Le jardinier en chef du château de Versailles a répertorié quelque cinq cents îlots de verdure dans la capitale. Et parle très bien de leurs arbres, sa passion.
Alain Baraton, ici en 2015. |
Le 30 mai dernier, jour de la réouverture, tant attendue, des espaces verts de la capitale, Alain Baraton, ce n’est pas du baratin, publiait « Mes jardins de Paris » (Grasset, 22 euros). Il n’a pas seulement la main verte, il a aussi du pif. Quittant pour l’occasion le château de Versailles, dont il gouverne le parc et où il a la chance d’habiter, le lointain héritier de Le Nôtre dresse, à l’intention du bon peuple trop longtemps confiné, la liste des quelque cinq cents îlots de verdure où il peut à nouveau respirer et batifoler.
Pour les classer, le jardinier du roi a constitué des familles thématiques et répertorié les jardins en fonction, non pas de leurs essences rares, mais des noms de chanteurs, d’écrivains, d’artistes, de résistants ou de féministes dont on les a baptisés. Ce qui nous vaut des biographies succinctes d’un intérêt modéré.
Là, en revanche, où Baraton est à son affaire et nous intéresse, c’est quand il nous parle des arbres, sa passion. Le plus vieux d’entre eux l’émeut beaucoup. Il a plus de 400 ans, il se dresse au cœur du square Viviani, à deux pas de Notre-Dame, il est étayé par une poutre en béton, le déambulateur des feuillus. Le scientifique qui l’a importé des États-Unis et planté en 1601, Jean Robin, lui a aussi donné son nom : c’est le robinier faux-acacia, dont un cousin germain, semé en 1636, survit également au jardin des Plantes.
Le plus haut platane de la capitale
On apprend aussi que le plus haut platane de la capitale (45 mètres) se trouve dans le parc de l’Elysée, où il toise les présidents successifs, ces vieilles branches, et qu’Edouard Philippe a introduit, dans le jardin de Matignon, un pommier claque pépins (tout un symbole). Que le doyen des cèdres libanais de France a été transporté, en 1734, dans un chapeau avant d’être repiqué au jardin des Plantes, sous la terre duquel allaient être répandues plus tard les cendres fertilisantes des victimes de Landru. Qu’avec ses 3 400 arbres, le jardin du Luxembourg est le plus boisé de Paris, le plus vaste étant celui des Tuileries (23 hectares) et les plus petits, les squares Alice-Saunier-Seïté (80 m2) et Danielle Mitterrand (373 m2), ce dernier enclavé évidemment rue de Bièvre.
Sinon, Alain Baraton nous conseille d’aller boire l’eau la plus pure à la fontaine du puits artésien creusé en 1833 dans le square Lamartine et d’aller saluer, dans le square Antoine-Blondin, l’auteur d’« Un singe en hiver », l’araucaria du Chili surnommé « désespoir des singes ». Un arbre qui demande, on l’a compris, à être bien arrosé.
[Photo : BALTEL/SIPA / SIPA - source : www.nouvelobs.com]
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