terça-feira, 23 de maio de 2017

Le malaise structurel des Juifs de France




Écrit par Manfred Gerstenfeld
Beaucoup de Juifs de France ressentent un malaise constant à propos des attitudes françaises envers eux. C’est dû à une série de problèmes qui vont bien au-delà des déclarations antisémites. Lorsqu’on parle à des experts de la communauté juive de France, aucun n’est vraiment capable de dresser un plan pour une communauté juive française viable à long terme.
L’importance relative de diverses questions qui inquiètent les Juifs en France change avec la couleur du parti politique au pouvoir. Pourtant, une menace est toujours présente : celle de la violence, parfois meurtrière, émanant principalement de certaines franges de la communauté musulmane.
Toutes les attaques mortelles lancées contre des Juifs en Europe occidentale au 21ème siècle ont été menées par des musulmans. La plupart ont eu lieu en France ou en Belgique. Les Juifs représentent moins d’un pour cent de la population du pays, mais représentent un pourcentage substantiellement plus important du nombre de ceux qui ont été tués. Sebastien Selam, un disc-jockey juif, a été assassiné par son voisin, Adel Amastaïbou, en 2003[1]. En 2006, un autre jeune homme juif, Ilan Halimi, a été kidnappé et torturé durant 24 jours avant d’être assassiné par un groupe dont les leaders étaient musulmans[2].

Les meurtres, en 20121 de quatre Juifs, dont trois étaient des enfants, à Toulouse, ont été commis par Mohamed Merah[3]. En 2015, Ahmed Coulibaly a assassiné quatre Juifs dans le supermarché HyperCacher de Vincennes, à Paris[4]. En avril 2017, Luicy Halimi vient d’être assassinée en plein Paris. Le suspect est son voisin musulman[5]. Les attaques de l’été 2014 contre des synagogues de Paris, Sarcelles, Garges… par des bandes de hooligans musulmans sont sans précédent dans toute l’histoire d’après-guerre de l’Europe occidentale.
Le nouveau président Emmanuel Macron veut que la politique d’ouverture des frontières existante de l’U.E soit maintenue[6]. Cela facilite les risques d’attentats terroristes supplémentaires. Les attaques et les menaces débouchent sur l’élévation des mesures de sécurité dans les synagogues, les écoles et les autres institutions juives. Une telle protection peut aussi avoir tendance à accentuer le sentiment de peur. Certains peuvent même rester à distance des endroits où les Juifs se rassemblent. En outre, beaucoup de Juifs sont réticents à montrer leur identité dans le domaine public, en particulier dans les zones où on trouve de nombreux musulmans.
Une autre question problématique concerne les attaques de nature politique contre les coutumes juives. En 2012, François Fillon, le candidat de centre-droit, lors de la dernière élection, a déclaré que les Juifs et les musulmans devaient abandonner leurs traditions ancestrales d’abattage qui ne seraient plus pertinentes dans le monde moderne[7]. Macron a déclaré que de plus en plus de parents envoient leurs enfants dans des écoles religieuses qui leur enseignent la haine de la République française. Il a ajouté que les écoles religieuses musulmanes n’enseignent que l’arabe coranique et que les écoles juives n’enseignent que la Torah et qu’ils renoncent à l’éducation laïque fondamentale[8]. En 2012, alors qu’elle appelait à l’interdiction du foulard islamique en public, Marine Le Pen, dirigeante du Front National (FN° déclarait que les kippot devaient également être interdites[9].
Les attaques contre la mémoire de la Shoah constituent un autre motif de malaise. Deux des premiers négateurs de la Shoah, à l’origine, étaient français : le fasciste Maurice Bardèche, et Paul Rassinier, un communiste avant-guerre, membre de la Résistance française et, plus tard socialiste[10]. Jean-Marie Le Pen, le fondateur du Front National et père de l’actuelle dirigeante, a été condamné un certain nombre de fois pour négation [ou minimisation] de la Shoah[11].
Marine Le Pen a déclaré que les camps de concentration ont été le sommet de la barbarie[12]. Elle a déposé une gerbe au pied du monument de la Shoah à Marseille[13]. Cependant, elle a aussi introduit un élément négatif dans le débat sur la responsabilité de la France, qui, jusqu’à il y a peu était maintenant considéré comme clos. Elle a affirmé que la France n’est pas responsable des actes antisémites du gouvernement (« régime ») de Vichy. C’est une affirmation fallacieuse qui a été tenue au long cours par un florilège de présidents français. Le dernier d’entre eux était le socialiste François Mitterrand. Son successeur de centre-droit, Jacques Chirac, a été le premier à présenter des excuses pour l’antisémitisme de Vichy, pouvoir exécutif de l’époque. Les présidents suivants ont fait de même : Nicolas Sarkozy, du centre-droit, et François Hollande, socialiste. Macron a réagi aux déclarations de Marine Le Pen en disant que la France endosse la responsabilité des actes de Vichy.
Le dernier candidat présidentiel socialiste, Benoît Hamon, détient un palmarès substantiel de remarques anti-israéliennes. Après la flottille pour Gaza, il a accusé Israël d’avoir provoqué un bain de sang[14]. Il a été l’un des principaux instigateurs de la reconnaissance de l’État palestinien au Parlement français en 2014. Hamon a exprimé sa joie en apprenant le vote de la résolution 2334 du Conseil de Résolution de l’ONU[15]. La position d’Hamon peut se résumer à : être anti-israélien est une excellente façon pour le parti socialiste de récupérer les électeurs musulmans français qui ont été perdus au cours de la présidence Hollande[16].
L’une des raisons majeures pour laquelle la France a adopté des positions anti-israéliennes consiste à faire plaisir aux musulmans originaires de pays ayant des pourcentages majoritaires d’antisémites parmi leurs descendants. C’est autre importante raison pour laquelle la France est un pays accablé par des problèmes socio-économiques lourds. Le Daily Telegraph britannique a appelé la France « l’homme malade de l’Europe[17] ».
Dans une telle réalité, les dirigeants du pays ont besoin, non seulement d’être agréables aux musulmans, mais aussi de trouver un bouc émissaire pour se convaincre que la France compte plus qu’elle ne le fait en réalité dans le monde. L’initiative qui a débouché sur l’échec de la Conférence de Paix au Moyen-Orient de Paris doit être envisagée dans ce cadre[18]. 
Dans le quartier Chapelle-Pajol, les hommes tiennent les rues,
et les femmes sont devenues indésirables.

Gérard Araud, l’ambassadeur de France aux États-Unis – et l’ancien Ambassadeur en Israël – a mensongèrement prétendu que les Israéliens sont névrotiques ne ce qui concerne la France[19]. Mais c’est sûrement l’inverse qui est plus vraisemblable.
Macron semble comprendre que de guérir radicalement (par un remède de cheval) la situation socio-économique de la France est une étape importante pour pouvoir réétablir la position de la France dans l’U.E et dans le monde occidental. S’il y parvient, ce dont on peut douter, cela pourrait même alléger une partie de la pression sur la communauté juive de France.
Le Dr. Manfred Gerstenfeld a présidé pendant 12 ans le Conseil d’Administration du Centre des Affaires Publiques de Jérusalem (2000-2012). Il a publié plus de 20 ouvrages. Plusieurs d’entre eux traitent d’anti-israélisme et d’antisémitisme.





[Adaptation : Marc Brzustowski - en savoir plus sur http://jforum.fr/le-malaise-structurel-des-juifs-de-france.html#v1zyehlw2KIAYeuJ.99 - source : http://www.lphinfo.com]

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