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Une peinture murale du dictateur chilien Augusto Pinochet au Musée d'art contemporain - La demeure du Chaos. |
L’ancienne directrice de l’Institut de Santé Publique (ISP), Ingrid
Heitman, a révélé jeudi 22 août que ses fonctionnaires avaient trouvé et
détruit en 2008 deux boîtes contenant des armes chimiques qui dataient
de la dictature d'Augusto Pinochet (1973-1990), annonce le journal en ligne chilien The Clinic.
"En 2008, nous avions fait un nettoyage exhaustif des congélateurs de
la cave de l'ISP, où nous avions trouvé beaucoup de matériels, dont des
toxines botuliniques", assure Ingrid Heitman, qui n’avait notifié sa
trouvaille ni au gouvernement ni à la justice.
"Il s’agissait de deux boîtes de toxines, suffisantes pour tuer
la moitié de la population de Santiago [6 millions d’habitants]",
indique l’ancienne directrice. Les toxines, provenant d’un laboratoire
brésilien, étaient arrivées au Chili dans les années 1980, selon les
registres. En cette période, le régime avait des relations précaires
avec l’Argentine, le Pérou et la Bolivie, ainsi qu’avec les mouvements
d’étudiants et travailleurs du pays, explique le journal.
Pour expliquer pourquoi elle a décidé de détruire les boîtes
sans prévenir personne, Ingrid Heitman raconte qu’elle a été enlevée et
torturée deux fois pendant la dictature : "Je n’ai pas pensé que les
boîtes avaient de l’importance lors d’un procès… Quand je les ai vues,
j’ai pensé 'voilà un autre vestige des militaires' et j’ai fait ce que
j’ai fait."
Plusieurs procès pour des violations des droits de l'homme ont montré
que le régime de Pinochet avait effectivement utilisé des toxines
botuliniques et du gaz sarin pour éliminer ses opposants.
[Photo : Thierry ehrmann/CC - source : www.courrierinternational.com]
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