sexta-feira, 22 de dezembro de 2017

Favelas, Rio ne répond plus

Après plusieurs années de pacification, les favelas de Rio sont retombées sous la coupe des gangs et la violence y explose. L’État avait gagné la bataille militaire contre les narcos, il a perdu la bataille politique en négligeant les services publics dans ces territoires.

Opération de l'Unité de police pacificatrice (UPP) dans la favela de Vigidal à Rio, durant la Coupe du monde de football 2014. Réhabilité et pacifié, le quartier s'est transformé en attraction touristique.

Écrit par Driss Ghali
 


« Lorsque j’ai mis les pieds pour la première fois au Complexo da Maré, je me suis cru à Bagdad ; mes hommes et moi devions nous frayer un chemin entre les camions éventrés et les carcasses de voitures volées ; les rues étaient coupées par des monticules d’immondices dont la fonction première était de bloquer le passage des forces de l’ordre, la collecte des ordures avait été suspendue depuis belle lurette sur ordre des trafiquants et les 140 000 habitants du secteur s’étaient habitués à vivre au beau milieu des déchets ; de part et d’autre de l’avenue principale surnommée “la bande de Gaza” – les enfants se jetaient continuellement des pierres pour marquer la ligne de démarcation entre gangs rivaux. » C’est ainsi que le général Roberto Escoto a décrit la plus grande favela de Rio de Janeiro, territoire sur lequel lui et ses parachutistes ont été envoyés en avril 2014 rétablir l’autorité de l’État brésilien. 
Après des opérations de maintien de la paix en Haïti, le général brésilien s’est retrouvé à faire la guerre dans son propre pays à quelques encablures de l’aéroport international de Rio. Trois ans plus tard, la mission est loin d’être accomplie. 
Le Complexo da Maré, une succession de bidonvilles coincés entre des marécages insalubres et des autoroutes saturées, est toujours sous la coupe du crime organisé. Et l’échec manifeste de la politique de pacification s’impose aujourd’hui aux quatre coins de la Cidade Maravilhosa.


[Photo : Carlos Becerra - lisez l'intégralité de ce billet sur www.causeur.fr]

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