terça-feira, 3 de fevereiro de 2015

Nouveau nom, toujours des découvertes

Big Eyes, le nouveau film de Tim Burton ouvrira le festival le 26 février.
Par France Clarinval

Pour la cinquième édition du festival du film de Luxembourg (Luxembourg City Film Festival comme dénomination officielle, Lux Film Fest en court), les organisateurs ont choisi de condenser le nom à des fins de professionnalisation, notamment à l’échelle internationale. Le nouveau concept graphique a, lui, été confié à l’agence Michel Welfringer à qui l’on doit, notamment, le logo de la Quinzaine des réalisateurs cannoise. Une parenté très visible.
Ils peuvent aussi se réjouir de bonnes nouvelles: le ministère de la Culture lui a offert un convention sur quatre ans avec 250.000 euros à la clé. «Cela nous assure une stabilité financière qui facilite la pérennisation de notre manifestation», se réjouissait Colette Flesch, présidente du festival. «Le festival a prouvé qu’il avait sa place dans le paysage culturel du pays», a renchéri Maggy Nagel, ministre de la Culture. «Vous pouvez être assurés de la continuité de notre soutien», a conclu Lydie Polfer, bourgmestre de la capitale.
C’est donc sous les meilleurs auspices que la programmation du festival, qui se tient du 26 février au 8 mars dans diverses salles publiques (Cinémathèque) et privées (groupe Utopia) de Luxembourg, a été annoncée. Beau coup de projecteur dès l’ouverture où Big Eyes de Tim Burton sera présenté et beau coup de chapeau à la scène locale, puisque c’est Baby(a)lone de Donato Rotunno qui sera projeté en clôture du festival. Cet apparent grand écart est en fait le signe des principales aspirations du festival: offrir un panorama du cinéma contemporain et assurer la promotion des (co)productions luxembourgeoises.

Jury international et local

Le jury international comprendra quelques pointures qui devraient attirer les regards. Journaliste, animateur de radio, présentateur de télévision et écrivain franco-luxembourgeois, Stéphane Bern a accepté de se prêter au difficile rôle de juré. Il siégera aux côtés de sa compatriote Désirée Nosbusch, actrice, présentatrice et réalisatrice. Le réalisateur iranien Morteza Farshbaf – qui vient de terminer son deuxième long métrage – sera également de la fête. Coéquipière de Jean Dujardin dans OSS 117, Rio ne répond plus, connue notamment pour son rôle dans Les petits mouchoirs de Guillaume Canet, Louise Monot retrouvera le Luxembourg où elle avait notamment tourné dans Plan de Table. Plume incontournable de la revue Positif, l’Irlandaise Eithne O’Neill fera également l’honneur de sa participation. La presse aura aussi son jury. Cette année, c’est l’Association luxembourgeoise de la presse cinématographique (ALPC) qui a désigné un jury.
Dans un contexte particulièrement chahuté – les festivals se disputant becs et ongles les œuvres les plus courtisées – le comité artistique en charge de la programmation est particulièrement fier d’avoir mis la main sur plusieurs œuvres emblématiques de l’actualité cinématographique. «Ce sont des films qui ont de la gueule et qui évitent le consensus mou», indiquait Claude Bertemes, membre du comité artistique. On se réjouit déjà de découvrir While we’re Young de Noah Baumbach (Frances A.) ou A Second Chance de Susanne Bier, réalisatrice danoise dont il devient difficile de lister les récompenses. Retour d’histoire: bien que toujours interdit d’exercer, l’Iranien Jafar Panahi s’est réinventé en chauffeur de taxi pour une œuvre particulièrement rafraîchissante, qui sera projeté à Luxembourg, quelques jours après sa première mondiale à Berlin.
L’Europe de l’Est sera particulièrement bien représentée cette année avec le candidat kosovar aux Oscars Three Windows and a Hanging, l’étonnant projet d’animation de la Lettone Signe Baumane Rocks in my Pocket, ou le Bulgare The Lesson (Kristina Grozeva), qui vit actuellement une tournée triomphante en festivals. Plus à l’est encore, Test illustrera la force de la mise en scène du cinéma russe actuel. Au titre des territoires que le festival a pris l’habitude de sillonner, notons le Grec A Blast (Syllas Tzoumerkas), qui fera le déplacement avec son casting, illustrant au passage le nombre important d’invités à prévoir cette année. Primé à Chicago, Refugiado (Diego Lerma) assurera la représentation sud-américaine. Dernier invité d’une compétition particulièrement relevée: Blind (Norvège, d’Eskil Vogt) et sa double narration.

Le jeune public chouchouté

Le Lux Film Fest, c’est aussi une importante sélection de films pour le jeune public à travers de nombreuses séances scolaires et publiques. Quelque 4.500 élèves se sont déjà inscrits pour les projections et les ateliers. Un jury jeune, un coup de cœur des enfants et de nombreuses rencontres émailleront le festival.
Une autre compétition mettra à l’honneur les films documentaires, dont le très attendu The Look of Silence, sorte de pendant de The Act of Killing, qui avait bouleversé le festival il y a deux ans. Récompensé à Sundance il y a quelques jours seulement, Pervert Park s’intéresse lui à la vie d’une poignée d’individus américains condamnés pour crimes sexuels. The Joe Show est entièrement consacré à ce personnage de shérif pour le moins iconoclaste. Tandis que Pixadores s’intéresse à ces artistes graphistes ayant choisi de s’illustrer sur les façades des immeubles de Sao Paulo. Toujours en compétition, le troublant War of Lies qui prête l’origine du conflit américano-irakien à un seul homme.
Des films hors compétition, des rencontres avec des professionnels, des projections hors les murs avec des concerts, la traditionnelle soirée des courts métrages luxembourgeois… Prenez congé, faites le plein de vitamines: on n’aura pas le temps de s’ennuyer pendant le festival.
[Photo : Studio Canal - source : www.paperjam.lu]

Sem comentários:

Enviar um comentário