Né Rajmund Roman Polański à Paris en 1933, Roman Polanski rejoint en famille Cracovie en Pologne. Lors de la Deuxième Guerre mondiale, il fuit le ghetto de Cracovie, et se réfugie chez des paysans polonais. Sa mère enceinte est tuée au camp nazi d'Auschwitz. Son père survit à la Shoah et retrouve son fils après la fin de la guerre, en 1945, à son retour du camp de Mauthausen. Adolescent, il débute comme acteur, et se lie avec le réalisateur Andrzej Wajda. Il entre à l'École nationale de cinéma de Łódź où il réalise des courts métrages remarqués. Il entame une carrière internationale de réalisateur jalonnée de chefs d’œuvres primés et de metteur en scène d'opéras. Sa vie personnelle est marquée par des tragédies - assassinat de sa deuxième épouse enceinte, l'actrice Sharon Tate en 1969 - et des poursuites judiciaires pour rapports sexuels avec une mineure, Samantha Geimer en 1977. Les 4, 10 et 14 mai 2018, Ciné + Premier diffusera Le Pianiste de Roman Polanski.
Publié par Véronique Chemla

"Aussi loin que je remonte dans mes souvenirs, la frontière entre le réel et l'imaginaire a toujours été désespérément brouillée. Il m'aura fallu presque une vie pour comprendre que c'était là, la clef de mon existence même. Cela m'aura valu plus que ma part de chagrins, d'affrontements, de catastrophes, de déceptions. Mais j'ai vu s'ouvrir devant moi des portes qui, sans cela, seraient demeurées fermées à jamais", a écrit le cinéaste français Roman Polanski dans Roman, dont la première édition remonte à 1984 (Robert Laffont).
Roman Polanski est né dans une famille juive polonaise à Paris.





"Tess" "conte la destinée tragique d'une jeune fille secrète et entière, timide et passionnée, qui se heurte aux préjugés de la société victorienne. Poursuivie par le malheur, incapable de s'en protéger, elle tombe un peu plus bas à chaque coup du sort".

Il était une fois... Tess

"En 1978, Roman Polanski décide de tourner un mélodrame en costumes adapté du roman de Thomas Hardy Tess d'Urberville, qui était l'un des préférés de Sharon Tate, la première femme du cinéaste, assassinée en 1969 (Tess lui est dédié). Avec Tess, qui décrit un monde agricole encore largement traditionnel, Polanski renoue aussi avec son enfance en Pologne : pendant la guerre, ses parents ayant été déportés, il fut recueilli par des paysans chez qui il apprit les travaux des champs. Longuement interrogé par Serge July, Polanski explique en quoi le tournage fut une expérience cathartique. Tess fut d'ailleurs un moment marquant pour tous ceux qui y participèrent. Nastassja Kinski, 17 ans à l'époque, explique en quoi le film constitua une étape essentielle vers sa vie d'adulte. Le producteur Claude Berri y mit toute sa passion et, faute de financements extérieurs, hypothéqua ses biens pour le boucler. Si le tournage fut une fête, le montage fut un calvaire, Polanski et Berri se déchirant notamment sur la longueur du film (Berri avait compté sur 2 h 30 mn mais la première version faisait plus de 3 h 06 mn !)". Les angoisses de Claude Berri induisent son diabète, et une colère si terrible qu'elle incitera Roman Polanski à ne plus collaborer avec Claude Berri.
"Outre Roman Polanski, Nastassja Kinski et Claude Berri, Serge July a notamment rencontré Philippe Sarde (qui a composé la musique), Pierre Grunstein (producteur exécutif), Anthony Powell (chef costumier), Leigh Lawson (l'acteur qui joue Alec d'Urberville)". Le documentaire de Serge July et Daniel Ablin "mêle leurs témoignages à des extraits du film et des photos noir et blanc du tournage, ainsi qu'à des montages d'images d'actualité qui servent à remettre Tess dans le contexte de l'époque. Défilent ainsi, à l'arrière-plan du tournage, les luttes sociales et les bouleversements politiques de la fin des années 1970".
"Des années après avoir été torturée, une femme retrouve son ancien bourreau. Mais est-il vraiment celui qu'elle croit ? Réalisée par Roman Polanski, une oeuvre glaçante, brillamment interprétée par Sigourney Weaver, Ben Kingsley et Stuart Wilson".


Dean Corso, chasseur de livres anciens, est chargé par un bibliophile de trouver deux copies d'un traité satanique, Les neuf portes du royaume des ombres, qui donnerait le pouvoir d'invoquer le diable. "Son client veut être sûr qu'il en possède l'original, acquis après le suicide du précédent propriétaire. L'enquête de Corso le mène d'abord au Portugal, puis en France, au fil d'un labyrinthe semé d'énigmes et de cadavres, sous la protection ambiguë d'une blonde mystérieuse, mi-ange, mi-démon..."


Le Pianiste

Roman Polanski, "qui avait refusé de tourner La liste de Schindler, que lui proposait Spielberg, met son immense talent au service de la reconstitution - dantesque et magistrale - de la capitale polonaise occupée. Il offre aussi à Adrien Brody, présent à chaque plan, un rôle extraordinaire : celui d'un grand artiste, préservant grâce à la musique l'humanité que lui dénie la réalité atroce du nazisme. Un film majeur, poignant de bout en bout, unanimement acclamé".




Carnage
France 2 diffusa Carnage (2011), film réalisé par Roman Polanski d’après la pièce de théâtre de Yasmina Reza Le Dieu du carnage (2007). Quand une réunion de conciliation entre deux couples civilisés, cultivés, de parents bourgeois dégénère en pugilat verbal. Un « bas les masques » magistral.
Arte diffusa les 7 et 10 décembre 2016 Carnage, de Roman Polanski, sur un scénario de Yasmina Reza et Roman Polanski."Réunis à la suite d’une rixe entre leurs fils respectifs, les Longstreet et les Cowan tentent d’apaiser les tensions dans l’appartement du blessé. Mais la conversation prend rapidement les allures d’un règlement de comptes. Alors que Penelope et Michael, les parents de la victime, attendent des excuses de la part du coupable, Nancy et Alan défendent leur progéniture. Partie d'un échange courtois autour d’une tasse de café, la conversation dérape rapidement. Reproches sur l’éducation des enfants, querelles de couples, les masques tombent".
Deux couples bourgeois corsetés par le « politiquement correct », différents, mais pères chacun d’un garçon de 11 ans : Alan Cowan (Christoph Waltz), avocat d’affaires cynique marié en secondes noces à Nancy (Kate Winslet), blonde BCBG ; Michael Longstreet (John C. Reilly), quincaillier dont l’épouse idéaliste Pénélope (Jodie Foster) a écrit un livre sur le Darfour.

Lors d’une bagarre, le fils des Cowan blesse le fils des Longstreet. Les Cowan se rendent chez les Longstreet pour s’expliquer, compatir et régler quelques formalités. Dans l’intérieur cosy des Longstreet, débute une conversation entre gens bien élevés, défendant leur fils, auteur ou victime de coups. Progressivement, la tension monte, le vernis de la politesse s’écaille, l’hypocrisie se lézarde pour laisser affleurer des réalités sociales et des vérités intimes.
Au fil de joutes verbales, de maladresses, de curiosités, d’énervements, de mensonges dévoilés, de vérités assénées, les alliances temporaires se nouent, se dénouent, entre les protagonistes : alliances masculines d’anciens chefs de bandes, alliances d’épouses excédées par leur mari, alliances de couples.
Le dialogue perçu non comme instrument de résolution de conflits, mais comme carburant créant et alimentant les différends qui surgissent et s’approfondissent à partir d’une phrase quasi-anodine.
Un film excellent – réalisation, dialogues (Yasmina Reza et Roman Polanski), jeu des acteurs, musique avec son crescendo de percussions (Alexandre Desplat), décor (Dean Tavoularis), costumes (Milena Canonero), photographie (Pawel Edelman), montage (Hervé de Luze) -, drôle et effrayant.
Une "tragi-comédie - deux couples tentent de régler un conflit provoqué par une rixe entre leurs fils respectifs - rythmée dans laquelle Roman Polanski livre une satire grinçante de la bourgeoisie new-yorkaise, portée par un quatuor savoureux : Jodie Foster, Kate Winslet, Christoph Waltz et John C. Reilly". Un "huis clos explosif".
Une "tragi-comédie - deux couples tentent de régler un conflit provoqué par une rixe entre leurs fils respectifs - rythmée dans laquelle Roman Polanski livre une satire grinçante de la bourgeoisie new-yorkaise, portée par un quatuor savoureux : Jodie Foster, Kate Winslet, Christoph Waltz et John C. Reilly". Un "huis clos explosif".
"À la fois drôle et absurde, cette adaptation explosive de la pièce de théâtre de Yasmina Reza, Le dieu du carnage, se livre à une satire mordante des faux-semblants dans lesquels s'enferrent les deux couples, en démontant le jeu des mondanités auquel se prête le quatuor dès le début du film. Au fil d'une discussion de plus en plus alcoolisée et hystérique émerge le grotesque mais aussi le désarroi de ces bourgeois qui cherchent désespérément à faire bonne figure et à s'afficher comme des parents modèles, alors que la vie de famille leur pèse. Jodie Foster incarne le rôle d’une écrivaine donneuse de leçons au bord de l’hystérie. Tandis que Christoph Waltz joue à la perfection le personnage d’un avocat cynique, accro à son téléphone portable. Sans oublier Kate Winslet, en épouse névrosée qui calme ses nerfs grâce à une bouteille de whisky".
Le 24 février 2012, lors de la 37e cérémonie des César, le César de la meilleure adaptation a été décerné à Roman Polanski et Yasmina Reza pour Carnage.
France 2 diffusa le 26 juillet 2015 Carnage (2011), film réalisé par Roman Polanski d’après la pièce de théâtre de Yasmina Reza Le Dieu du carnage (2007).
Roman Polanski: A Film Memoir
"Roman Polanski livre les clés intimes de son cinéma et de son imaginaire à travers son histoire personnelle. Il évoque son enfance dans le ghetto de Cracovie, ses premiers films en Pologne, sa carrière en Europe et aux États-Unis, le meurtre tragique de sa femme Sharon Tate, la controverse autour de son arrestation en 1977, son travail avec son épouse Emmanuelle Seigner. Passionnant".
"Construit autour d'un entretien fleuve entre Roman Polanski et son ami Andrew Braunsberg (qui fut notamment le producteur de Macbeth, du Locataire et de Quoi ?), ce documentaire relate la vie exceptionnelle du cinéaste. Il évoque son enfance dans le ghetto de Cracovie, ses premiers films en Pologne, sa carrière en Europe et aux États-Unis (couronnée par un Oscar pour Le pianiste), le meurtre tragique de Sharon Tate, sa femme alors enceinte de huit mois, la controverse autour de son arrestation en 1977, son travail et sa vie aujourd'hui en France, avec son épouse Emmanuelle Seigner. Les entretiens ont été enregistrés chez Roman Polanski, dans son chalet suisse de Gstaad, où il a été pendant plusieurs mois en résidence surveillée, après avoir été arrêté alors qu'il se rendait au Festival du film de Zurich, à l'automne 2009. Les conversations sont illustrées par des extraits de ses films, des images d'archives, des coupures de presse, des photos personnelles et exclusives, établissant la chronique de la vie du cinéaste".
La Vénus à la fourrure
La Vénus à la fourrure
"Excédé par une journée de casting infructueuse, Thomas a hâte de rentrer chez lui. Échevelée et court vêtue, Vanda surgit sur fond d'orage et le supplie de la laisser auditionner malgré un retard effarant. Le metteur en scène finit par céder devant son culot et lui donne la réplique. Vanda prend alors la situation en main. La pièce qu'ils interprètent explore une relation sulfureuse entre un gentilhomme et une jeune fille dominatrice. Malgré son ignorance affichée, Vanda, qui joue à la perfection, semble maîtriser ce sujet sulfureux".



Lors de l'ouverture de la rétrospective que lui consacrait à l'automne 2017 la Cinémathèque française un rassemblement hostile a réuni quelques dizaines de manifestantes.
1965, 101 min
Image : Gilbert Taylor
Montage : Alastair McIntyre
Musique : Chico Hamilton
Production : Compton Tekli-Film
Producteur : Gene Gutowski
Réalisation : Polanski Roman
Scénario : Polanski Roman, Gérard Brach
Avec Catherine Deneuve, John Fraser, Ian Hendry, Yvonne Furneaux, Patrick Wymark, Helen Fraser, Valerie Taylor
Année : 1965
Sur Arte les 6 juin à 23 h et 2 juillet 2016 à 2 h 35
Visuels : © Impex Films
Renn Productions, Burrill Productions, Société Française de Production, Claude Berri, 1979, 100 min
Auteur :Thomas Hardy
Image : Ghislain Cloquet, Geoffrey Unsworth
Montage : Alastair McIntyre, Tom Priestley
Musique : Philippe Sarde
Scénario : Roman Polanski, Gérard Brach, John Brownjohn
Avec John Collin, Nastassja Kinski, Peter Firth, Leigh Lawson, Rosemary Martin, Carolyn Pickles, Richard Pearson, David Markham, Pascale de Boysson, Suzanna Hamilton, Caroline Embling, Tony Church, Sylvia Coleridge, Fred Bryant, Dicken Ashworth, Patsy Rowlands, Patsy Smart, John Bett, Tom Chadbon
Visuels : © ARD/Degeto
Il était une fois... Tess, par Serge July et Daniel Ablin
2006, 60 min
Sur Arte le 3 juillet 2016 à 23 h 35
La Jeune fille et la mort
1994, 100 min
Auteur : Ariel Dorfman
Image : Tonino Delli Colli
Montage : Hervé de Luze
Musique : Wojciech Kilar
Production : Fine Line Features, Capitol Films, TF1 Films Production
Producteur : Josh Kramer, Thom Mount
Réalisation : Roman Polanski
Scénario : Rafael Yglesias, Ariel Dorfman
Avec Sigourney Weaver, Ben Kingsley, Stuart Wilson, Krystia Mova, Jonathan Vega, Rodolphe Vega
Sur Arte le 8 juin à 23 h 20
Visuels : © François DuhamelLa neuvième porte
France, Espagne, Etats-Unis, 1999, 100 min
Auteur : Arturo Pérez-Reverte
Image : Darius Khondji
Montage : Hervé de Luze
Musique : Wojciech Kilar
Production : RP Productions, Orly Films, TF1 Films Production, Artisan Entertainment
Producteur/-trice : Roman Polanski
Réalisation : Roman Polanski
Scénario : John Brownjohn, Enrique Urbizu, Roman Polanski
Avec Johnny Depp, Emmanuelle Seigner, Lena Olin, Frank Langella, Barbara Jefford, Jack Taylor
Sur Arte le 6 juin à 20 h 45 et le 28 juin 2016 à 1 h 35
© Bac Films
France, Allemagne, Pologne, 2002, 100 min
Auteur : Wladyslaw Szpilman
Image : Pawel Edelman
Montage : Hervé de Luze
Musique : Wojciech Kilar
Production : RP Productions, Heritage Films, Studio Babelsberg, Runteam
Producteurs : Roman Polanski, Robert Benmussa, Alain Sarde
Réalisation : Roman Polanski
Scénario : Ronald Harwood
Avec Adrien Brody, Thomas Kretschmann, Maureen Lipman, Frank Finlay, Emilia Fox, Michal Zebrowski, Ed Stoppard
Sur Arte le 5 juin 2016 à 20 h 45 et 8 juin 2016 à 13 h 35, sur Ciné + Premier les 4 mai 2018 à 0 h 05 10 mai 2018 à 0 h 00 et 14 mai 2018 à 6 h 05
© Studiocanal
« Carnage » de Roman Polanski
France / Allemagne / Pologne / Espagne, 2011, 1 h 20
Scénario de Yasmina Reza et Roman Polanski
D’après la pièce " Le Dieu du Carnage " de Yasmina Reza
Avec Jodie Foster (Penelope Longstreet), Kate Winslet (Nancy Cowan), Christoph Waltz (Alan Cowan) et John C. Reilly (Michael Longstreet)
Sortie : 7 décembre 2011Sur Arte les 7 décembre à 20 h 55 et 10 décembre 2016 à 2 h 40
2011, 60 min
Sur Arte le 5 juin 2016 à 23 h 10
France, Pologne, 2013, 100 min
Auteur : Leopold von Sacher-Masoch, David Ives
Image : Pawel Edelmann
Montage : Margot Meynier, Hervé de Luze
Musique : Alexandre Desplat
Production : RP Productions, Monolith Films
Producteur : Robert Benmussa, Alain Sarde
Réalisation : Roman Polanski
Scénario : Roman Polanski, David Ives
Avec Mathieu Amalric et Emmanuelle Seigner
Auteur : Leopold von Sacher-Masoch, David Ives
Image : Pawel Edelmann
Montage : Margot Meynier, Hervé de Luze
Musique : Alexandre Desplat
Production : RP Productions, Monolith Films
Producteur : Robert Benmussa, Alain Sarde
Réalisation : Roman Polanski
Scénario : Roman Polanski, David Ives
Avec Mathieu Amalric et Emmanuelle Seigner
Sur Arte les 8 juin à 20 h 55 et 5 juillet 2016 à 1 h 40
Visuels : © TF1 Distribution
Cet article a été publié une première fois le 6 décembre 2011 et modifié le 25 février 2012 à 20 h 06. Il a été republié le :
- 25 février 2012 car, lors de la 37e cérémonie des César (24 février 2012), le César de la meilleure adaptation a été décerné à Roman Polanski et Yasmina Reza pour Carnage ;
- le 29 septembre 2012 car France 2 a diffusé le 30 septembre 2012, à 20 h 405 The Ghost Writer de Roman Polanski ;
- 9 octobre 2012 à l'approche de la soirée Roman Polanski sur Canal + ce 9 octobre 2012, avec la diffusion de Carnage, puis du documentaire Le roman de Polanski ;
- 9 février 2014. Arte diffusera à 20 h 45 Frantic (1987) de Roman Polanski, puis à 22 h 40 Roman Polanski: a Film Memoir (2011) ;
- 26 juillet 2015, 5 juin et 3 juillet et 7 décembre 2016, 24 novembre 2017.
[Source : www.veroniquechemla.info]
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