Par Iure Pontes Vieira
Après quelques années de d’activité professionnelle, je me suis
aperçu d’une erreur assez commune commise par les directeurs de sociétés
brésiliennes ou internationales implantées au Brésil. Ces managers haut
placés ont souvent des fonctions régionales qui dépassent les
frontières brésiliennes. L’erreur provient du fait que plusieurs
directeurs de sociétés brésiliennes ajoutent sur leur carte de visite «
Responsable Amérique Latine" ou « South America Manager » ou encore «
Directeur Latan ». Ces dénominations doivent d’être ajoutées avec
beaucoup de parcimonie. Je vous explique pourquoi à travers d’un exemple
vécu.
Un jour, au cours de la fiscalisation faite par un agent du fisc dans
une société, le directeur de ladite société s’est présenté à l’agent du
fisc, en lui donnant sa carte de visite.
En lisant la carte, le fonctionnaire a lui demandé :
- « Vous êtes responsable de l’Amérique latine ? »
Le directeur a répondu :
- « Oui, d’ailleurs je voyage beaucoup au Pérou, au Chili et en
Argentine. Je réalise des rendez- vous avec les directeurs locaux, pour
définir leurs stratégies, les conseiller, signer certains contrats, etc ». Et heureux de montrer l’importance de son poste, la personne a expliqué en détail ses fonctions.
L’agent a alors rétorqué :
- « Ah, ok, vous rendez des services à d’autres entités étrangères ?
Mais vous avez donc demandé une contrepartie financière pour ces
services ? » Le directeur mal à l’aise répond que non et a commencé à changer le contenu de sa déclaration antérieure.
Cette histoire est très révélatrice d’une erreur souvent commise par
les directeurs de sociétés. En réalité, aux yeux du fisc et de la
législation fiscale brésilienne, toute prestation de services doit être
rémunérée. Si un directeur réalise des prestations au nom de sa société
pour des entités qui font ou non partie d’un même groupe, ces
opérations, considérées comme une prestation de services, doivent être
rémunérées. Et dans le cas des opérations intra-groupe, ces recettes
sont soumises aux règles de contrôle de prix de transfert.
Dans le cas échéant, nous sommes devant deux cas de figure :
- Le premier, selon notre exemple ci-dessus, est celui d’une omission
de déclaration de recette car toute prestation de services est soumise à
plusieurs prélèvements obligatoires directs (tels que l’impôt sur les
services (ISS), qui relève de la compétence des municipalités, les
contributions Pis et Cofins, de la compétence de l’Union fédérale) et
indirects (comme l’Impôt sur le revenu des personnes juridiques (IRPJ)
et la Contribution sur le bénéfice net (CSLL), les deux relevant de la
compétence de l’entité fédérale).
- Dans le second cas, si seulement une société du groupe paie le
salaire du PDG mais que les autres bénéficient directement de ses
services, les dépenses pour le paiement dudit salaire risquent de ne pas
être déductibles pour la société brésilienne.
Par conséquent, en plus des valeurs dûes, relatives à ces
prélèvements, la société peut encourir aussi à des amendes et des
intérêts de retards qui peuvent aller de 75% à 150% de la valeur des
impôts.
[Source : bresil.aujourdhuilemonde.com]
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