cette année. Nous redémarrons donc sur une nouvelle configuration : Paris en toutes lettres devient le festival de la Maison de la poésie et de son quartier, avec différentes programmations hors les murs à proximité. »

Ainsi, la Gaîté lyrique, la galerie Agnès b., le Centre Wallonie-Bruxelles, le Musée de la Chasse et d'autres accueilleront des programmations entre le 9 et le 17 novembre. « C'est un changement d'échelle (le budget est moindre qu'auparavant) et un repositionnement géographique : le quartier de la Maison de la poésie (avec, en perspective, des liens à développer avec Les Halles dont le chantier s'achèvera en 2014). » 

Mais l'état d'esprit du festival reste le même : « Nous gardons l'envie de faire découvrir une littérature vivante, en privilégiant les croisements et les hybridations. » C'est ce qui sera de nouveau exprimé dans cette édition avec une liberté totale de programmation : « Ici, la Maison a pour coeur la poésie, même si j'ouvre notre registre et l'assume pleinement ; pour Paris en toutes lettres, ce sont vraiment toutes les littératures qui sont conviées. »

Circonstances éditoriales obligent, la programmation profitera des auteurs de la rentrée littéraire de septembre (Jean-Philippe Toussaint, Chantal Thomas, Philippe Djian, Céline Minard, Marie Darrieussecq, Emmanuelle Pagano…), mais portera également l'accent sur la musique. « Je crois beaucoup à cette idée de "concerts littéraires", pour créer des objets artistiques inédits. Et attirer aussi un public qui pourrait se sentir intimidé ou insuffisamment légitime pour assister à une proposition uniquement littéraire. Lorsqu'un musicien dialogue avec un auteur ou explore un champ littéraire, un autre public peut-être touché. » 

"Les croisements musique et littérature constituent un élément fort de Paris en toutes lettres avec cette année des créations de Bertrand Belin, Tété, Jeanne Cherhal, Camélia Jordana, Jacques Higelin…" 

Paris en toutes lettres a toujours mis en avant ce désir d'ouverture (certains se souviennent peut-être du mémorable concert littéraire de Stromae en 2011). Cette année nous ferons une place au rap, avec notamment la présence de Kacem Wapalek ou celle de Veence Hanao, rappeur et poète belge. 

Pour la soirée d'ouverture, la Gaîté Lyrique accueillera d'ailleurs un bal littéraire : 
Cinq auteurs se réunissent à l'aube autour d'un litre de café et d'un stock de leurs tubes préférés pour constituer une playlist de chansons (très connues). Ils élaborent ensuite une fable commune et se répartissent les épisodes, textes courts dont chaque fin doit énoncer le titre de l'un des morceaux choisis. Le soir les spectateurs sont en piste et les auteurs livrent à plusieurs voix cette histoire unique, écrite à dix mains dans un temps record pour ce Bal Littéraire, qui dure environ une heure trente. Les spectateurs-danseurs sont invités à écouter sagement chaque texte et à danser follement sur chaque morceau – et pas le contraire !
« Les croisements musique et littérature constituent donc un élément fort de Paris en toutes lettres, avec également cette année des créations de Bertrand Belin, Tété, Jeanne Cherhal, Camélia Jordana, Jacques Higelin… Mais il y aussi d'autres formes de croisements, parfois insolites. Le Musée de la chasse accueillera une lecture intégrale d'un texte d'Olivia Rosenthal avec trois comédiennes et un taxidermiste qui naturalisera un lapin blanc. « Nous proposerons aussi quelques approches thématiques, par exemple au Point éphémère, autour du sport et de la littérature. »

L'identité de Paris en toutes lettres demeure donc conforme à celle des éditions précédentes, reconnaît Olivier Chaudenson : montrer que la littérature est un art vivant et peut s'adresser à un public large et divers.

Pour l'instant, le positionnement de Paris en toutes lettres en novembre n'est pas forcément définitif. « J'attends de passer cette édition pour voir quel est le meilleur choix : soit maintenir l'événement à l'automne comme cette année, soit reprendre une date au printemps, comme à l'origine. » Il faudra également savoir quel budget la Ville va consacrer à la manifestation pour l'année prochaine.

Le nouveau projet de la Maison de la poésie - qui se définit comme une "scène littéraire" - est encore en phase de lancement et de consolidation. En prenant sous son aile le festival Paris en toutes lettres, elle bénéficie ainsi d'un temps fort qui complète et éclaire une nouvelle programmation centrée sur les auteurs et la lecture sous toutes ses formes.

« Nous aurons besoin de partenaires pour nous accompagner tout au long de l'année. Nous sommes le seul lieu public permanent dédié aux écrivains, à leurs projets et à la transmission de la littérature. Que ce soit en termes de diversité des formes (toutes les façons de donner la parole aux auteurs), d'intensité de programmation (près de 200 événements pas an) ou de présence continue d'un public que l'on souhaite le plus divers possible. »

Le programme complet de Paris en toutes lettres est à retrouver ci-dessous. 



Écrit par Nicolas Gary 

[Source : www.actualitte.com]    

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