Prague, Manchester, Wiesbaden... Après le flot touristique de l’été, « La Matinale » vous invite à profiter, le temps d’un week-end, d’une parenthèse dépaysante.
Écrit par François Bostnavaron et Thomas Doustaly
Envie de s’échapper deux-trois jours ? À Tel-Aviv l’orientale, Manchester la footeuse ou Wiesbaden la Nice du Nord... voici des idées pour sortir des sentiers battus, à seulement quelques heures de vol de Paris.
Tel-Aviv, l’orientale

On l’imagine lointaine, alors qu’elle n’est qu’à quatre heures et des poussières de Paris (et désormais desservie par des vols low cost). Si Tel-Aviv est surnommée « la bulle », c’est qu’elle est à part, très loin du reste d’Israël et de Jérusalem. Avec sa longue promenade de bord de mer et ses plages, ses grattes-ciel façon Rio, ses souks, mais aussi son quartier « blanc » historique aux immeubles bas et aux rues fleuries, elle vous fait sans cesse vaciller entre Orient et Occident.
Pour un (long) week-end, il faut faire simple : un petit-déjeuner copieux à l’israélienne (œufs brouillés, tomates concombres) chez Benedict, avant d’enchaîner par une matinée plage. Celle du Manta Ray, à l’ambiance surfeur, est moins fréquentée que celles du centre, et permet de déjeuner derrière des canisses.Il faut ensuite longer la mer par la « tayelet » (promenade), pour passer l’après-midi à Jaffa, l’un des plus anciens ports du monde. Bijoux orientaux, tapis kilim, meubles en bois… On déambule dans un génial marché aux puces (Shuk Hapishpeshim) dont le nom évoque Les Mille et une nuits, avant de s’arrêter manger le meilleur houmous du coin chez Ali Karavan. On dîne non loin, dans les nouveaux quartiers branchés de Neve Tsedek et Florentin peuplés de restos et de bars – la terrasse de bric et de broc du Suzana est notre préférée.
Le lendemain, ne manquez pas la visite guidée sur les traces de l’architecture du Bauhaus, dans le Tel-Aviv blanc classé au patrimoine mondial de l’Unesco, avant de filer au Sarona Market, marché gourmand qui met à l’honneur la gastronomie israélienne et internationale. Un court aperçu de Tel-Aviv qui devrait vous donner des envies de longs séjours.
Vol direct depuis Paris avec easyJet et Transavia, à partir de 130 €. XL Airways propose aussi cinq vols directs par semaine, à partir de 220 €. Pour se loger, Airbnb propose de nombreux appartements en centre-ville, souvent plus intéressants que l’hôtellerie (très chère), comme le Dizengoff Boutique apartement. A partir de 165 € la nuit.
Prague, la festive

En été, la capitale tchèque est devenue la proie des touristes, façon Disneyland. L’automne en revanche est une bonne période pour découvrir la ville, d’autant que le pays a lancé, fin septembre, les festivités du centenaire de la Tchécoslovaquie.
En octobre, expositions, concerts, pièces de théâtre et bien d’autres événements culturels seront organisés. Le 28 octobre, jour de la fête nationale, se déroulera une parade militaire. Le Musée national rouvrira officiellement ses portes après plusieurs années de travaux, et une cérémonie célébrant l’indépendance se déroulera au Château de Prague.
Mieux, la ville au cent clochers a retrouvé l’un de ses symboles les plus emblématiques après le pont Charles : son horloge astronomique qui s’était tue pour cause de rénovation depuis le début de l’année. Les douze apôtres vont de nouveau sortir de leurs fenêtres.
Et si vous connaissez déjà par cœur la vieille ville, le Château médiéval, le très émouvant quartier juif, et n’ignorez rien de Kakfa ou de Mucha, filez à Holesovice, Prague 7, autrement dit le 7e arrondissement. Tout se passe ici désormais, à dix minutes de tramway de la vieille ville : les usines et les anciens ateliers sont devenus des lieux culturels branchés, des galeries d’art et autres concept-stores. Avec deux endroits à ne rater sous aucun prétexte : le DOX, centre d’art contemporain, et la Galerie nationale, premier bâtiment fonctionnaliste de Prague qui abrite notamment des œuvres de Picasso, Braque, Renoir, Van Gogh ou Klimt…
Vol direct depuis Paris avec Transavia, et neuf liaisons par semaine à partir de 100 € aller-retour TTC. Pour se loger : le Mama Shelter Prague. Installé dans un immeuble de verre et de béton conçu en 1967 au temps du communisme par l’architecte Zdenek Edel, le dernier-né des établissements Mama Shelter, est le plus grand de tous avec 238 chambres et toujours un superbe rooftop. A partir de 79 € la nuit en chambre double. Réduction de 15 % pour quatre nuits. Petit déjeuner 14 €.
Rome, l’éternelle

Quand Etienne Daho chantait Week-end à Rome en 1984, il était question de bulles qui se coinçaient l’une dans l’autre, de cœur bancal, bref d’un week-end en amoureux.
Trente-cinq ans plus tard, la ville éternelle a changé, elle est moins idéale pour les tourtereaux que pour les amateurs de vieilles pierres. Après de longues années de travaux, la Rome romaine est à nouveau largement accessible. Le pass S.U.P.E.R., pour « Seven Unique Places to Experience in Rome », permet de découvrir avec un seul ticket au prix imbattable de 18 euros, les monuments essentiels de l’Urbs : le Colisée, le Forum Romain et le mont Palatin, où le pass donne accès à six sites : le Criptoportico Neroniano – un long tunnel où Caligula fut probablement assassiné –, Aula Isiaca – une salle souterraine –, la maison d’Auguste et celle de Livia, le temple de Romulus et enfin l’église Santa Maria Antiqua.
Autre nouveauté, sur les pentes du mont Palatin, le chemin presque campagnard, en pleine verdure, qui descend vers le Circus Maximus vient de rouvrir. C’est une ballade de presque un kilomètre à travers plus de 1 500 ans d’histoire romaine.
Enfin, jusqu’au 11 novembre, deux spectacles nocturnes proposent de déambuler dans le Forum d’Auguste et le Forum de César et de faire revivre la ville romaine qui comptait 1 million d’habitants au début de l’Empire. Idéal pour redécouvrir cette Rome de péplum, le CornerTownhouse – à deux pas du Circus Maximus – est ce qu’on fait de mieux comme boutique hôtel, plein de charme et accessible.
Vol depuis Paris, Lyon, Marseille… à partir de 50 € avec Ryanair. The Corner, chambre double à partir de 120 €. Thecornerrome.com. Pass S.U.P.E.R. : Coopculture.it. Pour les spectacles nocturnes :Viaggioneifori.it
Manchester, la footeuse

Le Français le plus célèbre d’Angleterre, Eric Cantona, est presque un dieu à Manchester. Il suffit pour s’en convaincre d’aller au National Football Museum. Un tableau de Michael Browne, intitulé The Art of the Game, représente Cantona en toge, à moitié nu, triomphant. Le musée présente une collection de trophées et de maillots, et propose des animations pour enfants. Dans cette ville où le ballon rond est une religion, deux clubs coexistent : Manchester United et Manchester City. Old Trafford, le stade légendaire de United, se visite le jour, mais se révèle vraiment en assistant à un match. Le site Weekend-foot.fr propose un forfait trois jours et deux nuits comprenant l’hôtel et le billet.
En dehors du foot, la ville compte trois musées vraiment singuliers. Le People’s History Museum permet de comprendre l’histoire des ouvriers anglais et de leurs luttes. Complémentaire du premier, le Science and Industry Museum est une fantastique révision de la révolution industrielle et du rôle clé qu’elle a joué dans la puissance britannique. Enfin, la Manchester Art Gallery est tout simplement l’un des plus beaux du Royaume-Uni. Le photographe anglais Martin Parr y présentera à partir du 16 novembre une série de portraits d’habitants de la ville réalisés depuis les années 1970 jusqu’à aujourd’hui où, à la demande du musée, il a saisi la vie des Mancuniens dans les stades, les mosquées, les usines, le quartier gay ou encore les centres commerciaux.
Enfin, Manchester invite à la ballade : dans Castlefield et ses canaux, dans le Northern Quarter où triomphe le street art, ou encore sous la verrière de Barton Arcade ou des autres galeries victoriennes, si typiques de la ville.
Vol aller-retour Paris Manchester sur Flybe, environ 150 €.Flybe.com. Le Cow Hollow Hotel, un boutique-hôtel tout nouveau et très réussi, se situe dans le quartier nord. Chambre double à partir de 99 £ (113 €).
Wiesbaden, la thermale

Elle a des airs de Nice… du Nord. La seconde ville du Land de Hesse, après Francfort, a gagné ses galons de ville thermale européenne. Depuis l’époque romaine, les sources chaudes de Wiesbaden (au nombre de vingt-six) sont réputées. Certains établissements contemporains s’y sont même installés sur d’anciens bains de vapeur comme le célèbre Kaiser-Friedrich-Therme dont l’autre particularité – pour éviter toute déconvenue – est d’être naturiste…
La vie thermale n’est pas le seul atout de Wiesbaden, qui a su capitaliser sur ses richesses culturelles. La balade dans la vieille ville, au cœur du centre historique, est charmante : on déambule entre la place du château, le Palais du duc de Nassau et l’ancien hôtel de ville qui date du début du XVIIe siècle.
On peut poursuivre par une virée shopping le long de l’élégante Wilhelmstrasse, aller au Musée de Wiesbaden, ou mieux, au Nassauischer Kunstverein, qui met en lumière l’art contemporain. Après une pause au parc paysager du Warmer Damm, on file juste en face au très beau et imposant Théâtre national de la Hesse pour aller écouter un opéra ?
Trains directs au départ de Paris, environ 4 h 30, ou alors prendre un vol jusqu’à Francfort (Air France, Lufthansa, environ 100 € pour un aller-retour) puis trente minutes en voiture ou quarante minutes en train. Les thermes Kaiser Friedrich, 6,50 € de l’heure. Pour loger, l’un des fleurons de Wiesbaden, le Nassauer Hof, cinq étoiles pour cet hôtel bicentenaire avec ses thermes. A partir de 165 € la nuit en chambre double.
[Source : www.lemonde.fr]
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