sexta-feira, 9 de novembro de 2018

Sarina Cohn, une voix de légendes

Sarina, un prénom qui résonne comme une chanson. Un bon signe quand on a toujours été passionnée par la musique et le chant. Portrait d’une jeune femme qui a compris qu’elle devait croire en elle, sans pour autant choisir la facilité.

 
Écrit par Géraldine Kamps
C’est sa grand-mère paternelle qui lui a fait découvrir la musique. Et la musique ne l’a plus jamais quittée. « Elle était professeur de chant et de piano et m’a mise devant un piano quand j’avais 4-5 ans, depuis ce jour je n’ai plus arrêté », confie Sarina Cohn, 24 ans. La jeune fille suit l’académie de musique d’Anderlecht, en piano, solfège et chant, orientée dès l’âge de 14 ans vers le chant lyrique. Avec des goûts musicaux très éclectiques, « voire un peu extrêmes », sourit celle qui se voit initier à l’opérette des années 30 et aux chansons d’après-guerre, à la chanteuse israélienne Noa, en passant par Shlomo Artzi ou Brel !
Sarina Cohn compose depuis ses 12 ans. À 15 ans, elle termine dans le trio de tête au concours « Music Live » des Jeunesses musicales, et se produit au Concertgebouw de Bruges, à Flagey, et à un festival en Norvège. En 2011, Sarina a 16 ans et perd le peu de vue qui lui reste. Elle participe à la finale belge du Concours Eurovision de la Chanson dont elle arrivera deuxième et qui sera suivi d’une dizaine de concerts.
Alors qu’elle termine sa scolarité à l’athénée Ganenou, la lauréate du Concours Reine Elisabeth Gabrielle Philiponet devenue sa professeur de chant lui propose d’entrer au Conservatoire. Sarina envisageait de faire la psycho, mais se laisse convaincre et choisit le Conservatoire de Valenciennes. « Je voulais avoir le professeur de mon professeur, Daniel Ottevaere », insiste-t-elle. Ce sera le cas pendant sept ans, et les navettes infernales n’entameront en rien sa motivation. Sarina Cohn parvient même à suivre en parallèle le bac de trois ans en Psycho qu’elle visait à Louvain-la-Neuve, tout en se produisant auprès de personnalités qui marqueront son parcours musical : devant le président israélien Shimon Peres lors de son passage à Bruxelles en 2013, mais aussi la reine Mathilde, et plus récemment le Premier ministre Charles Michel au gala du CCOJB.
Consciente que le lyrique fait partie d’elle et de ce qu’elle est devenue, Sarina décide toutefois de changer de trajectoire pour s’investir dans un style qui lui est propre, celui de la variété. « Mon inspiration est le pont entre trois univers : la musique classique et le chant lyrique, la World Music (Idan Reichel, Noa…) et la variété (William Sheller, Agnes Obel, Kate Bush…) », explique-t-elle. « Comme pour Noa, qui m’a fortement influencée sur ma façon de voir la musique, en montrant qu’on peut être intransigeante tout en étant proche des gens, ma musique a aussi pour vocation de rassembler, elle est porteuse de connections ».
Son premier album constitue pour Sarina Cohn un nouveau challenge dans lequel elle s’est lancée il y a déjà un an : sept chansons en anglais qu’elle a écrites et composées, avec les arrangements de Philippe Decock (le pianiste et arrangeur de la regrettée Maurane). Depuis toujours fascinée par les contes et les légendes, Sarina nous emmène dans un monde différent, transformant le réel, souvent le sien, en monde fantastique, avec sa magie et ses dangers, façon « Once upon a time », souligne-t-elle.
Quand on lui parle de sa cécité, Sarina met rapidement les choses au clair : « Je n’ai pas fait de la musique parce que je suis aveugle », insiste-t-elle. « Ma grand-mère l’a enseignée de la même manière à tous ses petits-enfants. Mon handicap a certainement façonné la personne que je suis, mais pas plus que le fait d’être une femme, d’être juive, d’être petite et plein d’autres choses qui me définissent. Cela a sûrement influencé mon imaginaire, cela fait partie de moi, mais je ne voudrais en aucun cas être réduite à ça ».
En attendant de concrétiser son album, Sarina s’est inscrite à un nouveau cycle de deux ans de perfectionnement au Conservatoire de Valenciennes. Elle termine également un master en musicologie à Louvain-la-Neuve, où elle donne aussi des cours particuliers de chant. Elle continue de composer en français, en anglais et en hébreu, chaque chanson comme une nouvelle histoire. Avec un objectif qui reste inchangé : celui d’aller toujours plus loin, en touchant le plus grand nombre.
Vous pouvez participer à la campagne de crowdfunding de Sarina Cohn jusqu’au 18 novembre 2018


[Source : www.cclj.be]

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