Obstiné comme son protagoniste central, le
cinéaste Terry Gilliam n'en a visiblement pas fini avec son adaptation
maudite du chef-d'œuvre de Cervantes, qu'il entend bien tenter de
réaliser pour la septième fois en près de 15 ans. Si cette succession
d'échecs n'aura pour l'instant donné lieu qu'au documentaire Lost in La Mancha, expliquant en partie le désastre, le réalisateur ne désespère pas de donner suite à son projet avorté, The Man Who Killed Don Quixote.
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Gribouilli d'un certain Picasso |
Au cours de l'année 2000, la tentative de tournage avait
viré au fiasco en raison de quelques ennuis techniques : pluies si
diluviennes ayant ruiné le paysage comme le matériel, un Jean Rochefort
aux performances diminuées par une hernie discale et désormais privé
d'équitation, les nuisances sonores provoquées par les F16 de la base
militaire voisine...
Avec d'autres projets inachevés au compteur, des flops de
ses blockbusters au box-office et autre décès de Heath Ledger en marge
du tournage de L'Imaginarium du docteur Parnassus, Terry Gilliam aura gagné sa réputation de cinéaste le plus malchanceux du monde.
En 2010, le réalisateur a racheté les droits sur son
scénario à la compagnie d'assurances ayant couvert le dernier échec.
Dans un nouveau projet, l'acteur Jean Rochefort se trouvait remplacé par
Robert Duvall, et l'écuyer Johnny Depp laissait sa place à Ewan
McGregor. Cette fois ce furent des questions de financement qui eurent
raison de la production tandis qu'Owen Wilson se trouvait désormais
annoncé comme remplaçant de l'Écossais.
Cette semaine, en marge du festival de Bydgoszcz en Pologne, où il présentait son Théorème Zéro, Terry
Gilliam a confié au cours d'une interview que non, le projet n'était
peut-être pas perdu définitivement dans La Mancha. Sans livrer
d'informations de casting, ni dévoiler le producteur assez courageux
pour remettre le pied de Don Quichotte à l'étrier, laissant seulement
entendre qu'il voulait en faire son prochain film afin de conjurer le
sort une bonne foi pour toutes.
Terry Gilliam, qui est pour l'heure affairée à la mise en
scène de l'opéra Benvenuto Cellini d'Hector Berlioz, à l'English
National Opera de Londres, ce qui devrait laisser le temps de voir
venir, a confié : « Je crois que c'est la septième fois. Un chiffre porte-bonheur peut-être. »
Superstitieux, peut-être, mais pas défaitiste.
Sources : Allo Ciné, Tout le Ciné, Les Inrocks
[Écrit par Julien Helmlinger - publié sur www.actualitte.com]
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