Le Venezuela devait prendre la tête du Mercosur, l’union commerciale des pays d’Amérique du Sud, le 1er août, après l’Uruguay. Mais les autres membres l’accusent de violer les droits de l’homme. Le bloc se trouve donc paralysé et empêché d’avancer sur un accord avec l’UE.
“Le Mercosur est acéphale depuis le 1er août”, lance le journal brésilien Folha de São Paulo dans un éditorial sur ce marché commun de l’Amérique du Sud, qui facilite la circulation des marchandises et des personnes entre ses membres. Après l’Uruguay, le Venezuela devait assumer à partir du 1er août la présidence tournante du marché commun sud-américain, qui comprend également le Brésil, l’Argentine et le Paraguay. Mais ces États ont refusé que Caracas, qui a rejoint le groupe en 2012, prenne sa tête. Depuis, le Mercosur est sans président.
Alors que le Mercosur et l’Union européenne sont en pleine négociation pour un accord, le premier ne peut prendre “aucune décision […], des plus triviales (convoquer une réunion, par exemple) aux plus complexes (comme négocier des accords)”, indique l’éditorial. Une situation plus compliquée pour des négociations qui étaient déjà dans un hiatus depuis le Brexit, car, selon le quotidien pauliste O Estado de São Paulo, “le Royaume-Uni a toujours été un grand allié […] en ce qui concerne l’ouverture du marché” européen.
Une crise avant tout politique ?
Brasilia, Buenos Aires et Asuncion accusent le gouvernement de Nicolás Maduro d’avoir emprisonné des membres de l’opposition et de ne pas respecter les droits de l’homme. Selon ces trois pays, Caracas n’a donc pas adopté l’ensemble des règles établies pour entrer dans l’union. Le ministre brésilien des Affaires étrangères, José Serra, a d’ailleurs qualifié le Venezuela de “régime autoritaire, arbitraire et répressif”, a rapporté le site brésilien d’information G1.
Le Venezuela, de son côté, a dénoncé “catégoriquement les manœuvres tordues et antijuridiques” des trois pays qui lui sont opposés [l’Uruguay étant le seul favorable à la présidence de Caracas] et conteste leur veto. Pour le gouvernement de Nicolás Maduro, les trois pays “font prévaloir leurs préférences politiques idéologiques néolibérales sur […] les processus d’intégration” entre les peuples, rapporte le quotidien brésilien Folha de São Paulo.
A l’origine de la crise réside l’“incompatibilité idéologique entre le Venezuela et ses pairs”, comme l’indique l’éditorial de Folha de São Paulo. Car le Brésil, l’Argentine et le Paraguay avaient jusque récemment des gouvernements socialistes, alliés de Caracas, avant d’être renversés ou battus dans des élections par la droite, actuellement au pouvoir et opposée au gouvernement de Nicolás Maduro.
[Photo : FEDERICO PARRA / AFP - source : www.courrierinternational.com]
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