terça-feira, 30 de dezembro de 2025

Facer ou dó

Escrito por Ramón Nicolás  

Sorpréndenos para ben, que Olifante, un selo editorial de Tarazona (Zaragoza), aborde a publicación, en edición bilingüe galego-castelá, do último libro de Eva Veiga: Ou que se volve raíz / O que se volve raíz, que conta coa tradución ao castelán dá profesora Teresa Seara e mais un breve texto de Pilar Pallarés.  

Esta proposta supón unha nova, e relevante, entrega dunha dás nosas voces máis recoñecidas e que conta cunha máis que celmosa traxectoria. Veiga ofrécenos un total de oitenta e cinco poemas que, na súa disposición acumulativa alternando fórmulas breves con outras máis extensas e descritivas, afondan en diversos motivos que parecen nacer dunha visión singular do rexistro poético. Esta sería a que entende a poesía como unha sorte de revelación ou epifanía, quizais a única posible, daquilo que ofrece a realidade cun horizonte que mira cara á transformación persoal.   

Velaí como, nese ronsel, vai poñerse ou foco na esculca dous mecanismos dá linguaxe e dás palabras, isto é, nese proceso que se interna non funcionamento dá voz dese poema que xorde desde ou silencio e que dialoga consigo mesmo; ese poema que incorpora de seu a asociación ao pensamento; ese poema como «rastro que a luz dilúe / resto de escuridade e de azar».   

Ou devandito motivo, por outro lado, aparece case sempre inspirado nun exercicio que provén do magma dá memoria, onde ou período dá infancia agroma como un referente constante, a carón de exhibir a marabillosa capacidade de transmitir ou asombro, a sorpresa e a orfandade que sentimos ao chegar ao mundo. Todo por xunto resulta operativo para revelar ou reflexionar sobre as pegadas, ou consecuencias, dás perdas e dás ausencias, dá dor e dás cicatrices; tamén sobre vos límites dá nosa vulnerabilidade e do que somos como «materia transformándose», como «diáspora / que abandona ou corpo».   

A autora, finalmente, inquírese a se mesma sobre asuntos de inequívoca profundidade como son a morte, ou abandono, ou corpo, a vulnerabilidade, a doenza e ou paso do tempo..., ler para ilustrar ou que sinalo ou conmovedor «non sabe nada ou reloxo dun acorde» ou esoutros dous versos, tan elocuentes e transparentes, que din «escribir: facer ou dó».


[Imaxe: ANGEL MANSO - fonte: www.lavozdegalicia.es]

Joe Sacco & Art Spiegelman : Never Again!.. And Again… And Again…

À partir du jeudi 18 décembre 2025, la Galerie Martel présente Never Again!.. And Again… And Again… And Again, une exposition inédite réunissant Joe Sacco et Art Spiegelman. Pionniers de la bande dessinée documentaire, les deux auteurs engagent ici un dialogue graphique et politique autour du conflit israélo-palestinien, porté par une émotion et une lucidité saisissantes. L’exposition rassemble les planches originales du projet publié ainsi que plusieurs dessins préparatoires. En écho à leur engagement, l’intégralité des bénéfices issus de la vente des œuvres de Never Again!.. And Again… And Again… And Again sera reversée à une organisation humanitaire en soutien au peuple palestinien.


C’est un dialogue au sommet. Une rencontre entre deux monstres de la bande dessinée, qui ont fait pénétrer le neuvième art chez de nombreux foyers, par leur capacité à témoigner du réel, à raconter l’Histoire, la grande et les petites, ouvrant la voie à d’innombrables héritiers. Art Spiegelman et Joe Sacco ne sont pas seulement d’incroyables dessinateurs. Ils sont devenus, eux-mêmes, des personnages identifiables, le premier sous les traits d’une grande souris grise au regard inquiet, le second caché derrière des lunettes opaques et des lèvres charnues, témoin accablé des horreurs de l’époque. Depuis quatre décennies, ils sont nos guides dans les recoins sombres de notre Histoire, sortant leurs crayons comme on braque des torches pour chasse les fantômes. Et les voir réunis dans la même exposition a tout de l’événement, littéraire bien sûr, graphique naturellement, mais politique davantage encore.

Pourquoi ? Qui sont-ils, ces deux monstres sacrés ? L’aîné des deux, Art Spiegelman, a raconté comme personne avant lui l’horreur de la Shoah dans Maus, où il suivait la trace de ses parents, déportés à Auschwitz. Paru entre 1986 et 1991, cet album inclassable aura propulsé la bande dessinée dans une dimension nouvelle en montrant la richesse narrative et graphique du médium, sa portée politique et historique quand beaucoup ne voulaient encore y voir qu’un divertissement. Maus a sidéré par son usage d’animaux pour mettre en scène le drame – des souris pour les Juifs, des chats pour les nazis, des porcs pour les Polonais, des chiens pour les Américains… Dans MetaMaus, un « making-of » publié en 2011, l’auteur explique qu’il a choisi cette représentation car elle fait écho à celle véhiculée par le IIIe Reich, figurant « les Juifs comme des rats, comme la vermine de l’humanité ». Une version animalière qui permet également au lecteur d’éprouver une empathie inédite devant le périple cauchemardesque des parents de Spiegelman, Vladek et Anja, précipités dans les mâchoires de la machine de mort nazie, enfermés dans le ghetto de Sosnowiec en 1942, puis déportés deux ans plus tard à Auschwitz. Par miracle – et grâce à la débrouillardise de Vladek –, le couple survivra à l’horreur, pour mieux transmettre au fils la douloureuse histoire familiale. Ce sera donc Maus, dont les premières pages seront publiées en 1980 dans Raw, la revue d’avant-garde que Spiegelman a créée deux ans plus tôt. Depuis l’œuvre s’est écoulée à plus de trois millions d’exemplaires dans le monde et a même raflé un prix Pulitzer en 1992 – le seul jamais décerné à un comic book. Quant à son auteur, Grand prix de la ville d’Angoulême en 2011, il a continué depuis d’interroger la barbarie qui nous guette, notamment dans l’admirable À l’ombre des tours mortes, réflexion sur les attentats du 11 Septembre.

Joe Sacco, lui, sillonne la planète depuis plus de trente ans, et la parution de Palestine (1993-1995), gros volume de 300 pages dans un noir et blanc charbonneux où il proposa le récit sans pareil d’un reportage en immersion dans les territoires palestiniens occupés pendant la première intifada. Deux mois à tenir le crayon, observer, noter, documenter, mais aussi à tendre l’oreille, à écouter les voix oubliées, à leur rendre leur part d’humanité. Dans la foulée, Joe Sacco a exporté sa méthode partout où les peuples étaient écrasés, en Irak, dans le Caucase, auprès des Premières Nations dépossédées de leurs terres ou dans les zones sinistrées du rêve américain. À chaque fois, il a su livrer des documentaires de longue haleine, où le texte, dense, généreux, vient mettre en relief le choc des images, leur offrir un contexte, une profondeur historique, un brin d’empathie aussi.

Mais c’est encore vers le Proche-Orient que ses crayons le ramènent, inlassablement. Depuis le succès de Palestine, qui lui a valu un American Book Award, le dessinateur a consacré deux autres ouvrages au conflit israélo-palestinien. Le premier, Gaza 1956 : en marge de l’histoire, paru en 2009, retrace de façon magistrale l’histoire des massacres méconnus de Rafah et de Khan Younès, commis en marge de la crise de Suez. Près de 400 civils palestiniens tombèrent alors sous les balles israéliennes, dans l’indifférence de la communauté internationale. Joe Sacco revient avec émotion sur cet épisode funeste, l’extirpe des notes de bas de page de l’histoire, pour comprendre les rouages de ces tueries, mais aussi les graines de colère semées alors dans les camps de réfugiés. La bande de Gaza, nous dit Sacco, est une plaie ouverte, une blessure jamais refermée où prospèrent la haine et le désespoir. Pas étonnant dès lors de l’avoir vu publier à l’automne dernier Guerre à Gaza, un « cri » d’une trentaine de pages en réponse à l’offensive israélienne, et dont les planches sont présentées lors de l’exposition. Cette fois, pas de reportage sur place, pas d’enquête minutieuse, mais un pamphlet contre la complicité de l’Amérique dans le massacre engagé depuis deux ans, en même temps qu’une expression d’horreur face aux tueries du Hamas et de profond dégoût pour le gouvernement de Netanyahou. 


C’est justement dans le sens de cette double dénonciation que les deux dessinateurs ont uni leurs crayons, animés par leur révolte contre le grand char de l’Histoire, piloté par des fous ou des tueurs, et prêt à écraser sans gémir les petites gens. Publié en février dernier dans la New York Review of Books, avant d’être repris dans plusieurs grands titres de la presse européenne (Le 1 Hebdo en France, The Guardian au Royaume-Unis, El Pais en Espagne…), Never Again !…and again !…and again ! est un dialogue sans concessions sur le cessez-le-feu fragile qui règne dans la bande de Gaza, et plus largement sur l’avenir du conflit israélo-palestinien. C’est un cri de colère en même temps de que de désespoir face au cycle de la violence, où les armes ne se taisent que pour mieux entendre les râles des victimes. Comment finir une guerre, si celle-ci n’est suivie d’aucune paix durable ? Comment échapper au retour de la haine quand on oublie les « plus jamais ça ! », quand, comme Brassens le chantait, c’est « la mort, la mort, toujours recommencée » ?

L’exposition de leurs planches, mais aussi de leurs splendides croquis préparatoires, donne à avoir le travail collectif de ces deux maîtres de la BD documentaire, la mécanique de leur collaboration graphique, tout comme leurs interrogations tout au long de ce processus : jusqu’où représenter l’horreur ? Comment se mettre à la bonne distance ? Comment trouver les mots justes, dans ce conflit qui est aussi celui des imaginaires et de la sémantique ? Le résultat, c’est une série de trois planches qui parviennent, en quelques cases seulement, à saisir mieux que de longs textes l’horreur de ce qui s’est déroulé depuis le 7 octobre 2023, de l’attaque sanguinaire des commandos du Hamas à la répression aveugle des bombes israéliennes. Avec ce constat lugubre, qui vaut là-bas comme ailleurs : la Vengeance est une machine infernale qui a toujours soif de sang. Et l’histoire des guerres prochaines s’écrit déjà, à l’encre noire du ressentiment.

 

[Source : www.aurdip.org]

Si vous n’êtes pas libre de vous opposer à un génocide, alors vous n’êtes pas libre

 

Écrit par Caitlin JOHNSTONE

Si le droit à la liberté d’expression n’inclut pas le droit de s’opposer à un génocide en cours en utilisant un langage fort et sans concession, alors il n’y a pas de liberté d’expression.

C’est exactement le genre de situation pour laquelle la liberté d’expression a été conçue : les moments où le gouvernement fait quelque chose de mal qui doit être farouchement combattu. C’est la principale raison pour laquelle elle est une valeur fondamentale de notre société. La liberté d’expression sert à demander des comptes aux puissants.

Si vous ne disposez de la liberté d’expression que lorsque vous êtes d’accord avec votre gouvernement et que vous ne dites rien qui dérange les puissants, alors l’Arabie saoudite dispose de la liberté d’expression. Tous les régimes tyranniques qui ont jamais existé ont bénéficié de la liberté d’expression selon ces critères. On ne mesure pas la liberté d’une société à l’aune de la mesure dans laquelle ses citoyens sont autorisés à être d’accord avec leur gouvernement, mais à l’aune de la mesure dans laquelle ils sont autorisés à être en désaccord.


La police britannique a procédé mercredi à ses premières arrestations depuis l’annonce de la décision de placer en détention les personnes qui scandent publiquement des slogans pro-palestiniens appelant à « mondialiser l’Intifada », un changement motivé par l’attaque perpétrée à Bondi Beach, en Australie.

Et actuellement, on nous dit que nous n’avons pas le droit d’être en désaccord. On nous dit que les manifestations doivent cesser, que les slogans anti-génocide doivent être criminalisés et que tout le monde doit se taire et obéir, tout cela justifié par le discours totalement infondé selon lequel les paroles et les actions des militants pro-palestiniens seraient en quelque sorte responsables du terrible massacre commis à Sydney la semaine dernière.

Et ces politiques servent justement les intérêts des mêmes puissances occidentales dont les actions favorisant le génocide ont été vigoureusement combattues ces deux dernières années. Les responsables gouvernementaux sont constamment contestés et interrogés sur leur complicité dans les atrocités génocidaires commises par Israël. Les politiciens sont constamment confrontés à des manifestants anti-génocide lors de leurs apparitions publiques. Les riches fabricants d’armes voient leurs marges bénéficiaires réduites par les actions directes des groupes militants. Les institutions médiatiques ploutocratiques sont de plus en plus discréditées aux yeux du public, l’holocauste de Gaza les exposant toutes au grand jour. Les milliardaires ont bâti leurs empires sur le statu quo politique qui a donné lieu au génocide en question.

Si les puissants suppriment le droit à la liberté d’expression pour servir leurs propres intérêts dans votre société, alors votre société n’est pas fondamentalement différente des dictatures auxquelles le monde occidental tente de se démarquer. Toutes nos histoires sur la vie dans une société libre ne sont que cela : des histoires. Des contes de fées.

C’est ce qu’ils nous disent avec cette folle ruée pour étouffer la liberté d’expression cette semaine. Ils nous disent que nous ne vivons pas dans le genre de société qu’on nous a enseigné à l’école. Ils nous disent que la seule raison pour laquelle nous avons été autorisés à nous exprimer librement pendant les années qui ont précédé le génocide de Gaza, c’est parce que nous étions un troupeau de moutons dociles qui ne remettaient pas sérieusement en cause les intérêts des puissants, et maintenant que nous les remettons sérieusement en cause, la façade de la liberté et de la démocratie s’effondre.

Comme l’a dit un jour Frank Zappa, « L’illusion de la liberté perdurera tant qu’il sera profitable de la maintenir. Lorsque cette illusion deviendra trop coûteuse à entretenir, ils démonteront simplement le décor, ils tireront les rideaux, ils déplaceront les tables et les chaises, et vous verrez le mur de briques au fond du théâtre. »

Traduction : LGS

[Source : https://caitlinjohnstone.com.au/2025/12/21/if-youre-not-free-to-oppose-a-genocide-your-society-is-not-free/ - reproduit sur www.legrandsoir.info]

segunda-feira, 29 de dezembro de 2025

Valor sentimental ( Affeksjonsverdi )

La sombra de Bergman

Escrito por 

Joachim Trier, a la chita callando, se está convirtiendo en uno de los más interesantes cineastas noruegos (aunque naciera accidentalmente en Copenhague) de nuestro tiempo. Su filmografía como director no es todavía extensa, pero sí muy atractiva: Oslo, 31 de AgostoEl amor es más fuerte que las bombasThelmaLa peor persona del mundo, entre otras, dibujan un autor con una personalidad marcada y un universo propio que, poco a poco, nos va (re)presentando a través de su obra.

Su cine gira con frecuencia en torno a la familia, o a las relaciones sentimentales, siempre de forma muy diversa, incluso poliédrica; sus protagonistas, casi paritariamente hombres y mujeres, son personajes angustiados por problemas familiares o sentimentales, problemas que, a lo largo de la trama, se irán matizando e incluso, de alguna forma, resolviendo, o al menos aliviando. Algo (o mucho) de ello hay precisamente en esta su nueva película, que ya en el título (incluso en el original en noruego, si el traductor online no nos ha mentido…), Valor sentimental, expresa su intencionalidad emocional.

La película se ambienta en Oslo. Conocemos a Nora (sí, como la protagonista de Casa de muñecas, de Ibsen, detalle nada anecdótico…), una mujer treintañera, y a su hermana algo menor, Agnes. Acaban de enterrar a su madre, y al funeral (con esos ágapes que se gastan en estas circunstancias por allí por el norte, como si hubiera que celebrar que el muerto se haya ídem…) acude el padre de ambas y exesposo de la difunta, Gustav Borg, famoso director de cine, aunque ahora hace ya bastantes años que no dirige. La relación entre Gustav y, sobre todo, Nora, no es precisamente buena: la mujer siente un resentimiento sordo hacia el padre, por su desafección hacia sus dos hijas cuando se divorció de su madre, siendo ambas niñas; aquel desapego, unido quizá a los antecedentes de suicidio en la familia (la madre de Borg, luego abuela de Nora, se quitó la vida ahorcándose en los años cincuenta), hicieron incluso que la chica se intentara suicidar años atrás; aunque parece que esa etapa ya está superada, la llegada del padre remueve en Nora sentimientos que parecían adormecidos. Borg le propone a su hija que interprete a la protagonista de su nueva película, cuyo guion ha escrito expresamente para ella, pero Nora no se fía de su padre, que tantas veces la decepcionó…

Si en algunas películas anteriores, como Thelma, apreciábamos una inspiración más o menos velada en la temática y estética de Ingmar Bergman, nos parece que aquí ya no es velada sino evidente; por supuesto, nada que objetar: las influencias, en arte, están a la orden del día, y son absolutamente legítimas. De hecho, a estas alturas de la historia del ser humano, ser originales es tarea francamente difícil, por no decir imposible… 

Porque nos parece que Trier, en esta interesante Valor sentimental, de forma más o menos solapada, hace no solo una película “a la manera de” Bergman, sino incluso que se inspira en su vida, en sus relaciones sentimentales y paternofiliales. Así, de entrada, el coprotagonista y padre de la protagonista se apellida Borg, un nombre que, evidentemente, recuerda fonéticamente al de Bergman. Como el cineasta de Uppsala, también este Borg es un director legendario, y también como él, casó y divorció en varias ocasiones (o tuvo parejas sin pasar por el altar o juzgado), y tuvo hijas (más que hijos) a los que, como el grande e inmortal que era, no atendió demasiado (más bien nada…). 

Pero es que además el tema del film, que nos parece es precisamente la herida psicológica generada en un vástago (a ver para cuándo la RAE admite “vástaga”…) por la desafección del progenitor, está en varias películas de Bergman, en ocasiones de forma monográfica, como en 
Sonata de Otoño, donde el personaje de Liv Ullmann guardaba un sordo rencor hacia su madre, la famosa concertista de piano (ejemplarmente interpretada por la gran Ingrid Bergman), que nunca tuvo tiempo para dedicárselo a su hija. 

Como cabe la posibilidad de que Trier no quisiera que se interpretara su film como una especie de biografía libre y camuflada de Bergman, opta por marcar algunas distancias con el genio sueco, como el hecho de que Borg, su personaje, exprese reiteradamente su desprecio por el teatro, cuando es sobradamente conocido que Bergman lo amaba, y dedicó buena parte de su vida a dirigir obras teatrales, algunas de las cuales, como La gaviota, de Chéjov, se cita aquí en la película y es interpretada por la protagonista, Nora, dentro de su carrera como actriz teatral.

En nuestra opinión, Valor sentimental, a la sombra de Bergman (pero con su propia personalidad), nos presenta uno de esos densos dramas nórdicos (aunque no solo nórdicos…) en los que la relación entre progenitores y descendientes viene marcada por la renuencia sentimental de los primeros hacia los segundos, para favorecer las carreras profesionales que suponen para ellos su prioridad. Esa relación está presentada por el director a través de un inteligente guion, coescrito con su habitual colaborador Eskil Vogt, en el que se va dando entrada al resentimiento que primordialmente Nora, pero también su hermana Agnes, tienen hacia su padre, y a través del cual también iremos conociendo algunos de los momentos que han marcado la vida de ambas, siempre bajo la aplastante presión de la figura del padre, no lejos tal vez de lo que se conoce en psicología como “síndrome de Adéle Hugo” (por la hija de Victor Hugo), la angustia de los hijos de los grandes ante la imposibilidad de alcanzar la estatura artística de sus progenitores.   

Es cierto que la película es demasiado larga: un recorte de diez o quince minutos habría resultado en una mayor claridad y sencillez, porque con frecuencia lo que se nos cuenta es redundante. Pero el conjunto, a pesar de ese reparo, es armónico, interesante, no aburre, más allá de que se transite más de una vez por el mismo camino.

Un final moderadamente feliz quizá sea contradictorio con el tono general, melancólico y levemente pesimista, pero nos parece bien que, en temas en los que el suicidio anda de por medio, el arte aporte también su granito de esperanza. En ese sentido, la escena final resulta modélica: sin incurrir en “spoilers”, la ruptura con lo que estaba previsto en el guion que supuestamente se filma en la película supondrá, simbólicamente, la apuesta por la vida antes que por la muerte, a la par que recuerda que la reconciliación, incluso en las más difíciles circunstancias, es no solo posible, sino también preferible. 

Excelente trabajo interpretativo de los cuatro protagonistas, empezando por la estupenda Renate Reinsve, que ha actuado ya varias veces para Trier, aunque no se pueda decir todavía que sea su actriz-fetiche; Stellan Skarsgard, quizá el actor sueco más internacional de nuestro tiempo, clava su personaje, el hombre arrepentido de su desapego como padre, que intentará, antes de que sea demasiado tarde, recuperar el cariño de su prole; Elle Fanning, la joven estrella norteamericana, aquí muy entregada a su personaje, que debería ser la “hija en lugar de la hija” (puesto que Borg escribió el guion para su hija Nora, y tuvo que ofrecérselo después a la actriz USA al rechazarla aquella), hasta que se dé cuenta de la imposibilidad de reproducir en una pantalla una historia tan íntima, tan personal, tan propia de una mujer que no es ella; e Inga Ibsdotter Lilleaas, la menos conocida de todos ellos, que se ajusta adecuadamente a su personaje de hija menor, en realidad menor en todo, incluso en la atención paterna cuando este vuelve intentando restañar heridas. 

 

[Fuente: www.criticalia.com]

domingo, 28 de dezembro de 2025

La ilusión del gran Israel

La sociedad israelí hizo del dolor y la venganza una política de Estado 

Restos de Gaza. UNRWA

Un nuevo y reciente ensayo del intelectual argentino-israelí Meir Margalit, titulado El delirio de Israel (Editorial Catarata), nos ofrece una mirada profunda y rigurosa del modo en que la sociedad israelí se ha ido transformando en los últimos años para terminar aceptando en silencio los crímenes de su Gobierno. Es un testimonio relevante porque proviene de alguien que vive en Jerusalén desde hace 50 años y, al ser un judío hijo de supervivientes del Holocausto, no le cabe el sambenito del antisemitismo. Su texto expresa el dolor de una minoría israelí-judía, pacifista de izquierdas, que observa la transformación de una sociedad que alardeaba de ser democrática –pese a su régimen de apartheid, convertida en una máquina impiadosa de matar. Como señala Margalit, “ningún país se convierte en asesino de la noche a la mañana –esta disposición a matar e inmolarnos por causas infames estaba ya inscrita en la misma base del proyecto sionista–. Durante 72 años, esta pulsión destructiva ha estado presente en los intersticios de la sociedad, a veces agazapada y otras descontrolada, siempre al borde de estallar. El ataque del 7 de octubre fue el detonante que produjo el desencadenamiento y, desde entonces, todo está fuera de control”. 

La gran transformación

El ensayo de Margalit permite acceder a una fotografía muy exacta y actual de la sociedad israelí porque está tomada desde su interior profundo. Luego vendrán las explicaciones, pero primero hay que reconocer esa brutal transformación porque es un dato nuevo que a partir de ahora no puede estar ausente en cualquier análisis político del conflicto israelí-palestino. Y la imagen que nos brinda este ciudadano israelí, atormentado por una realidad kafkiana, de una sociedad que escribe “una de las páginas más siniestras de la miseria humana”, es abrumadoramente aterradora. Porque, aunque algunos convencidos de la superioridad de la sociedad occidental y cristiana lo nieguen, Margalit no trepida en llamar genocidio al genocidio y pogromo a los pogromos a pesar del estremecimiento que esas palabras producen en cualquier judío. Dos palabras que, como el autor señala, “figuran en el texto a pesar del dolor que conllevan, dado que a las cosas hay que llamarlas por su nombre”.

Margalit considera que durante el primer año de la ofensiva militar que se desencadenó a partir del 7 de octubre de 2023, el objetivo del gobierno de Netanyahu era destruir a Hamás. Pero desde entonces, el objetivo se desplazó a otro plano y “la meta pasó a ser la destrucción de la Autoridad Palestina, abortar de una vez y para siempre la idea misma de dos Estados para dos naciones y, a posteriori, anexar los territorios de (un eventual) futuro Estado palestino”. Objetivos que conllevan la limpieza étnica, dado que no se puede conseguir el desplazamiento de millones de habitantes de un territorio sin ejercer una violencia sin límites. Por lo tanto, para Margalit, “la intención de Netanyahu no es hacer desaparecer a Hamás, sino destruir la idea de un futuro Estado palestino y aprovechar la crisis para expulsar a la mayor cantidad de población palestina. La pulsión de venganza, la ambición de anexión y la intención de expulsar marchan juntas. Y juntas nos arrastran hacia el desastre total. La historia nos ha enseñado que cuando finalice la contienda actual comenzará a gestarse la próxima, que será más sangrienta que la anterior”.

Lo más sorprendente es que la sociedad israelí haya aceptado ese cambio de estrategia sin oposición. En parte debido a la desinformación y a la manipulación informativa. Como escribió Víctor Klemperer, citado en el ensayo que comentamos, “todo régimen de violencia prolongada exige un régimen paralelo de palabras que le dé sustento, que permita camuflar o blanquear la barbarie, una lengua oficial que no solo informa, sino que deforma”. También hay que computar el uso abusivo de la victimización, pretendiendo justificar actos de barbarie amparándose en el trágico recuerdo del Holocausto. De allí que el autor considere que a diferencia de guerras anteriores, hoy para gran parte de la sociedad estamos ante una guerra santa, legitimada por la religión, algo similar a la yihad en el islam. Nos estamos convirtiendo en un país criminal impregnado de odio y venganza, sediento de sangre”.

Otro dato relevante es la derechización de la sociedad israelí que ha incorporado los parámetros ideológicos de la derecha ultrarreligiosa que, según el autor, está imbuida en un profundo odio a todo lo que sea palestino. Un grupo de investigación vinculado a la Universidad Hebrea especializado en psicología social, y publicado por Middle Est Eye el pasado mes de agosto, ha revelado que la gran mayoría de los judíos israelíes, el 76%, creen que “no hay inocentes” en la Franja de Gaza. Hasta ahora el amplio apoyo a la causa palestina en las Naciones Unidas había puesto un límite a esas ideas, pero todo cambió a partir del 7 de octubre. “La guerra ha reinstalado el plano criminal, la lógica de suma cero: todo o nada. Una guerra que remite al exterminio supremo, visceral. Dado que la intención no es vencer, sino exterminar, llegamos indefectiblemente al genocidio”.

La derecha religiosa mesiánica se ha infiltrado y domina el ejército y el partido Likud. Círculos mesiánicos interpretan el ataque del 7 de octubre como un signo inequívoco de la inminente llegada del Mesías. Varios rabinos de esta corriente consideran que se ha producido una llamada celestial que les exige aprovechar esta oportunidad para conquistar Cisjordania. En el libro Torat Hamelech (2009), escrito por los rabinos Yitzhak Shapira y Yosef Elitzur, sostienen que todas las guerras de Israel lo son por la supervivencia del pueblo judío y, por lo tanto, tienen un componente celestial que no distingue entre enemigos activos y enemigos potenciales. La ley judía, sostienen estos rabinos, permite matar civiles e incluso niños dado que los descendientes de Amalek “heredan el odio” de sus padres y, por lo tanto, representan un “peligro futuro”.

Una consecuencia de este clima bélico es que “la gente en Israel no puede dejar de combatir, porque la guerra se introduce dentro de la lógica cotidiana. La guerra posee una dinámica propia que degrada a la gente convirtiéndola en peones de un juego fantástico en el que carecen de albedrío y, una vez desencadenada, ya no importa la razón por la cual comenzó. Dos años después de aquel fatídico sábado, la sociedad israelí continúa anclada en el trauma del 7 de octubre, sumida en el dolor, amarrada en un odio persistente, con todas las consecuencias que ello acarrea. Israel, desde el 7 de octubre, parece haber quedado suspendido en ese registro: el de una sociedad que ha hecho del dolor y la venganza una política de Estado”. 

Una tierra sin pueblo para un pueblo sin tierra

Como es sabido, muchas ideologías extremas crecen y se expanden porque encuentran tierra fértil en los relatos históricos precedentes. El falso relato del sionismo, que favoreció la instalación de los primeros colonos judíos en Palestina, describía al territorio como un páramo despoblado. Esa enorme falsedad enfrentó al movimiento sionista con un problema que arrastra desde hace un siglo: qué hacer con la población palestina autóctona radicada en un territorio que, según el relato histórico-religioso construido, era un patrimonio del pueblo judío “prometido” (no otorgado) por Dios al patriarca Abraham 2.000 años a.C. Lo cierto es que esa presencia autóctona, según nuestro autor, impedía concretar la utopía de un Estado democrático, concebido también como racialmente puro, es decir exclusivamente judío. La guerra de 1948 abrió la posibilidad de expulsar a 700.000 palestinos, destruir totalmente las 500 aldeas que habitaban para evitar su regreso y apropiarse de vastas extensiones de tierra. Más adelante, la guerra de 1967 permitió completar parcialmente la tarea que quedó pendiente en 1948. De este modo, se ocupó la totalidad de la Palestina histórica violando las resoluciones de las Naciones Unidas que dejaron claro que la ley internacional prohíbe la anexión de territorios conquistados militarmente y sometiendo a la población a un régimen de dictadura militar.

En opinión de Margalit, el ataque de Hamás ha brindado a la ultraderecha israelí la oportunidad de completar uno de los aspectos que quedaron pendientes en 1948 y en 1967: anexar Cisjordania de iure, utilizando la guerra como marco propicio para desmantelar a la Autoridad Palestina. Según el autor, “Israel vislumbra la posibilidad de reproducir en Cisjordania el experimento ya ensayado en Gaza. Por primera vez desde su independencia, Israel está al borde de consumar el plan maestro del sionismo. La reciente expulsión de 40.000 palestinos de Yenín y Tulkarem constituye, en este sentido, un indicio de que la primera fase del plan ya está en marcha: el sueño del Gran Israel”.  

Meir Margalit es hijo de sobrevivientes del Holocausto

Desprecio al orden internacional 

Margalit dedica extensos párrafos de su ensayo a denunciar la actitud de desprecio hacia el sistema internacional y sus mecanismos de regulación, que exhibe con altanería el Gobierno de Netanyahu. En opinión del autor, si existe un rasgo que distingue de forma nítida a un Estado democrático de aquel que ha quedado fuera del orden internacional, ese rasgo es el principio de impunidad. “La impunidad es la línea divisoria entre civilización y barbarie. La impunidad es la afirmación descartada de que quien detenta la fuerza lo puede todo y no le debe explicaciones a nadie. Cuando un Estado comete crímenes documentados y no solo no los investiga, sino que los niega, los justifica o incluso los celebra, ha cruzado el umbral que separa a una nación civilizada de un país criminal”. Añade que un país que bombardea indiscriminadamente a la población civil; que destruye deliberadamente edificios, hospitales, escuelas, universidades, mezquitas e infraestructura básica; que desplaza a comunidades enteras dejándolas a la intemperie; que utiliza el hambre como arma de guerra e impide la entrada de ayuda médica, agua potable y asistencia humanitaria, no puede ni debe ser considerado parte de la civilización. “En su sentido más profundo, ser parte de la civilización implica acoplarse a un conjunto de normas compartidas que regulan la conducta de los seres humanos, incluso –y sobre todo– en tiempos de crisis”. 

Para el autor, un claro denominador común que atraviesa todos los conflictos en los que Israel está involucrado es la convicción de que los problemas solo se resuelven por la fuerza. “La mirada militarista predominante no tolera compromisos ni acepta el principio de reciprocidad: se vive en una guerra perpetua contra enemigos eternos y toda tregua es provisional”. Cuando Netanyahu lanzó su ofensiva terrestre sobre la Ciudad de Gaza preparó a su país para un futuro de creciente aislamiento económico, instando a la ciudadanía israelí a convertirse en la “Superesparta” de Oriente Medio. En un reciente encuentro con diplomáticos de su país, Netanyahu afirmó que, en un mundo que cambia rápidamente, existe una regla simple: “Hay que ser fuerte. Hay que ser muy fuerte. Con los fuertes se firman pactos. Con los fuertes se hace la paz”. En la misma línea, se jactó de que “Israel es una superpotencia –ciertamente regional– y en varios campos es una potencia mundial”. 

La descripción de Margalit augura que las atribulaciones del pueblo palestino continuarán si no existe una intervención enérgica de la comunidad internacional. Es previsible suponer que la voluntad del Gobierno de Netanyahu es continuar con los procesos de limpieza étnica que siguen ejecutándose impunemente. Está claro que, al menos por el momento, nada se puede esperar de la sociedad civil israelí. Tampoco de la Europa conservadora, dado que según lo reconoció el canciller alemán en una muestra de islamofobia, “Israel viene haciendo el trabajo sucio de Occidente al atacar a Irán”. Trump, que acaba de prohibir el ingreso de los inmigrantes de Palestina, tampoco representa una garantía de arbitraje ecuánime del conflicto. De modo que, según las propias palabras de Margalit, “hay pocas esperanzas porque vivimos en la era del Leviatán, ese monstruo marino de la mitología bíblica, símbolo de lo abismal, lo desmesurado y lo caótico, que no se deja domesticar y amenaza con devorar todo a su paso”. No obstante, la justificada congoja por esta etapa negra por la que atraviesa la humanidad no debiera hacernos olvidar una lección que ofrece la historia y se ha comprobado una y otra vez: nunca nadie ha conseguido mantener a un pueblo sometido bajo una bota militar durante toda una eternidad. 

Envellecer sen usar paraugas

 


Escrito por Mercedes Corbillón

Cando era máis mozo nunca me cansaba a choiva, estaba alí como parte da explosión do mundo que estalaba cada día en mil posibilidades. Nin sequera a auga dos outonos, que o encharcaba todo, alagaba as grandes esperanzas. 

Agora o posible escóndese nas follas do calendario que saíron voando sen que lles dese tempo a amarelar, como as dos ginkgos do campus que caen sobre o estanque e quedan flotando como nenúfares sen raíz, sen máis sentido que a súa propia beleza, efémera e extrema. 

Virán outros días felices, pero chove sen descanso e a choiva é propicia para o verde e para a nostalxia. Quizais a mocidade vaise cando miras ao ceo desexando que escampe en lugar de saír á terra e agarrarse a ela, sexa buleira ou charco ou duna de area.   

O outro día un profesor de instituto preguntoume se Tormentito xa usa paraugas. Segundo a súa experiencia, ese é o dato que avisa dunha incipiente madurez. Décadas despois vén outro, máis terrible, cando mollarse non é unha opción senón unha condena, cando xa non nos gustan a choiva nin as sorpresas nin que alguén nos pregunte se nos arrepentimos de algo. O arrepentimento non existe, existe o rancor á vida que nos deixou algo a deber. Nós persistiriamos nos nosos erros e está ben así, aínda que nos xogásemos todo nos casinos equivocados. 

Despois de todo, o éxito e o fracaso son unha entelequia e acaban igual. Chega un momento en que debemos retirarnos do escenario. Difícil é saber cando e como e onde. A obrigación de cotizar marca unha liña, salvo que aforrases para largarte antes. Non é o meu caso, quedan anos de cota de autónomos, pero empezo a pensar nese futuro, na existencia fenoménica de Anne Carson, en quedar a soas co mundo físico. «Mirar a neve e a luz ou sentir o cheiro dunha porta», di ela. 

Unha casa de adobe cun patio onde creza un limoeiro ou un aguacate, unha montaña afastada á que mirar cando asome a lúa, digo eu. E unha cabra e un dealer que me traia haxix para as dores das articulacións e a alma. Retorcerme aos poucos coa miña melena branca sen peitear sentada no soportal. 

Envellecer rápido e sen usar paraugas. 

 

 

[Imaxe:Javier Etxezarreta | EFE - fonte: www.lavozdegalicia.es] 

sábado, 27 de dezembro de 2025

Aitor Martínez, artesán: «Entendo que haxa asociacións subvencionadas, pero eu non quero subvencións»

O artesán vasco, con taller en Tomiño, abandonou a súa actividade profesional para dedicar plenamente á madeira. Pide que as institucións, ou os concellos merquen as obras dos artesáns locais, no canto de dar subvencións.  

Aitor Martínez, gañador do Premio Nacional de Artesanía 

Aitor Martínez, tras pasar "tres días atafegado" pola cantidade de mensaxes e felicitacións recibidas, segue dixerindo o Premio Nacional de Artesanía que se lle foi entregado o pasado 17 de decembro pola súa colección 'Mundos'. Un galardón que, a pesar de non abrirlle "as portas do ceo", proporciónalle un "balón de osíxeno tremendo".

"Prepárate e vanche a vir cousas moi boas", advertiulle Raúl Mouro, o gañador da anterior edición. Varias propostas expostas, un maior número de vendas e o aumento do tráfico da súa páxina web son algunhas das repercusións que, polo momento, un "optimista" Martínez percibiu. As súas fillas, as mesmas que nunca lle pediron algo que el non lles puidese dar co seu traballo, son as primeiras persoas que lembrou ao mencionar a condecoración nunha entrevista con Europa Press. "Que estivesen cando recollín o premio foi moi emocionante", rememorou.

"Vivimos momento mellores e peores xuntos. Eu teño as miñas responsabilidades como pai e elas apoiáronme en todo momento. E este premio sérveme para dicirlles: 'Vedes como vale a pena isto?'", continuou. Vasco de nacemento e galego de adopción, abandonou o seu posto no campus universitario de Ourense para dedicar plenamente á madeira hai uns anos cun taller en Tomiño. Empezou fabricando xoguetes ata que se topou co torno, unha máquina que cando se acende fai que "desapareza todo o demais".

Unha vez formado co vigués Adrián Pena, viaxou até Francia para seguir aprendendo da man dalgúns dos seus referentes como Yann Marot. Non tardaría en aplicar os ensinos recollidos en territorio galo ás súas pezas, pois tiña que "currar e pór en práctica todo o apreso". "Coa miña idade non mo podía expor a longo prazo", remarcou o artesán de 56 anos.

AVANZAR NA APRENDIZAXE

Feliz coa súa cafetera, a súa torno e a súa madeira, tocoulle investigar como monetizar o seu oficio. E, é que ese é "outro traballo". Tras unha época de "aprendizaxe" na que se topou con moitas peticións de material de depósito por parte de diferentes tendas, coñeceu a Lilia Méndez, quen se encarga de vender as súas obras no local ourensán 'Ao Domini'.

Acode a contadas feiras a modo de visibilidade porque o seu traballo "está un pouco por encima do rango" dos prezos que os asistentes adoitan investir. É por iso polo que o seu modelo de negocio baséase "nunha persoa que se dedica única e exclusivamente a vender", na mencionada Lilia Méndez. "Aos artesáns pídesenos que xestionemos as redes, que sexamos medio guapos, que nos gravemos vídeos bonitos, mesmo eu vexo a xente nas mesas facendo planos de cousas que nunca fan na vida real para traballar e, ademais, temos que vender", denunciou.

UN DESPRESTIXIO EDUCATIVO

Aitor, á súa vez, criticou que moitas veces os clientes piden aos artesáns que "lles fagan prezo". "Eu non podo ir á universidade a dicirlle á secretaria a ver si me fai prezo coa matrícula das miñas fillas", recalcou. Aínda que admitiu ter pezas que el non podería comprar en caso de querelas, reivindicou que hai outras a prezos que a xente adoita gastar para "facer un agasallo a calquera". Á súa vez, as longas visitas de interesados ao seu taller sen realizar gasto tamén lle prexudican a nivel produtivo e económico.

A "dura batalla" que enfrontan os artesáns ten o seu punto de orixe na "educación" para Aitor Martínez. El, no canto de limitar todo "aquilo que se pode corrixir cun persoal", apostaría por centrar máis na "sensibilidade das persoas". "Falamos de igualdade, pero estamos a construír persoas cada vez máis frías", expuxo.

CREACIÓN DE 'MUNDOS'

'Mundos', a colección pola que foi galardoado, "foi creado con esa idea". El, a través da obra, buscou "o punto de encontro" entre as "sabidas e coñecidas" diferenzas que fan distintas a unhas persoas doutras. Confecciona as súas pezas e esculturas a partir de "madeira verde". Materia prima recentemente cortada que, ao aglutinar aínda auga, se deforma conforme se vai secando. "Fas a peza que queda simétrica e co tempo vas un pouco intuíndo cara a onde van ir esas deformacións", explicou.

Esas variacións, precisamente, provocan que o proceso sexa "moi emocionante e intenso". "É un gustazo porque sempre che sorprende. Vas coñecendo o material e vas xogando coas súas posibilidades, pero nunca tes garantido o 100% do resultado", relatou.

"EU NON QUERO SUBVENCIÓNS"

O teatro, o circo ou a poesía, a ollos de Martínez, "deben estar subvencionados". A artesanía, en cambio, o que "necesita" é vender aqueles produtos que fabrica. "Entendo que haxa asociacións e organismos subvencionados, pero eu non quero subvencións", estableceu. "Eu o que necesito é que me compren pezas, que me faciliten o comercio", proseguiu. Propón que, no canto de dar unha subvención de 10.000 euros a un artesán co fin de que se compre máis ferramentas ou recursos, as institucións gasten esa cantidade na adquisición de obras.

"Un concello pode decorar o edificio ou os edificios que se vaian construíndo con obras de artistas e artesáns locais", defendeu. Unha forma de actuación por parte das administracións públicas que para Aitor permitiría a xente que non se pode permitir compralas "gozar das pezas". "Eu sei que hai moita xente que non pode comprar as miñas pezas, pois compras un par de pezas e polas nun auditorio e no concello". "Alí están a nos representar tamén, porque somos unha parte do pobo e, dese modo, tes unha representación do momento que se está vivindo", sentenciou.


 

[Imaxe: ADRIÁN IRAGO - fonte: www.galiciaconfidencial.com]