sexta-feira, 9 de novembro de 2018

Les bibliothèques d'Oxford dévoilent leurs collections interdites


Parce que Dame Censure change régulièrement de visage et de manières, les bibliothèques de l'université d'Oxford ont décidé d'exposer les livres qui, autrefois, nécessitaient une autorisation spéciale pour être ouverts. L'exposition, organisée du 15 novembre 2018 au 19 janvier 2019, permettra de découvrir quelques-uns des 3000 exemplaires mis à l'abri des regards, car jugés « obscènes ».


  Illustrations tirées de The Love Books of Ovid

Écrit par Antoine Oury


Parfois, les bibliothèques enferment : en créant la section « Phi » en 1882, les bibliothécaires ne pensaient pas vraiment au savoir, mais plutôt à une collection spéciale, réservée aux ouvrages alors jugés « obscènes ». « Elle a été conçue pour protéger les jeunes esprits de documents considérés comme immoraux, tout en protégeant les livres eux-mêmes contre toute attention indésirable ou tout dommage », indiquent les bibliothèques de l'université d'Oxford.

Dans une logique de conservation, à la fois de l'innocence présumée des esprits et des documents, les quelque 3000 documents de la collection « Phi », encore active aujourd'hui, était donc préservés loin des regards. On y retrouve une variété de documents, précisent les institutions, des traités scientifiques aux romans en passant par les travaux universitaires sur d'anciennes civilisations.

L'exposition que proposent les bibliothèques d'Oxford, « Story of Phi : Restricted Books », permet aussi de se rendre compte de la perspective changeante du regard de la société sur l'interdit, et en particulier sur la sexualité. Des œuvres censurées à l'époque victorienne sont aujourd'hui célébrées comme des chefs-d’œuvre de la littérature.

C'est bien sûr le cas de Lady Chatterley's Lover, ou L'Amant de Lady Chatterley, dont la présence au sein de la collection acquiert une valeur toute particulière lorsque l'on sait l'importance de la publication du roman de D.H. Lawrence pour la liberté de publier au Royaume-Uni.

On retrouve également dans la collection des titres plus récents comme le Sex de Madonna, publié en 1992, ou encore le manuel d'ouverture à la sexualité The Joy of Sex, qui remonte à 1974. Un livre pop-up sur le Kama Sutra se trouve également sur les rayonnages, aux côtés du livre des Monty Python, The Brand New Monty Python Bok, dont le postérieur qui ornait la couverture a été censuré, ou d'un ouvrage qui recense les symboles phalliques...

Évidemment, les contradictions propres à la censure sont représentées, elles aussi, dans la collection : la version illustrée des poèmes érotiques d'Ovide était reléguée dans la réserve, quand la version non illustrée circulait librement...


[Source : www.actualitte.com]

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