Non, Melingo n’est pas fou. Il fait parti de ces individus qui vivent pour la liberté. Les excès, la beauté de cette liberté l’amènent tout naturellement au tango. Ce mode d’expression artistique, il le maîtrise à la perfection, parce que, derrière cette musique sensuelle, forte et intensément poétique, se cache toute une philosophie de vie.
Melingo, une histoire qui conduit au tango
Melingo est un bohémien qui nous invite à le suivre en-dehors des sentiers battus. Allons-y, allons vivre au rythme de cette musique qui ronronne la passion. Il joue avec le feu en véritable équilibriste, en défaisant les règles du tango traditionnel. Mais c’est peut-être bien ça Melingo, un ancien élève du conservatoire qui n’a jamais eu envie de se plier à aucune institution, si ce n’est celle de la liberté de laisser cours à ses passions.
Après avoir fuit la dictature dans les années 80, il découvre la Movida, le punk. . . Bref, une philosophie où le désir de vivre fait loi. Il enregistre avec le groupe punk Toreros Muertos l’album Lions in love, empreint de funk et de reggae latino. À son retour à Buenos Aires en 1990, il redécouvre le tango et l’argot des banlieues de Buenos Aires. Ce retour au source a quasiment valeur d’engagement politique.
Melingo, ambassadeur d’un tango transcendant
Le tango permet à Daniel Melingo de transcender le clivage traditionnel entre profane et sacré, de remonter et d’évoquer avec magie les origines de ce style à la fois mystérieux et fascinant. S’il est une danse et un genre indissociable de l’Argentine, il ne fut pas oublié que ce genre musical trouve ses origines au 19ème siècle, au sein de la communauté latine d’esclave originaire d’Afrique, tango désignant l’endroit où les esclaves étaient parqués avant de partir.
Simple de prime abord, c’est un savant mélange entre la musique européenne – pour son harmonie –, latino-américaine et africaine – pour ses rythmiques. Fort de cette histoire, Melingo, avec sa voix chaude, se fait ambassadeur de ce genre musical en s’arrogeant le pouvoir de bouleverser les règles. Mais au fond qu’est ce que ça peut bien faire ? Quand on est bohème, on peut tout se permettre !
Les violons miaulent la romance, la danse se fait expression d’un jeu amoureux. Ce sont nos sens qui s’enflamment dans cette ronde et cette tornade de sensualité. Ouf, il fait chaud et soudain la musique nous emporte, nous perdons le contrôle et nous voilà entraîné au rythme furieux des ensembles de cordes. Dandy et bohémien, sa voix éraillée va vous subjuguer le 9 août à 17 heures, vous faire perdre la tête. . .
En savoir plus sur le concert de Daniel Melingo
[Source : www.festival-augresdujazz.com]
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