BERLIN (NOVOpress) — Encombrements, prix du
carburant, problèmes de stationnement, arguments écologiques aussi : il
est aisé de pronostiquer encore un bel avenir à la bonne vieille
bicyclette qui serait, comme l’estimait il y a déjà 4 ans « le chasseur
de tendances » viennois Mathias Horx, une des premières gagnantes du
changement climatique.
Le marché du vélo allemand (50 000 emplois et 4 milliards de chiffre
d’affaire) pèse allègrement les 70 millions d’exemplaires en circulation
-le double du nombre des automobiles- avec une tendance exponentielle :
plus d’un million vendus rien que l’an dernier. Et le vélo à assistance
électrique au pédalage, ou eBike, n’est pas étranger à cette évolution.
Il en a été vendu la bagatelle de 310 000 rien que l’an dernier. Rien à
voir avec les performances de l’industrie automobile en ce domaine, qui
malgré bien des effets d’annonce et force subventions, n’a réussi à
caser que 2154 voiture électriques pendant la même période.
L’augmentation des ventes de vélos électriques est déjà si forte que
les constructeurs espèrent atteindre rapidement le demi million
d’exemplaires livrés. Pour l’horizon 2020, ils estiment même qu’un tiers
des vélos vendus en Allemagne seront électriques. Cette branche où les
constructeurs germaniques bénéficient actuellement d’une position de
leader est en plein boom et est extrêmement prometteuse, même si les 900
000 exemplaires vendus en Europe peuvent sembler dérisoires face aux 25
millions mis sur le marché chinois durant la même période… De quoi
éveiller convoitises et spéculations !
L’industrie automobile quant à elle s’intéresse aussi à ce créneau et
a présenté maints modèles de deux roues électrifiés de salons en
expositions, mais seul Smart semble pour le moment s’y être suffisamment
investi pour pouvoir espérer encore commercialiser un modèle cette
année.
Les équipementiers se montrent, eux, beaucoup plus motivés et
proposent donc leurs services aux fabricants de vélos. Bosch a ainsi été
le premier à offrir un moteur électrique adapté et a commencé sur son
site normand (Mondeville) la construction en série d’un pack complet
(accumulateurs, commandes, moteur) prêt à monter. Le cadre de Bosch
Thomas Kroll voit là une démarche logique pour une entreprise qui
construit non seulement des ABS et des moteurs d’essuie-glaces, mais
aussi des réfrigérateurs, des perceuses ou des visseuses sans fil. « Nous
construisons cent millions de moteurs électriques tous les ans et
disposons donc d’une expérience indéniable en ce domaine. Il n’y a qu’un
pas à faire de là à l’assistance électrique au pédalage pour
bicyclettes ». L’entreprise aurait déjà atteint en ce domaine
l’objectif fixé à 20% du marché, mais a aussi à faire face à une
concurrence sérieuse comme par exemple l’équipementier Brose (Cobourg,
Franconie), cinquième au niveau mondial, qui a également et sans tarder
mis au point son propre moteur.
Plus qu’aux étudiants et autres clients un peu « fauchés », ce
nouveau produit technologique qui s’affiche dans une fourchette de prix
de 900 à 3500€, s’adresse principalement à une clientèle trentenaire et
quadragénaire, urbaine, avec de confortables salaires, et aussi
soucieuse d’une bonne conscience écologique. Un univers de bobos qui ne
s’est sans doute guère encore inquiété de savoir comment concilier le
slogan « sortir du nucléaire » et les beaux discours autour du développement durable, avec la mise en charge quotidienne de millions d’accumulateurs, fut-ce de bicyclettes…
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