Avec une pétition... une
affaire de mots...
Une pétition vient d'être
lancée pour attirer l'attention sur la situation de l'écrivain qatari Mohammed
al-Ajami, condamné à la réclusion à perpétuité pour un poème. Malgré les
manifestations d'Amnesty International et du PEN, le gouvernement n'est pas
revenu sur sa décision : la Biennale internationale des poètes en Val-de-Marne
déplore des accusations abusives et un procès à huis clos, et demande à
François Hollande d'intervenir.
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Affiche de l'émir du Qatar, Hamad ben Khalifa Al-Thani, twofourseven, CC BY-SA 2.0
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Pour avoir rédigé le poème Nous sommes tous la Tunisie, dans lequel il s'adresse
au premier ministre du gouvernement provisoire Mohammed Ghannouchi en
déplorant les suites du Printemps arabe, le poète qatari a été condamné à la
réclusion à perpétuité pour incitation au renversement du régime, d'insulte
au monarque, d'atteinte à la Constitution et condamné au terme d'un procès à
huis clos.
Prononcée le 30 novembre dernier, la sentence
a évidemment choqué les organisations non gouvernementales, tandis que l'avocat
de Mohamed al-Ajami promet de faire appel.
La Biennale internationale des poètes déplore
le silence des gouvernements occidentaux, facilité par les réserves de gaz de
l'émirat ou son aide dans certains conflits du Moyen-Orient.
Le cheik Khalifa Al-Thani, comme le rappelle le
blog de la Biennale, est
présenté comme un libéral en raison du soutien public qu'il a manifesté pour le
Printemps arabe.
Un tribunal de Doha vient de condamner à la prison à
perpétuité le poète Mohamed al-Ajami, dit Ibn al-Dhib, pour avoir écrit un
poème dans lequel il compare tous les pays arabes à la Tunisie en lutte contre
une élite despotique. Ibn al-Dhib a été accusé d'incitation au renversement du
régime, d'insulte au monarque, d'atteinte à la Constitution et condamné au
terme d'un procès à huis-clos. L'émir du Qatar, le cheikh Hamad ben Khalifa
Al-Thani, qui est parfois présenté comme un libéral, soutient le printemps
arabe quand il se produit chez ses voisins, mais n'en veut pas chez lui...
La puissance financière de cet émirat, troisième producteur
de gaz au monde, ses investissements en France (dans le PSG et ailleurs), les
services qu'il a rendus aux dirigeants américains et français lors des guerres
en Irak et en Lybie ne sauraient justifier le silence et la complicité des
autorités françaises envers ce déni de justice. Nous demandons au président de
la République française d'intervenir sans tarder pour la relaxe et la
libération d'Ibn al-Dhib injustement condamné.
Pour autant, cela ne l'a pas empêché de
condamner le poète, et la Biennale propose désormais une pétition en ligne pour
inciter François Hollande à réclamer publiquement la libération de Mohamed
Al-Ajami, dit Ibn al-Dhib. Parmi les premiers signataires, Jean Ristat,
Jean-Pierre Siméon, Danièle Rivière, Gabriel Matzneff ou encore Michel
Deguy.
Pour ajouter sa signature à la liste, il
suffit de
suivre ce lien.
Par Antoine Oury
[Source : www.actualitte.com]
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