Le cinéaste israélien Avi Mograbi s’intéresse à la situation des Érythréens et des Soudanais. Avec « Entre les frontières », il propose une mise en scène originale afin de sensibiliser à leur sort.
Écrit par Robert Sender
50000 réfugiés venus d’Érythrée pour échapper à la dictature, ou du Soudan fuyant les massacres du Darfour, vivent dans des conditions précaires, parfois depuis des années.
Bien qu’Israël ait ratifié la convention de 1951, concernant le statut des réfugiés, rien n’est réellement mis en œuvre pour les aider. Plutôt que de montrer des situations suscitant l’apitoiement, Mograbi a initié un jeu de rôles dans un camp d’internement du Néguev. Idée originale pour mieux comprendre le quotidien auquel ces exilés sont confrontés. Les détenus incarnent leur propre personnage. Cette situation induit chez nous un autre regard. Mélangés à des Israéliens, les demandeurs d’asile dans ce jeu théâtral ne sont plus en position de ‘besoin d’aide’. On découvre qu’ils parlent l’hébreu, travaillent, ont des appartements, d’où leur étonnante présence dans ce camp. Comme-si, ils venaient d’arriver. Pour les inciter à partir, ne pouvant être expulsés en raison de la convention, ils sont enfermés.
La mise en scène théâtrale met en avant le moment où ils décident de tout quitter pour survivre. Un récit qui n’est pas sans rappeler des moments dramatiques de l’histoire du peuple juif. Depuis cette initiative, au-delà du film, la pièce tourne dans tout Israël.
« Entre les frontières » d’Avi Mograbi
[Source : www.actuj.com]
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