Ne pas se laisser prendre au dépourvu, à l'improviste
Origine
Quand on entend pour la première fois cette expression désuète, alors qu'on ne l'a jamais vue écrite et qu'on aime les histoires fantastiques, on peut penser au zombie tout juste sorti de sa tombe qui ne risque pas de se laisser prendre sans vers ; on peut aussi imaginer avoir affaire au pêcheur qui ne doit pas oublier ses asticots.
Mais ici, le vert est bien la couleur. Reste à comprendre pourquoi « sans vert » est ici compris comme « au dépourvu ».
L'explication de l'origine de cette expression nous est donnée, entre autres, en 1752 par Philibert-Joseph Le Roux dans son « Dictionnaire comique, satyrique, critique, burlesque, libre et proverbial ».
Il y explique que cela vient d'une forme de divertissement pratiqué autrefois chez les gens plutôt aisés dans plusieurs régions de France, et même en Hollande (François, si tu me lis...), activité qui remonterait au XIIIe siècle, selon certaines sources.
Chaque personne ayant accepté de participer au jeu devait impérativement, entre le 1er et le 31 mai, porter sur elle quelques feuilles vertes, obligatoirement fraîchement cueillies du jour. Toute personne « prise sans vert » ou prise par un autre participant avec des feuilles fanées devait payer une amende, le montant cumulé de ces amendes étant ensuite « employé à quelque partie de plaisir hors de Paris », comme l'indique Le Roux, cette partie de plaisir pouvant être un simple festin pris dans les bois, selon Charles Rozan.
C'est parce qu'une de ces personnes était « prise sans vert », a priori à un moment où elle ne s'y attendait pas, que l'expression est devenue synonyme de prise au dépourvu ou à l'improviste.
Mais l'arrêt de la pratique de ce divertissement a provoqué la disparition progressive et presque totale de l'usage de cette expression, même si on la trouve encore dans quelques ouvrages du XXe siècle (voir l'exemple).
Exemple
« Prudent dans ses engagements, l'œil sans cesse aux aguets pour découvrir les chemins favorables à la retraite, en cas d'échec, le timoré néophyte n'était nullement décidé à se laisser prendre sans vert (...) »
Pierre Cogny - J.-K. Huysmans : à la recherche de l'unité - 1953
Ailleurs
Si vous souhaitez savoir comment on dit « Ne pas se laisser prendre sans vert » en anglais, en espagnol, en portugais, en italien ou en allemand, cliquez ici
Ci-dessous vous trouverez des propositions de traduction soumises par notre communauté d’utilisateurs et non vérifiées par notre équipe. En étant enregistré, vous pourrez également en ajouter vous-même. En cas d’erreur, signalez-les nous dans le formulaire de contact
Pays
|
Langue
|
Expression
équivalente
|
Traduction
littérale
|
Australie
|
Not to let oneself be caught with one's pants down
|
Ne pas se laisser prendre le pantalon baissé
|
|
Espagne
|
Saber nadar y guardar la ropa
|
Savoir nager et garder (ranger) les vêtements (= Savoir
oser en restant prudent)
|
|
Colombie
|
Dejarse coger con los calzones abajo
|
Se laisser prendre avec le caleçon baissé
|
|
Canada (Québec)
|
Ne pas se faire prendre les culottes baissées
|
||
Pays-Bas
|
nl
|
Op zijn
hoede zijn
|
Être sur son chapeau (être vigilant)
|
Pays-Bas
|
nl
|
Zich niet
laten verrassen
|
Ne pas se laisser surprendre
|
Portugal
|
Quem vai ao
mar avia-se em terra
|
Celui prend la mer se ravitaille en terre
|
|
Brésil
|
Não ser
pego de calças curtas
|
N'être pas pris avec les pantalons courts
|
[Source : www.expressio.fr]
Sem comentários:
Enviar um comentário