sexta-feira, 20 de janeiro de 2017

Film: « un sac de billes » à ne pas rater !

Dans la France occupée, Maurice et Joseph, deux jeunes frères juifs livrés à eux-mêmes font preuve d’une incroyable dose de malice, de courage et d’ingéniosité pour échapper à l’invasion ennemie et tenter de réunir leur famille à nouveau.
Best-seller paru en 1973, Un sac de billes est un roman autobiographique signé Joseph Joffo qui a été déjà adapté au cinéma en 1975 par Jacques Doillon. Aujourd’hui c’est au tour de Christian Duguay (JappeloupBelle et Sébastien, l’aventure continue) de s’emparer de cette fresque familiale. On y retrouve la famille Joffo dans le Paris des années 40. Le père tient un salon de coiffure, aidé par ses deux fils aînés, tandis que les deux cadets (Jo et Maurice) vivent leur vie de jeunes écoliers. De confession juive, la famille ressent de plus en plus le danger engendré par les nazis.
Tournage Un sac de Billes
Tournage Un sac de Billes
Le port obligatoire de l’étoile jaune, l’antisémitisme affiché par les Français occupés poussent les parents à déménager au plus vite, et de séparer le cercle familial afin de se retrouver plus tard dans la zone libre à Nice. Les deux enfants, livrés à eux-mêmes, rejoignent le Sud de la France en faisant de nombreux détours. Suivant à la lettre les conseils de leur père, nous suivons leur périple à travers le regard naïf de Jo, protégé par son grand frère Maurice. Arrivé à destination, le répit est de courte durée. Les Italiens, occupant la région, se sont bien adaptés au climat méditerranéen et sont loin d’exercer une politique et une autorité comparables aux Allemands, mais malheureusement ces soldats doivent se retirer laissant la place aux nazis. Les Joffo doivent se désunir à nouveau. Cette fois, les deux enfants sont envoyés dans un camp de jeunesse (alors pro-pétainiste), cachant à nouveau leur judaïsme. Là, ils vivront de nombreuses aventures, échappant de justesse à la Gestapo, puis se réfugiant en Savoie jusqu’à l’heure de la libération, qui annonce leur retour à un Paris libéré.
Duguay a absolument compris la teneur de cette épopée émouvante, et ne tombe en aucun cas dans le mélo ou la surenchère dramatique qu’aurait pu suggérer cette histoire. Sa mise en scène rythme à la perfection l’engrenage scénaristique, qu’on en oublie ses mouvements de caméra et ses valeurs de plans (très travaillés) qui laisse place à un ensemble cohérent, s’enchaînant à merveille. Secondé par une minutieuse reconstitution pour ses décors (la gare d’Austerlitz, le Paris d’alors, la promenade des Anglais, l’hôtel  Excelsior occupé par la Gestapo, etc…), et une lumière bien pensée pour chaque étape du film par Christophe Graillot (le changement d’un Paris grisâtre à une province inquiétante de nuit, et d’un Nice très coloré) sont également ici des atouts majeurs.
L’enjeu du film repose sur les frêles épaules de Dorian le Clech et Batyste Fleurial Palmieri, qui surprennent le spectateur par leur énergie, et une justesse incroyable dans leur jeu, donnant réellement vie aux personnages de Jo et Maurice. Ils sont entourés par des seconds rôles tenus par des acteurs confirmés, qui interprètent avec brio leurs partitions. Loin d’être un défilé de guest-stars, ces personnages sont écrits sur mesure et avec beaucoup de profondeur pour Christian Clavier (formidable médecin juif protégeant Joe et travaillant pour les nazis avant qu’il ne soit envoyé dans un camp), Kev Adams (résistant, ici convaincant et loin de ses pitreries habituelles), et Bernard Campan (superbement odieux en libraire pétainiste, fier de son fils dans la milice). On aimera aussi la prestation d’Elsa Zylberstein, qui incarne la mère de la famille Joffo, et Patrick Bruel, figure paternelle dont le comédien s’empare avec facilité.
L’osmose entre tous ces acteurs est palpable pour le plus grand bonheur du spectateur. Avec Un sac de billes, Duguay mélange l’histoire au drame mais aussi à l’aventure et au suspense, signant un film dans la tradition d’un très bon cinéma populaire qui mérite à plus d’un titre d’être vu.

[Source : www.jssnews.com]

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