sábado, 22 de dezembro de 2018

Le klezmer ouvert du clarinettiste Yom



Le musicien présente en tournée son troisième album de l’année, le bouillonnant et énergique « You Will Never Die ! ».

Écrit par Patrick Labesse 
Le clarinettiste Yom a la niaque et le sens du défi. Il vient de sortir son troisième album de l’année, le bouillonnant et énergique You Will Never Die !, qu’il présente actuellement en tournée. Il fera escale à La Cigale, à Paris, le 6 décembre, en clôture de la 17e édition du festival Jazz’n’Klezmer (du 24 novembre au 6 décembre, dans divers lieux, à Paris), auquel il est fidèle – il s’y est déjà produit une dizaine de fois.
Enregistré en compagnie du quintette The Wonder Rabbis (« les rabbins merveilleux »), You Will Never Die ! fait suite à Prière, en duo avec Baptiste-Florian Marle-Ouvrard, cotitulaire des grandes orgues de l’église Saint-Eustache, à Paris, et de Saint-Vincent de Clichy-la-Garenne, dans les Hauts-de-Seine. Il succède aussi au double album Yom by Yom, une compilation synthétisant ses dix années de carrière discographique commencée, en 2008, avec New King of Klezmer Clarinet, en hommage à Naftule Brandwein (1884-1963), clarinettiste juif américain des années 1920 émigré de Galicie.




LE KLEZMER ÉTAIT JOUÉ AUTREFOIS LORS DES FÊTES ET DES MARIAGES PAR DES MUSICIENS JUIFS ASHKÉNAZES
Né à Paris en 1980, Yom (de son vrai nom Guillaume Humery) entre au Conservatoire, dont il ressort diplômé à 17 ans. Il rencontre le saxophoniste Pierre Wekstein, qui va l’inviter à rejoindre l’Orient Express Moving Shnorers, un ensemble regroupant des musiciens passionnés de klezmer, une musique de réjouissances jouée autrefois lors des fêtes et des mariages, dans les shtetls (« villages ») ou les ghettos urbains, par des musiciens juifs ashkénazes, à travers toute l’Europe de l’Est. Une musique qui va immédiatement le séduire. Ses parents n’y ont été pour rien, assure Yom. Sa mère, d’origine juive, écoutait du classique, de l’opéra, et son père, « pas juif du tout », du jazz.
« Il faut à tout prix décloisonner »
Imprégné d’influences slaves, tziganes, grecques, turques et arabes, le klezmer s’est nourri de jazz aux États-Unis, où, « dès les ­années 1920 s’est opérée une ­connexion entre les Noirs et les Juifs, comme l’évoque la sociologue Nicole Lapierre dans son ouvrage Causes communes. Des Juifs et des Noirs [Stock, 2011] », raconte le musicien. Dans le klezmer comme dans le jazz, il y a une culture de l’improvisation, précise-t-il. « Un mariage durait toute la nuit, et plusieurs jours, il fallait étirer le thème. »  

Yom se produit aussi sur scène avec deux autres projets : Lingua Ignota, une relecture, en duo avec la mezzo-soprano Elise Dabrowski, de l'œuvre de la bénédictine allemande Hildegard de Bingen (1098-1179), et Illuminations, en collaboration avec le quatuor à cordes IXI. " Cela fait quelques années que je me dégage de toutes les questions sur mon identité musicale qui peuvent être des freins, commente Yom. Si un projet me visite, même s'il n'a rien à voir avec le klezmer, je le fais. Il faut à tout prix décloisonner".


[Source : www.lemonde.fr]

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