Revue de web: ils sortent de prison après 10, 20 ou 25 ans de prison: c’est pour eux un saut dans le temps, dans notre époque où les vidéo-cassettes et les cabines téléphoniques à pièces n’ont presque plus cours.
Nous savons tous que les technologies avancent à une vitesse incroyable, dans le numérique et l’électronique notamment, et dans de nombreux autres domaines fondus dans le paysage. Que se passe-t-il pour quelqu’un qui a été tenu à l’écart de cette évolution depuis une, deux décennies ou plus? Ce bond dans le futur, c’est celui vécu par les condamnés à des longues peines lorsqu’ils redeviennent libres, que présente un article de Rue89.
La journaliste y présente les témoignages de trois hommes dont l’incarcération a duré de 10 à 25 ans. Et à travers les décalages qu’ils rapportent, on mesure mieux à quel point notre vie quotidienne a changé.
Un ex-taulard libéré en janvier 2010 après 25 ans de prison se souvient qu’avant, « il y avait des cabines téléphoniques à pièces: en sortant, je ne connaissais pas les cartes à puces et je me souviens avoir essayé de mettre une pièce dans la fente. » « En sortant de prison, j’étais fasciné par le micro-ondes: en deux minutes, c’était réglé. Je le regardais fonctionner: quand vous n’avez pas connu ça, c’est un truc dingue. »
Pour lui, qui s’est depuis mis à Internet (il tient un blog, Vue sur la prison), « moi, j’ai quitté le XXe siècle pour me retrouver au XXIe siècle. C’est un bond dans le futur, impressionnant. Vous avez des écrans partout, la carte à puces, les gens perchés sur leur téléphone qui ne communiquent avec personne… On débarque dans une nouvelle civilisation. »
Un autre ancien prisonnier (17 ans d’incarcération) raconte: « J’ai été l’un des premiers prisonniers à avoir un ordinateur, vers 1990-1991, à la maison centrale de Moulins [Allier]. Amputé d’Internet, bien sûr. On aurait dit une poule devant un couteau: j’avais une idée de la machine grâce à la télé, aux revues, mais j’ai passé des heures à essayer de comprendre. A l’époque, on n’avait pas accès à des enseignements – aujourd’hui, l’association Clipou Genepi donnent des cours d’informatique dans les prisons. »
[Source : www.smartplanet.fr]
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