quinta-feira, 12 de janeiro de 2012

Si les hauts fonctionnaires ne sont pas bilingues, ils perdront leur prime

  • Hendrik Bogaert
    Le secrétaire d'Etat à la Fonction publique Hendrik Bogaert (CD&V) veut que les 140 fonctionnaires les plus haut placés de l'administration démontrent dans les six mois un "bilinguisme indéniable", sous peine de perdre leur prime de management, indique mercredi De Standaard.
    Cette exigence se retrouve déjà dans la loi depuis 2002, mais elle n'est pas appliquée, relève Hendrik Bogaert. Il se refuse à prolonger l'arrêté royal prévoyant "dans l'attente d'une application de la loi" des adjoints bilingues pour les hauts fonctionnaires ne maîtrisant pas une deuxième langue nationale. 

    Hendrik Bogaert reconnaît que ces mesures ne figurent pas dans la déclaration de gouvernement et n'ont pas été discutées au gouvernement. Il les justifie par leur existence légale, une efficacité accrue des services publics, la nécessité pour le manager public d'évaluer son personnel, ainsi que "le souffle nouveau" venu de la promesse du Premier ministre Elio Di Rupo de s'efforcer à maîtriser le néerlandais avec plus de fluidité. 

    Sur un ton plus dur, le député Erik Van Rompuy, CD&V lui aussi, a stigmatisé sur Twizz radio le faible niveau de néerlandais de certains membres du gouvernement. Elio Di Rupo "doit faire un effort pour s'exprimer plus fluidement en néerlandais ; Olivier Chastel (ministre du Budget) n'est même pas capable de parler le néerlandais... Ce pays ne peut pas fonctionner au niveau central sans le bilinguisme de nos leaders, de nos top fonctionnaires, du Premier ministre, du ministre du Budget", estime-t-il, pointant le danger séparatiste de la N-VA dans l'opinion publique flamande. 

    PS et MR notent que ce n'est pas dans l'accord de gouvernement

    Le PS et le MR ont rappelé, eux, qu'ils soutiendraient tout ce qui est dans l'accord de gouvernement. 
    Le député Laurent Devin (PS) a indiqué que le secrétaire d'État pouvait compter sur l'appui du PS pour "tout ce qui se trouve dans l'accord de gouvernement".
    Or, la proposition d'Hendrik Bogaert n'y figure pas.
    Jacqueline Galant (MR) est sur la même longueur d'onde que son collègue du PS. Elle dit déplorer les déclarations portant sur des points qui ne figurent pas dans l'accord de gouvernement.
    Les FDF accusent Hendrik Bogaert de poursuivre l'obsession nationaliste flamande
    Pour le président des FDF, Olivier Maingain, l'initiative d'Hendrik Bogaert ne répond à aucun besoin objectif.  
    Selon un communiqué du parti amarante, "la Commission permanente de contrôle linguistique, organe chargé de la correcte application des lois linguistiques, n'a pas été saisie de plaintes concernant l'insuffisance de la maîtrise du bilinguisme par les fonctionnaires dirigeants des départements ministériels et ne dispose pas davantage d'éléments démontrant que l'éventuelle insuffisance de bilinguisme dans le chef de certains fonctionnaires dirigeants générerait des difficultés de gestion de l'administration".

    Pour le président des FDF, "Hendrik Bogaert poursuit la vieille obsession nationaliste flamande selon laquelle l'exigence du bilinguisme devrait primer tout autre critère de sélection des fonctionnaires dirigeants, même si cela doit être au détriment de la performance de l'administration publique".
    Les syndicats plutôt pour
    Pour la CGSP (socialiste), le secrétaire fédéral Guido Rasschaert juge normal qu'un haut responsable réponde aux employés dans leur langue.
    Il note que "le spectre du plurilinguisme réapparaît pour la ixième fois, alors que la question porte sur la manière de résoudre ce dossier qui touche aux lois linguistiques". "Le dossier ne va-t-il pas retourner à l'arrière-plan", se demande-t-il.
    Pour sa collègue de la CGSP-Admi Liliane Lemauvais, ce dossier n'est certainement pas prioritaire. "Ne nous détournons pas de l'essentiel, qui reste la question des pensions et la manifestation du 30 janvier", a-t-elle souligné.
    Pour la CSC-Services publics (chrétien), la proposition Bogaert n'est même pas objet de débat. "C'est un point sensible au niveau politique, bien moins au niveau syndical", a fait observer son président Luc Hamelinck.
    "Faire appel à la traduction simultanée comme c'est encore parfois le cas, c'est vraiment trop absurde", commente pour sa part le secrétaire général du SLFP (libre) Henk Herman. Pour lui, la proposition d'Hendrik Bogaert doit être soutenue, à condition que le niveau de bilinguisme exigé soit équivalent pour des francophones ou des néerlandophones.
    [Source : www.rtbf.be]

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