quarta-feira, 31 de janeiro de 2018

Une liseuse pour la francophonie : soutenir éditeurs et élèves par le numérique


Depuis une trentaine d’années, Adiflor travaille au sein de la francophonie à faire parvenir des livres, là où c’est nécessaire. Et quand on les sollicite. Depuis moins d’un an, le projet s’est également doublé d’une autre approche : avec une liseuse dédiée, faciliter l’envoi d’ouvrages partout dans le monde. De quoi renforcer l’activité de l’association autour des livres numériques.

CC BY SA 2.0

Écrit par Nicolas Gary


Avec 200.000 livres partagés dans le monde – et pas nécessairement dans les zones géographiques francophones –, Adiflor a développé avec le temps différents outils. Ainsi, une malle, baptisée Petite Bibliothèque Francophone, qui contient une trentaine d’ouvrages, dûment sélectionnés suivant les besoins. Les conseils sont d’ailleurs prodigués par Choisir un livre, une association qui fait dans la critique d’ouvrages et La Joie par les livres, émanant de la BnF. 

Ou le Kit bibliothécaire, conçu par une membre de l’association. « Il accompagne les instituteurs, qui généralement reçoivent les livres, dans la compréhension de cette activité et l’organisation de collections », explique Isabelle Le Camus de Lagrevol, déléguée générale d’Adiflor.

Problème : le transport de livres papier reste coûteux. « Nous demandons une participation, pour les frais logistiques : l’entrepôt, le transport, les cartons, les palettes... À l’époque de la création, nous recevions beaucoup plus d’aide financière, et nous n’avions alors pas à engager de ressources économiques. » 

Ce constat, doublé de la maturité aujourd’hui complète des technologies de lecture, a engagé l’association vers la conception d’un appareil de lecture. Laurent Catach, consultant en édition numérique, et membre d’Adiflor souligne : « Les frais logistiques sont largement réduits, quand on place 150 ebooks dans une liseuse. Et cet outil, notamment en Afrique subsaharienne, un des territoires d’expérimentation actuels, permet de répondre aux besoins plus simplement. »

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La liseuse tourne sous Android, et supporte les formats EPUB et PDF. Du très classique. Elle existe d’ailleurs en deux versions : l’une pour l’enseignant, l’autre pour les élèves. Et comme pour les manuels scolaires, le modèle pour prof est plus “complet”. Les coûts restent élevés : respectivement 190 € et 150 €, principalement du fait que le déploiement commence.
 
Liseuse francophone d'AdiflorCC BY SA 2.0

 
« En 2017, nous avons réparti une centaine d’appareils, au Sénégal, au Tchad, ainsi qu’en Pologne et en Roumanie », note Isabelle Le Camus de Lagrevol. « En 2018, si nous parvenons à augmenter le nombre de liseuses envoyé, les coûts d’achat à l’unité diminueront, et seront répercutés immédiatement. » Reste donc à convaincre des partenaires financiers, fondations, institutions ou même personnes de bonne volonté.

Pour séduire, l’appareil a plusieurs qualités, technologiques d’abord. Le rétroéclairage offre un vrai confort, et l’écran tactile simplifie l’utilisation. Les qualités de l’encre électronique sont aujourd’hui amplement connues – autonomie, confort de lecture, etc. Côté logiciel, la liseuse a également de vrais atouts, précise Laurent Catach. 

« Nous avons une interface conçue pour que l’appareil soit utilisé en classe, auprès des plus jeunes. Des emplacements très identifiables, pour accéder aux ouvrages classés selon les niveaux de lecture. » Ont été ajoutés quelques outils pédagogiques – conjugaison, vocabulaire, imagier – sans prétention à vouloir changer l’outil en manuel scolaire. 

« Nous proposons un outil pour la lecture, uniquement, et par lequel les élèves peuvent, à deux, suivre un livre. Les besoins diffèrent radicalement de ceux des lecteurs européens qui s’achètent ces appareils pour lire, et veulent une librairie intégrée, une gestion de compte, etc. », ajoute-t-il. Enfin, l’écosystème Android octroie une certaine latitude d’action. 
 

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Liseuse francophone d'AdiflorCC BY SA 2.0

 
Reste alors à alimenter les machines en livres. Car pour le prix donné, chaque modèle dispose aujourd’hui de 146 ebooks intégrés, certains relevant du domaine public, d’autres étant achetés à des éditeurs partenaires.

Isabelle Le Camus de Lagrevol détaille : « Nous contactons des éditeurs, en leur proposant un modèle d’achat de livres, par licence. Pour les maisons africaines, cela représente également une opportunité, parce que le marché de l’ebook chez eux est souvent inexistant, tant en volume qu’en chiffre d’affaires. »

Les livres numériques ainsi achetés sont transférés sur les liseuses, pour constituer le catalogue. « Nous travaillons déjà avec Présence africaine, l’Harmattan, ainsi que les Nouvelles éditions numériques africaines, qui nous fournissent des livres. » Actuellement, un partenariat est en cours de discussion avec le groupe Hachette, toujours dans la perspective de faire évoluer l’offre.

Et comme la liseuse dispose d’une fonctionnalité de lecture gérant l’audio, bien des choses sont possibles...


Ndr : Adiflor désigne Association pour la Diffusion Internationale Francophone de Livres, Ouvrages et Revues
 



[Source : www.actualitte.com] 

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