Google, résolument du côté de la loi ?
Le piratage revient en force sur la scène médiatique ces jours-ci alors
que l'on parle de l'emprisonnement du co-fondateur de Pirate Bay, Gottfrid
Svartholm Warg. Mais il convient aussi de regarder de l'autre côté de la
barrière, du côté du principal moteur de recherche qui fournit indirectement un
accès aux contenus piratés. Qui n'a jamais tapé le nom d'un film suivi du mot
magique « torrent » dans Google ?
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Recherche The Dark Knight Rises sur Pirate Bay |
La firme
américaine a beaucoup fait cette année pour lutter contre le piratage. En tout
cas, c'est ce que semblent montrer les chiffres, car dans les faits on continue
à trouver tout ce que l'on veut.
Cela
dit, les chiffres donnent le vertige. Les ayants droit d'œuvres piratées ont
fait appel à Google pour retirer du moteur de recherche 51.395.353 liens !
Ceci constitue une augmentation considérable par rapport aux années
précédentes. Les stats fournies par Google sont tout aussi impressionnantes, avec
un demi-million de litiges traités au quotidien.
Concrètement
cela se traduit par le message suivant sur la page du moteur de recherche (ici
avec les mots clés : dark knight rises torrent) :
« En réponse
à une plainte reçue dans le cadre du US Digital Millennium Copyright Act (loi
de protection des droits d'auteur), nous avons retiré 1 résultat(s) de cette
page. Si vous le souhaitez, vous pouvez prendre connaissance de la plainte DMCA
qui a entraîné le retrait de ce(s) résultat(s) à l'adresse suivante : ChillingEffects.org. »
Et
les résultats augmentent semaine après semaine. En effet, si la plainte émise
par les détenteurs du copyright est valable (requête DMCA), Google est dans
l'obligation de retirer le lien vers l'url en question. La semaine dernière, la
multinationale a reçu 3.502.345 requêtes de ce type, un record.
Une fausse solution qui n'arrange personne
Le
site le plus connu, The Pirate Bay,
est bizarrement en 16e place seulement des sites ayant vu le plus
de liens retirés, avec 554.613 liens. Autrement dit, malgré l'importance des
chiffres, on peut se demander quelle est l'efficacité réelle de cette pratique.
Le piratage se porte très bien en dépit de ces liens retirés par Google.
Les
producteurs de contenus sont conscients que, malgré cette hausse, leurs soucis
sont loin d'être finis. Le Motion Picture
Association of America (MPAA) continue de considérer le moteur de recherche
comme un complice du téléchargement illégal. En effet, si les liens
disparaissent des résultats des recherches, les sites concernés, eux, ne
disparaissent pas des résultats.
Du
coup, celui qui est à la recherche de contenus diffusés illégalement sur la
toile trouve aisément son bonheur. Toutefois, les sites en question devraient
être moins bien répertoriés dans les mois à venir : le classement issu de
la recherche pourrait se faire en fonction du nombre d'infractions constatées.
Du
côté de Google, on s'inquiète de cette hausse de requêtes. D'une part, parce
que certaines ont conduit à retirer du contenu qui est en réalité légal ;
et d'autre part, parce que cela peut risquer, à terme, d'entraver la libre
diffusion de l'information.
Autrement
dit, personne n'est vraiment content. Et la législation a encore beaucoup à
faire pour mettre un semblant d'ordre dans ce domaine. Mais cela va prendre du
temps. Ces chiffres comparés à leurs résultats effectifs montrent bien à quel
point l'internet reste un outil dont on a encore du mal à réguler le statut.
Sources :
Par Xavier
Thomann
[Publié sur
www.actualitte.com]
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