domingo, 3 de setembro de 2023

Cette résistance juive méconnue en Allemagne nazie

 

Dans les archives, plusieurs histoires de résistance individuelle ont été découvertes.

                       «Nous avons tout perdu. À cause de ce maudit gouvernement, nous avons fini par perdre notre maison.» | AP/World Wide Photos  via Wikimedia Commons

Repéré par Elena Gillet 

Les historiens, y compris Wolf Gruner, auteur d'un article publié dans The Conversation, ont longtemps dépeint un comportement passif des communautés persécutées par l'Allemagne nazie, les juifs s'adaptant petit à petit à la situation à mesure que les discriminations augmentaient.

À l'exception de petits groupes armés dans certains territoires occupés par les nazis, les spécialistes s'accordaient jusque-là sur le fait qu'il y avait eu peu de résistance. Mais la vision de Wolf Gruner sur cette partie de l'histoire a changé lorsqu'il a découvert, en 2008, des sources dans les Archives d'État de Berlin lui montrant que des actes de résistance individuels avaient bel et bien existé.

Hertha Reis a manifesté au cœur de la capitale nazie

Hertha Reis est une femme de 36 ans qui a été obligée de travailler dans une entreprise privée durant la Seconde Guerre mondiale. En 1941, elle est expulsée, par décision d'un juge, de son logement qu'elle partageait avec son fils et sa mère. Impossible alors pour elle d'être protégée en tant que locataire à cause des lois anti-juifs.

C'est ainsi qu'en plein jour, Hertha décide de manifester juste devant le palais de justice, situé au cœur de la capitale nazie. «Nous avons tout perdu. À cause de ce maudit gouvernement, nous avons fini par perdre notre maison. Ce voyou d'Hitler, ce foutu gouvernement, ces foutus gens, a-t-elle dit. Juste parce que nous sommes juifs, nous sommes discriminés.»

Hans Oppenheimer a déclenché des alarmes incendie

Une autre histoire a attiré l'attention du spécialiste lors de ses recherches aux Archives d'État de Hesse à Wiesbaden, celle d'un jeune homme âgé du 17 ans, Hans Oppenheimer. Tous les soirs, en 1940, il quitte son immeuble de quatre étages, enfreignant ainsi le couvre-feu instauré pour les juifs. Depuis un et demi déjà, il est obligé de travailler pour quelques centimes, chargeant et déchargeant des sacs de pierres et de ciment durant dix heures par jour.

Vivant à Francfort, il n'est jamais allé au théâtre ou au cinéma –tous deux interdits aux juifs. Il décide alors de se cacher chaque nuit dans le noir. Lorsque les sirènes commencent à sonner –annonçant la présence des bombardiers alliés à proximité– Hans déclenche des alarmes incendie pour détourner l'attention des pompiers allemands des vraies zones de bombardement.

En décembre 1940, la police le découvre. Il est jugé et condamné à trois ans de prison pour sabotage de l'effort de guerre. Une fois en prison, le jeune homme souffre de dépression sévère et se retrouve fortement affaibli physiquement. Après avoir fait deux tentatives de suicide, Hans est déporté à la fin de l'année 1942 à Auschwitz avec le reste des juifs se trouvant dans la prison. Il meurt le 30 janvier 1943 à l'âge de 20 ans.

Comme eux, entre 1933 et 1945, des centaines de femmes et d'hommes juifs ont réalisé des actes individuels de résistance contre les nazis, détruisant leurs symboles, protestant contre eux en public et désobéissant à leurs lois et restrictions. En mettant en lumière certains actes isolés, les historiens montrent une nouvelle facette de l'histoire de la Seconde Guerre mondiale.


[Source : www.slate.fr]

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