Sydney Irwin Pollack (1934-2008) était un acteur, réalisateur et producteur juif américain. Il traitait souvent des histoires d'amour impossibles entre un homme et une femme aux caractères opposés. Arte rediffusera le 23 août 2019 "Jeremiah Johnson" réalisé par Sydney Pollack avec Robert Redford.
Publié par Véronique Chemla
Sydney Irwin Pollack (1934-2008) est né dans une famille juive ayant émigré de Russie. Ses parents divorcent quand il est enfant. Sa mère, qui souffre d’une addiction à l’alcool et de problèmes émotionnels, meurt quand Sydney Pollack est étudiant.
Lycéen, il se sent une vocation de comédien, et renonce à des études de médecine. En 1952, il entre à la Neighborhood Playhouse. Là, il étudie l’art dramatique notamment auprès de Sanford Meisner, qui exerce une influence notable sur lui. Il devient son assistant et enseigne.

En 1955, il joue dans des séries de la jeune télévision américaine, et se lie avec Robert Redford et David Rayfiel, son futur scénariste.
Deux ans plus tard, il effectue son service militaire, puis en 1958 reprend sa formation à la Neighborhood Playhouse.

En 1959, il est choisi par le réalisateur John Frankenheimer comme répétiteur des acteurs jouant son téléfilm The Turn of the Screw, puis son film Le Temps du châtiment (Le Temps du châtiment) en 1960 à Hollywood. Sydney Pollack est aussi stagiaire auprès du réalisateur de ce second film, et Burt Lancaster l’encourage à poursuivre dans cette voie de la direction d’acteurs.
Cette expérience lui permet de réaliser des épisodes de séries télévisées : Shotgun Slade, Fugitif (The Fugitive), Les Accusés (The Defenders).

En 1965, pour sa réalisation de The Game, Sydney Pollack reçoit un Emmy Award et assure la réalisation de son premier long métrage pour le cinéma : Trente minutes de sursis, avec Sidney Poitier et Anne Bancroft.
En 1966, à la demande des producteurs, il succède à John Huston dans la réalisation de Propriété interdite (This Property Is Condemned) avec Robert Redford, un ami et un acteur représentant pour Sydney Pollack l'Américain, le WASP (white anglo-saxon protestant), et Natalie Wood.

On achève bien les chevaux (They Shoot Horses, Don't They ?, 1969) – nomination à l’Oscar du meilleur réalisateur -, Un château en enfer (Castle Keep, 1969), Jeremiah Johnson (1972) – présenté au Festival de Cannes (sélection officielle) -, Nos plus belles années (The Way We Were, 1973), Les Trois Jours du condor (Three Days of the Condor, 1975) avec Faye Dunaway, Yakuza (The Yakuza, 1975), Bobby Deerfield (1977), Le Cavalier électrique (The Electric Horseman, 1979), Absence de malice (Absence of Malice,1981), Tootsie (1982), Out of Africa : Souvenirs d'Afrique (Out of Africa, 1985) couronné par sept Oscar dont deux prestigieux (Meilleur réalisateur et Meilleur film), Havana (1990), La Firme (The Firm, 1993), Sabrina (1995), L’interprète (The Interpreter, 2005)… La filmographie du réalisateur – 48 nominations aux Oscar, 11 Oscar reçus - révèle que Sydney Pollack aborde avec succès quasiment tous les genres cinématographiques – western, mélodrame, aventures, thriller, comédie, film de guerre – en privilégiant des love stories sans happy endings en raison de différences insurmontables entre l’homme et la femme, l’usure du couple, la mort prématurée de l’épouse ou du compagnon, la maladie...

Sydney Pollack a su constituer des couples de stars glamour et a porté un regard empreint de désillusions douloureuses sur la vie.
Sydney Pollack tourne aussi comme acteur dans Le Meneur (The Player, 1992) de Robert Altman, Maris et Femmes (Husbands and Wives, 1992) de Woody Allen, Eyes Wide Shut de Stanley Kubrick (1999), Fauteuils d'orchestre (Orchestra Seats ou Avenue Montaigne) de Danièle Thompson (2006)...
Parmi les films l'ayant influencé, Sydney Pollack cite Casablanca, Citizen Kane, The Godfather Part II, The Leopard, Raging Bull, Sunset Boulevard.
Sa maison de production Mirage Enterprises créée en 1985 produit notamment Yakuza, Bobby Deerfield, Absence de Malice, Tootsie, Out of Africa, Susie et les Baker Boys, Raison et sentiments d’Ang Lee, Le Talentueux Mr Ripley (ou L’Énigmatique M. Ripley, 1999) par Anthony Minghella.
Selon le producteur de cinéma américano-israélien Arnon Milchan, Sydney Pollack l’aurait aidé pour une opération des services secrets israéliens.
Jeremiah Johnson

Arte diffusera le 23 août 2019 "Jeremiah Johnson", western réalisé par Sydney Pollack (1972) avec Robert Redford (Jeremiah Johnson), Will Geer (Griffe d’ours), Stefan Gierasch (Del Gue), Allyn Ann McLerie (zy Woman), Josh Albee (Caleb), Charles Tyner (Robidoux) Delle Bolton (Swan). Dans les montagnes Rocheuses, un courageux trappeur, son épouse et un fils recueilli vivent en symbiose avec la Nature dans un environnement hostile. Pour sauver un convoi, il enfreint les règles d'une tribu d'Indiens qui se vengent en tuant sa femme et l'enfant... Sydney Pollack "revisite le western en retournant aux origines légendaires du Far West. Un film magistral, avec Robert Redford, sublime". La nature sauvage, où le danger prend diverses formes, est magnifiquement filmée.


Nos plus belles années




Ainsi, Nos plus belles années s’inscrit dans la tradition des mélodrames et des grandes histoires d’amour du cinéma américain des années 40 ou 50, avec aussi l’ambition d’évoquer le climat politique des États-Unis de 1937 à 1950. Nos plus belles années est en effet la première fiction sortie d’un studio à traiter de la sombre période du maccarthysme à Hollywood, lorsque Hubbell Gardiner, aspirant romancier, est invité à écrire pour le cinéma, en pleine « chasse aux sorcières ». Dalton Trumbo, l’une des victimes de cette page noire de Hollywood, a participé au scénario sans être crédité au générique. Cet épisode fut pourtant très réduit au montage par Pollack, au grand regret de Barbra Streisand qui souhaitait que le film reste une œuvre engagée. C’est sans doute la limite du cinéma de Pollack, cinéaste soucieux de ne pas faire de vagues, préoccupé par le succès au point d’accepter parfois trop de compromis", a écrit Olivier Père.


États-Unis, 1972, 108 minutes
Auteurs : Vardis Fisher, Raymond W. Thorp, Robert Bunker
Scénario : John Milius, Edward Anhalt
Production : A Joe Wizan-Sanford Production, Warner Bros.
Producteur/-trice : Joe Wizan
Image : Duke Callaghan
Montage : Thomas Stanford
Musique : John Rubinstein, Tim McIntire
Avec Robert Redford (Jeremiah Johnson), Will Geer (Griffe d’ours), Stefan Gierasch (Del Gue), Allyn Ann McLerie (zy Woman), Josh Albee (Caleb), Charles Tyner (Robidoux) Delle Bolton (Swan)
Sur Arte le 23 août 2019 à 13 h 35
Visuels :
Robert Redford (Jeremiah Johnson) dans " Jeremiah Johnson" (1972) de Sydney Pollack
Robert Redford (Jeremiah Johnson) et Will Geer (Bear Claw) dans " Jeremiah Johnson" (1972) de Sydney Pollack
Credit
© 2019 Warner Bros. Entertainment

Nos plus belles années (The Way We Were), de Sydney Pollack
Rastar Productions, Columbia Pictures, 1973, 114 min
Image : Harry Stradling Jr.
Montage : John F. Burnett
Musique : Marvin Hamlisch
Producteur/-trice : Ray Stark
Réalisation : Sydney Pollack
Scénario : Arthur Laurents
Avec Patrick O'Neal, Bradford Dillman, Barbra Streisand, Robert Redford, Lois Chiles, Viveca Lindfors
Sur Arte le 16 avril 2017 à 20 h 55
Visuels
Hubbell (Robert Redford) et Katie (Barbra Streisand)
Katie (Barbra Streisand)
Katie (Barbra Streisand) et Hubbell (Robert Redford)
© Columbia Pictures Industries, Inc./All rights reserved
Les citations sont d'Arte.
[Source : www.veroniquechemla.info]
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