terça-feira, 17 de julho de 2012

L'édition espagnole en crise compte sur le livre numérique


Mais la TVA veille
 
Un communiqué de la Guilde des Éditeurs Espagnols a quelque peu assombri le début du mois de juillet, en avertissant que l'édition espagnole était au bord de la banqueroute. Face à la crise persistante et sans pitié, l'économie numérique constituerait pour beaucoup une porte de sortie, ou au moins un soupçon d'espoir. Mais le gouvernement prévoit surtout une hausse de la TVA sur les ebooks.

199 - Danger sign
(auteur MrB-MMX)

 Javier Cortés, le président de la Guilde des Éditeurs, a attribué cette baisse à la « mentalité de la culture du tout gratuit », et a demandé au gouvernement une révision du code de la propriété intellectuelle espagnol, ainsi que l'instauration de nouveaux taux de TVA sur les différents formats du livre. Cortés a descendu en flammes la loi Sinde, qui vise à lutter contre le piratage, et en a souligné l'aspect obsolète.

« Les éditeurs ont fait un effort majeur pour élargir leur offre numérique, a souligné Cortés, mais cet effort ne s'est pas traduit par une consommation en hausse. Nous sommes persuadés qu'une politique de lutte contre le piratage et qu'un alignement de la TVA des ebooks sur celle des livres papier pourrait soutenir le marché. »

Le livre numérique est en effet bien moins loti que le livre papier dans la péninsule ibérique : tandis que le premier est taxé à hauteur de 18 %, le second bénéficie d'une TVA réduite de 4 %. Des bruits de couloir, qui prédisent une hausse de la TVA numérique à 21 %, n'ont pas vraiment réjoui les éditeurs espagnols, qui s'attendaient à un geste pour le secteur. L'édition papier s'est d'ailleurs tournée vers un autre modèle, où les tirages sont plus faibles, mais les titres plus nombreux. Une restructuration qui ferait presque penser à une conversion symbolique...

Cette décision serait intéressante, surtout que Bruxelles a décidé de sanctionner la France et le Luxembourg, pour avoir harmonisé la TVA de l'ebook sur celle du papier, en diminuant celle du livre numérique. Quelle pourra donc être l'attitude de la Commission européenne dans ce cas ?

Toutefois, les lecteurs espagnols continuent de privilégier l'achat numérique sur ordinateur (74,1 %), très loin devant les readers (17,8 %) et les tablettes (1,8 %) : un décalage offre-demande pourrait donc se profiler, d'autant plus que, de leurs propres aveux, les Espagnols ne sont pas des grands lecteurs avec 63 % de la population seulement qui liraient au moins un livre par an, concentrée dans quelques régions seulement.

Pour alimenter ses caisses, l'édition espagnole compte sur l'Amérique latine et le reste de l'Europe, qui lui ont rapporté 314 millions en 2011. Mais cette fois, ce sont les gouvernements étrangers qui pourraient contrarier ses plans, en augmentant les taxes sur les produits importés...



Par Antoine Oury

[Publié sur www.actualitte.com]

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