quarta-feira, 22 de julho de 2020

À Avignon, le parti communiste veut faire débaptiser deux rues de la ville

Le PC demande au conseil municipal de débaptiser deux rues d'Avignon : les rues Alexis Carrel et Aimé Autrand. Le premier a inspiré des thèses nazies, l'autre a contribué à élaborer des listes d'habitants juifs. Le communiste André Castelli raconte leurs histoires à France Bleu Vaucluse.

L’hôtel de ville d'Avignon


Écrit par Camille Labrouss


Le parti communiste ne veut plus voir s'afficher les noms de ces deux hommes sur des pancartes de rues : Alexis Carrel et Aimé Autrand. La première rue se situe quartier de la Reine-Jeanne, la deuxième quartier Champfleury. À l'occasion ce dimanche 19 juillet de la journée nationale à la mémoire des victimes des crimes racistes et antisémites, le PC s'apprête à créer un comité pour porter cette revendication. 
Un médecin eugéniste proche des nazis 

Alexis Carrel est un médecin qui s'est illustré pendant la Première Guerre mondiale. Mais dans les années 30, dans un livre intitulé "L'homme, cet inconnu", il affirme la supériorité de la race blanche et se rapproche des thèses nazies. Le chef de file du PC à Avignon, André Castelli, explique qu'"Alexis Carrel développe des principes d'eugénisme, c'est-à-dire le choix de certaines races au détriment d'autres. Le nouveau gouvernement nazi va même s'appuyer sur ces théories. Il développera à partir de là la volonté de détruire ces gênes perturbateurs, notamment par les chambres à gaz". 
Un fonctionnaire dont l'action contribua à déporter des Juifs 

Aimé Autrand quant à lui était un Avignonnais, agent de la préfecture dans les années 40, qui a contribué à dresser des listes d'habitants juifs. André Castelli raconte : "il travaillait à la direction des Services de la question juive. Il a été de ses personnalités qui n'ont pas trouvé d'inconvénients à contrôler qui était juif, qui ne l'était pas, à Avignon et en Vaucluse. Il a contribué à l'élaboration de listes de juifs, enfants et adultes, qui ont ensuite été déportés".  
André Castelli estime que les municipalités qui ont nommé ces rues ainsi n'ont pas fait suffisamment attention à leur parcours et que "les faits de l'Histoire sont parfois compliqués à faire valoir". Pour faire débaptiser un nom de rue, il faut un vote en Conseil municipal. Le PC veut ensuite soumettre le nouveau nom au débat. "Des personnalités qui ont contribué à aider la vie des gens", souhaite André Castelli. 

[Photo : Elsa Vande-Wiele - source : www.francebleu.fr]

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