sexta-feira, 9 de maio de 2014

L'indépendance de la Catalogne s'immisce dans la campagne européenne

Le président de la Catalogne fait pression pour organiser un référendum sur l'indépendance de la région en novembre. Les candidats à la présidence de la Commission ont tous des avis différents sur la question. Un article d'EurActiv Espagne.
Dans une lettre datée de décembre 2013, le président de la Catalogne, Arthur Mas, a exhorté les autorités européennes à soutenir un référendum sur l'indépendance de la région. Le gouvernement de centre-droit de Mariano Rajoy a qualifié l'initiative catalane d'anticonstitutionnelle et n’autorisera pas sa mise en place.
 Le président de l'exécutif européen, José Manuel Barroso, a alors répondu en janvier que « la situation en Catalogne était une question interne à l'Espagne ».
« L'UE fonctionne sur la base des traités, applicables seulement dans les États membres qui les ont adoptés et ratifiés.Si une partie du territoire d'un État membre cesse de faire partie d'un État pour devenir un nouvel État indépendant, les traités ne seront plus d'application dans cette région », a-t-il expliqué.
Le président du Conseil européen, Herman Van Rompuy, partage également cet avis.
Viviane Reding, vice-présidente de la Commission européenne, a déclaré pour sa part en février que, même si « les Catalans sont de fervents Européens » qui prennent en compte les règles européennes, la Catalogne « sera en dehors de l'Union européenne quelques secondes après le vote en faveur de l'indépendance ». Elle a aussi déclaré respecter le souhait d'indépendance des Catalans, mais a insisté sur le fait que le processus pour retourner dans l'Union européenne « ne serait pas rapide ».
Jean-Claude Juncker farouchement opposé
Le candidat tête de liste du Parti populaire européen (PPE) n'a pas mâché ses mots lors d’un entretien avec le journal ABC :« Ceux qui croient que l'Europe accepterait une Catalogne indépendante se trompent profondément. »
Si la Catalogne devient indépendante et envoie sa candidature d'adhésion à l'UE, l'affaire ne sera pas « facilement résolue ». En effet, des négociations d'adhésion devront alors être menées et les États membres devront accepter la demande à l'unanimité.
Jean-Claude Juncker a également précisé que « l'heure n'était pas à la division », au vu des défis auxquels sera confrontée l’UE les 50 prochaines années.
 L'eurodéputée française Maïté Sanchez-Schmid (UMP-PPE) pense toutefois que « les portes de l'UE ne sont pas fermées à une éventuelle indépendance de la Catalogne ».
« Si les traités actuels ne prévoient pas l'adhésion à de nouveaux pays qui faisaient auparavant partie d'un État membre, c'est parce que ce cas ne s'est jamais présenté », ajoute-t-elle.
Elle est également d'avis que ce n'est pas à l'Europe de décider si la Catalogne devrait devenir indépendante ou non.
En Espagne, la position de Parti populaire au pouvoir est sans équivoque : il rejette la demande catalane de référendum, jugée « illégale » par le premier ministre, Mariano Rajoy. Le slogan de ce parti pour les élections européennes est d'ailleurs « Ensemble, nous sommes plus forts en Europe », réaffirmant ainsi l'intégrité territoriale de l'Espagne dans l'UE.
Martin Schulz pèse ses mots
Martin Schulz, la tête de liste des socialistes a adopté une approche beaucoup plus prudente sur la question, sûrement parce qu’il occupe encore la fonction de président du Parlement européen. En novembre dernier, l'Allemand a déclaré, lors d'un entretien à la chaîne catalane 324, que les évènements dans la région catalane « n'ébranleraient pas la stabilité de l'Europe ». Il ne veut pas non plus que l’UE se mêle de cette affaire : « Ce n'est pas une question européenne. C'est un dossier qui concerne la Catalogne et l'Espagne », a-t-il également déclaré.
Le candidat socialiste sera en mission à Barcelone peu avant les élections à Barcelone. Il participera le 21 mai à un évènement de campagne pour soutenir les têtes de liste des partis socialistes espagnol et catalan. Pour Javier López, ce rassemblement montre que « l’Europe s’intéresse aux élections européennes en Catalogne ».
Guy Verhofstadt ne se mouille pas
Le candidat des libéraux à la présidence de la Commission, Guy Verhofstadt, a choisi de ne pas trop se mêler du dossier. « Je pense qu'il s'agit d'une affaire qui concerne la Catalogne et l'Espagne. À mes yeux, l'Europe ne devrait pas être impliquée et ne devrait pas prendre part à la dispute, aux discussions ou aux débats, peu importe comment vous le qualifiez », a-t-il expliqué. « Il s'agit typiquement d'une question à caractère national. Devrions-nous prendre une décision sur une loi nationale des États membres ? Ce n'est pas mon intention en tout cas », a déclaré l'ancien premier ministre belge.
Ska Keller se démarque
 À l'inverse des autres candidats, Ska Keller, l'une des têtes de liste des Verts, a déclaré, lors d'une conférence de presse le 10 mars, qu'elle soutenait la tenue d'une consultation populaire sur la question. Elle a également plaidé pour le dialogue et estime que le gouvernement devrait faire en sorte que ce processus puisse avoir lieu.
 Elle a également ajouté que, si elle prenait les rênes de la Commission, elle soutiendrait les discussions relatives à la souveraineté de la Catalogne.
« Je prends l’engagement aujourd'hui : si je suis élue présidente de la Commission européenne, je plaiderai pour que la Catalogne puisse décider de son avenir politique et de ses relations à l'occasion d'un référendum », a-t-elle prévenu.
Le Parti de la gauche européenne a également plaidé en faveur du « dialogue ». Le candidat de la Gauche unitaire européenne, Willy Meyer, a prévenu que ce serait « un véritable non-sens » si Mariano Rajoy suspendait l'autonomie de la Catalogne afin d'éviter la tenue d'un référendum sur la souveraineté catalane.
Quoi qu’il en soit, l'indépendance de la Catalogne continuera à animer les discussions après le 25 mai, que ce soit au niveau national ou européen. 
[Source : www.euractiv.fr]

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