segunda-feira, 14 de maio de 2012

Le dernier amant de García Lorca et le départ pour le Mexique


Et cet amour qui lui coûta la vie...

C'est une plongée dans l'intimité de Frederico García Lorca que l'on peut aujourd'hui faire, racontant tout à la fois la guerre d'Espagne, sa liaison avec le jeune critique d'art Juan Ramirez de Lucas, et bien d'autre. Des journaux personnels du poète ont été mis à jour, pour le plus grand bonheur des chercheurs et des passionnés.

Or, ce sont de véritables révélations que l'on découvre dans une boîte à souvenirs, conservée jusqu'à lors par le critique d'art, qui la confia à sa soeur, un peu avant sa mort, en 2010. Et plus de 70 ans après la mort du poète, c'est l'une des révélations qui ébahit les historiens, révélant donc le nom de l'amant. 

Dans cette fameuse boîte, un poème inédit, quelques lettres entre les deux hommes et le fameux journal intime, dans lequel Lorca relate leur rencontre et leur liaison. Mais si au fil du temps, cette relation s'était progressivement dévoilée, le nom de l'amant était resté inconnu, jusqu'à ce jour. 

Lorca avait dans l'intention de quitter l'Espagne, sentant poindre dans le pays, un vent de haine contre l'homosexualité, et lui-même n'avait jamais dissimulé la sienne. Et l'hostilité du pouvoir en place montait progressivement contre le jeune poète, dont on recherche - presque - toujours la tombe. Ainsi, un nouveau lieu, qui servirait alors de sépulture au défunt a été mis à jour, entre les villages de Viznar et d'Alfacar. Une zone qui est située à moins d'un demi-kilomètre de l'endroit que l'historien Ian Gibson avait, en 1971, déclaré être la tombe du poète, mais qui fut fortement remis en cause en 2009. Et pour cause : on n'y trouvait aucun ossement.  

C'est pour le Mexique que Lorca voulait partir, en compagnie manifestement de Juan Ramirez de Lucas. Ce dernier avait 19 ans, et étudiait à Madrid à l'époque où il rencontre Lorca, âgé de 38 ans. Amoureux transis, ils avaient alors convenu de quitter l'Espagne en guerre, non sans aller dire adieu à leur famille respective.

Le drame se joue alors quand Juan se heurte à son père, qui refuse de lui fournir les papiers nécessaires à son départ. Avant 21 ans, le jeune homme n'était pas majeur, et donc pas libre de se déplacer en dehors des frontières. C'est donc cet amour pour Juan qui l'avait poussé au départ précipité, et c'est avec patience que Lorca annonçait à son amant qu'il attendrait. « Compte sur moi pour toujours », écrit-il.

Retardant d'autant leur fuite… un délai qui coûtera la vie à Lorca, qui en août 1936 sera fusillé avec trois autres personnes. 

Pour Manuel Francisco Reina, qui a pu prendre connaissance du contenu de cette boîte, ce départ était une volonté réellement commune. « Frederico ne voulait pas aller au Mexique sans son amour… Certaines personnes connaissaient cette histoire dans son ensemble, y compris les poètes Luis Rosales et Antonio Hernandez, qui me l'ont confirmé », explique-t-il dans un roman à venir.

Ian Gibson, biographe britannique de Lorca, n'en revient pas. « C'est extrêmement excitant d'apprendre que de nouvelles archives existent, pour faire la lumière sur les derniers jours. Lora était très prolixe et enthousiaste, mais nous n'avons jamais su clairement qui était son dernier amant, ni pourquoi ils ont tardé à partir. » 

Sources :
Guardian
Telegraph

Par Clément Solym

[Publié dans www.actualitte.com]

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