quinta-feira, 1 de outubro de 2015

La Catalogne, futur pays membre de l’UE?

L’Europe des régions à l’épreuve du séparatisme


Écrit par David Desgouilles 
« Quoi qu’il arrive, la Corse restera européenne ». Cette déclaration avait créé un tollé il y a plus de vingt ans, alors que Pierre Joxe souhaitait à la même époque introduire la notion de « peuple corse » dans le Droit français, ce que censura fort justement le Conseil constitutionnel. C’était aussi l’époque où s’installait le fameux « comité des régions », auquel le traité de Maastricht avait donné la faculté de donner son avis sur tous les textes de la Commission européenne. L’auteur de cette déclaration, c’était Jacques Delors, le Père de l’Europe d’aujourd’hui, qui envisageait tranquillement le départ de la Corse de la République, pourvu qu’elle restât dans l’Union européenne. Ce jeu des institutions européennes avec les régions, la faculté nouvelle de ces deux échelons de se parler par-dessus l’épaule des États-Nations n’a pas cessé. « A Bruxelles, j’enlève le haut, et le bas à Ajaccio », plaisantait William Abitbol, conseiller de Charles Pasqua. L’État-Nation devait être mis à poil. Littéralement. Mais la crise financière l’a remis à la mode, et depuis, la Commission semble à la remorque. A force de passer par-dessus l’épaule de leur État-Nation, certaines identités régionales ont pris de l’assurance, au point de réclamer aujourd’hui l’indépendance : La Flandre avant-hier, L’Écosse hier, la Catalogne aujourd’hui, et d’autres encore demain. L’Union européenne récolte aujourd’hui les fruits de son jeu dangereux. Elle s’affole. Voilà que les institutions de Bruxelles, enfin conscientes du danger que les séparatismes font peser sur la stabilité du continent, menacent. Ceux qui se sépareraient de leur État membre de l’UE, la Catalogne, comme l’Écosse au moment de son référendum, sortiraient aussi de l’Union européenne et de l’euro. Et il faudrait à ces nouveaux États déposer une candidature qui prendrait des années à aboutir. De même, Nicolas Sarkozy est allé apporter son soutien aux tenants de l’unité espagnole. Il y a sept ans, le même s’était fait tancer par Madrid pour avoir reconnu unilatéralement l’indépendance du Kosovo. Les pyromanes sont devenus pompiers.
Car c’est bien d’un feu qu’il s’agit. Peut-on vraiment exclure pour l’Espagne un scénario à la yougoslave ? Songeons que si les partis favorables à l’indépendance catalane ont obtenu la majorité en sièges aux élections de dimanche, ils n’ont pas obtenu la majorité en voix. Nous sommes en présence d’une région coupée en deux moitiés de poids équivalents. Pense-t-on que Madrid acceptera une séparation de velours de type tchécoslovaque, alors que le Pays basque ne demanderait alors qu’à imiter les Catalans ? Et si finalement Madrid cédait, la Catalogne indépendante souhaitera-t-elle ensuite sa réunification ? Réclamera-t-elle Perpignan et Collioure ? Alors que de doux rêveurs pensent déjà à récupérer le FC Barcelone dans la Ligue 1 française, prenons garde à ce que notre pays ne devienne pas rapidement une victime collatérale d’une éventuelle déclaration d’indépendance catalane.
Quant à l’Union européenne, elle finirait par s’écrouler sur la tête de ses architectes imprudents, qui avaient tant pris soin d’affaiblir les murs porteurs de la construction.

[Photo : AP21623767_000001 - source : www.causeur.fr]

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