segunda-feira, 31 de outubro de 2016

Les réfugiés, les xénophobes et une certaine mentalité latente !

L’interminable horreur des conflits au Moyen-Orient génère mort, effroi, misère, exil. La France, jusqu’ici, accueille pourtant les réfugiés avec une parcimonie dont la mesquinerie fait rougir de honte des centaines de milliers de nos concitoyens.
Des initiatives sont prises, localement, avec un écho loin d’être toujours négatif. Ainsi, à Ivry-sur-Seine (Val-de-Marne), la politique responsable mise en œuvre par la municipalité en place, politique audacieuse et expliquée, est bien reçue dans la population. Il y a donc des possibles et notre peuple n’est pas cet amas de cacochymes lepénisés que certains nous décrivent complaisamment.
Pour autant, prenons au sérieux l’opposition frontale qui surgit ici et là dans le pays. L’inondation puis l’incendie du centre pour réfugiés de Forges-les-Bains (petite commune de l’Essonne) au début du mois de septembre n’ont suscité ni réprobation générale ni l’expression massive d’un désir de reconstruire au plus vite.
Qu’en conclure ?
(…) Il y a, assurément, ce climat (…) de racisme, savamment et puissamment entretenu, et qui n’est pas sans effets dans le pays.
La bataille idéologique antiraciste, universaliste demande que nous mouillions sérieusement la chemise (…), mais, au-delà, que nous disent ces [xénophobes] ? « On n’a déjà pas les moyens de s’occuper de nous ; on ne pourra pas s’occuper d’eux. »
Sommes-nous en mesure d’entendre cette phrase, nourrie de l’expérience quotidienne du triste et indigne sort dans lequel on laisse tant de nos concitoyens, de nos services publics ? Ce n’est pas juste « une phrase d’individualiste et d’égoïsme ».
C’est une conclusion – résolument fausse, mais à entendre – car hélas a entendre claironner de fausses affirmations, éructer des chiffres invérifiables, auxquelles des millions de personnes sont arrivées, à partir (…) des discours réactionnaires et austéritaires dominants.
Si on ne veut pas que la France, le monde se remplisse « d’aveugles xenophobes », nous n’avons d’autre choix que d’affronter sans détour ce qui nourrit des millions de cerveaux.
Que nous puissions nous occuper et des réfugiés et du peuple de France, c’est pourtant, quand on a toutes les cartes en main, quand on sait l’immense profusion d’argent disponible, c’est une évidence. Mais il y a là, on le voit bien, un travail rationnel de démonstration à faire.
Démonstration d’autant plus serrée qu’elle heurte le discours dominant! (…) Parmi celles-ci « Peut-on vraiment améliorer notre situation ?» figure assurément en très bonne place.
Qu’on y réponde négativement et quelque pures que soient vos intentions, vous dévalerez la pente qui, en dernière instance, mène à l’extrême droite – puisqu’on ne peut pas améliorer notre situation, alors, chassons celui-ci et celle-là, (…)
La question de la force nécessaire pour arracher ce possible pose au premier plan l’exigence (…) de l’organisation et du rassemblement à vocation majoritaire (…). Simplement, le rassemblement n’est pas un donné : tout est fait pour nous diviser, réduire l’horizon de rassemblement. (…)

[Extrait d’un article et « interprétation » par MC. Auteur original Guillaume Roubaud-Quashie – Paru dans « La Revue du projet N° 60 » - source : www.librejugement.org]

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