Le nouveau président du groupe d’Amitié France-Brésil, Eduardo Rihan Cypel, entend bien poursuivre et approfondir les relations entre la France et le Brésil.
Eduardo Rihan Cypel connaît bien les deux pays. Originaire de Porto Alegre, il a quitté le Brésil à l’âge de 8 ans pour s’installer, avec sa famille, en France, à Créteil. Titulaire d’un master en philosphie de l’université Paris XII et diplômé de Sciences Po, il se voyait entrer dans une organisation syndicale plutôt que dans les arcanes de la politique.
A 36 ans, élu député socialiste de la huitième circonscription de Seine et Marne, en avril dernier, Eduardo Rihan Cypel compte parmi les neuf élus étrangers naturalisés français à rejoindre la nouvelle génération de François Hollande.
Eduardo Rihan Cypel est prêt à défendre une relation qu’il estime solide entre les deux pays.
Ce voyage dans son pays natal prend une dimension nouvelle car c’est en qualité de président du Groupe d’Amitié France-Brésil, qu’il a fait un crochet par São Paulo pour rencontrer et établir un premier contact avec les partenaires français et brésiliens.
“ La France et le Brésil sont deux grands pays, deux grandes cultures qui s’enrichissent et s’apprécient mutuellement. Nous sommes deux peuples à la fois très proches et très différents, mais ce qui nous rapproche est plus fort ”, dit-il dès le début de l’entretien.
Pour cet éternel militant de la relation entre la France et le Brésil, cette nouvelle fonction est un tremplin pour renforcer un partenariat et une amitié historique qui a toujours existé entre les deux pays.
“ J’ai toujours été un militant de l’axe France-Brésil et bien que nous ayons déjà de fortes relations, cela ne nous empêche pas d’aller plus loin“, poursuit-il.
Plus loin cela veut dire consolider le partenariat stratégique signé entre les deux pays en 2006 par les présidents Luiz Inacio Lula da Silva et Nicolas Sarkozy, dans les domaines de la recherche scientifique, des échanges universitaires, culturels et surtout économiques, à travers l’appui aux PME.
“ La France peut apporter beaucoup de son savoir-faire aux Brésiliens, notamment dans le domaine des services. C’est important que l’on puisse accompagner toutes ces sociétés qui ont des projets à l’extérieur car ce sont les premiers vecteurs du rayonnement français ” explique-t-il.
Pour Eduardo Rihan Cypel, la promotion et le rayonnement de la France au Brésil passent par la “ diplomatie économique " lancée par le ministre des Affaires Étrangères, Laurent Fabius, dans laquelle tous les acteurs, depuis l’État, le Quai d’Orsay, les partenaires français et également les Français de l’étranger, ont un rôle à jouer.
Homme de conviction, Eduardo Rihan Cypel défend les valeurs démocratiques
En 2010, après le discours de Nicolas Sarkozy prononcé à Grenoble, ce jeune Brésilien naturalisé français en 1998 ne peut pas rester silencieux face à des propos qui, à ses yeux, “ stigmatisaient les Français naturalisés ”. Il créé le collectif “ Français sans distinction ” qui lui apportera une visibilité suffisante pour que François Hollande lui demande, pendant sa campagne pour les présidentielles, de s’occuper des sujets sur l’immigration.
Et question immigration, il connait le sujet pour l’avoir vécu des deux côtés de l’Atlantique. L’immigration de ses ancêtres vers le Brésil, puis de sa famille vers la France. Quand on lui demande si la France pourrait s’inspirer du Brésil, qui a connu plusieurs vagues d’immigration tout au long de son histoire, il répond sans hésiter que le modèle brésilien pourrait aider la France à “sortir de ses angoisses identitaires”.
“ Le Brésil a réussi à concilier une identité nationale forte, mais sans effacer les origines d’où vient chacun des Brésiliens. Ceci pourrait nous inspirer, pour concilier l’identité française qui est d’autant plus forte qu’elle n’a pas besoin de l’effacement des origines de chacun ”, commente-t-il.
Né sous la dictature brésilienne, il se réjouit de voir le chemin parcouru par le Brésil depuis 25 ans. “ À chaque fois qu’il y a des élections, le Brésil démontre que la démocratie se renforce ”, dit-il au sujet des dernières élections municipales, à défaut de se prononcer sur les résultats.
Et pour défendre les valeurs démocratiques, Eduardo Rihan Cypel s'interroge sur la viabilité du vote obligatoire, comme au Brésil.
“ On a une réflexion à mener en France pour savoir comment faire face à la faible participation en dehors des Présidentielles, et pourquoi pas nous inspirer du vote obligatoire? Je crois aux droits et aux devoirs. Le devoir de vote est aussi un devoir de citoyen qu’il doit à la société démocratique qu’il a ”.
Après São Paulo, Eduardo Rihan Cypel, qui est également membre de la Commission sur le Livre Blanc de la Défense et de la Sécurité Nationale, rejoindra le Ministre de la Défense, Jean-Yves Le Drian, qui doit rencontrer son homologue brésilien, Celso Amorim, à Brasilia ce dimanche.
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