Jeune groupe déjà reconnu à l'étranger, Revolver confirme son envergure internationale
Le Printemps de
Bourges, qui ouvre mardi 24 avril, fait la part belle à ces formations
françaises qui ont choisi la langue de Bob Dylan.
Il y a dix ans, la chanson
française surfait sur une nouvelle vague. De nouvelles figures émergeaient, recueillant
un joli succès public. Disparate au possible, cette scène réunissait des
personnalités dont le seul point commun était de s'exprimer en langue
française. Des artistes aussi différents que Benjamin Biolay, Bénabar, Vincent
Delerm et Jeanne Cherhal en furent alors les meilleurs ambassadeurs. Tous profitèrent
des quotas de musique d'expression francophone sur les radios, mis en place
quelques années plus tôt. L'effet repoussoir de la télé-réalité («Star Academy»
et autres « À la recherche de la nouvelle star ») joua également un rôle dans le
bon accueil critique et commercial recueilli par cette tendance.
À l'exception des
noms cités plus haut, qui auraient fait carrière avec ou sans cette exposition,
la source finit par se tarir. Et on vit alors émerger une cohorte de
sous-Bénabar ou sous-Delerm épuisant le filon de l'inspiration quotidienniste.
En réaction, de
nombreux chanteurs prétendirent s'imposer en chantant en anglais. Ce qui avait longtemps
été un tabou pour décrocher une signature en maison de disques ou un engagement
auprès d'un tourneur devenait soudain acceptable. La crise du disque était
passée par là, et, avec elle, la perspective de rebattre les cartes du métier.
Un groupe comme Phoenix fut parmi les premiers à tirer son épingle du jeu. Les
sites communautaires type MySpace assuraient à ceux-ci l'adhésion de fidèles aux
quatre coins du monde. La plupart de ces musiciens revendiquaient, en outre,
une culture musicale qui passait principalement par l'écoute des groupes
anglo-saxons.
«J'ai grandi avec les
disques de mes parents, nous confiait récemment un nouveau venu, Rover. Beach Boys,
Beatles, Dylan, Bowie.» Ce Français élevé à l'étranger, à l'affiche du
Printemps de Bourges, est l'auteur d'un des meilleurs albums du moment. Un
temps scolarisé à New York avec les membres des Strokes, son chant
impressionnant n'a pas à souffrir d'un accent approximatif, comme c'est trop souvent
le cas.
La délicate Mina
Tindle, cousine française de Feist
Jeune groupe déjà reconnu à l'étranger,
Revolver a publié plus tôt cette année un très bon deuxième album, qui confirme
l'envergure internationale de ces Parisiens.
Quelques années après
avoir donné son tout premier concert à Bourges -elle n'avait alors que 15 ans -
Izia, forte d'une nouvelle victoire de la musique, revient se produire dans le
festival.
Elle y croisera
peut-être la délicate Mina Tindle.
Cette cousine
française de Feist a émergé avec Taranta, un splendide premier album réalisé
par JP Nataf, des Innocents.
Mais celui qui a
trouvé la parade et le mieux résolu le dilemme de la langue pourrait bien être
François and the Atlas Mountains. Ses compositions en apesanteur, nourries
d'influences qui vont de la pop britannique à la musique africaine, sont
livrées dans un délicieux mélange d'anglais et de français.
Par Olivier Nuc
[Photo : Jean-Christophe MARMARA - source : www.lefigaro.fr]
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