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Le statut de réfugié ne règle pas tous les problèmes, souligne Nour. |
Je n’aurais jamais cru que je serais une réfugiée un jour.
Tout le monde ne parle que de la sécurité que les réfugiés acquièrent en demandant le statut de réfugié. Tout le monde pense que les réfugiés ont tout ce qu’il leur faut puisqu’ils sont désormais à l’abri du danger. Qu’on a tout ce que nous désirions en quittant notre pays. Mais la nourriture et les vêtements ne règlent pas tout, ni le fait d’être en sécurité. Mon «chez-moi», c’est là où ma famille ne me manque pas, où une petite plante pousse sur le rebord de ma fenêtre. Ici, je n’ai rien de semblable…
Cela fait neuf mois que je suis ici. Je dois endurer un processus interminable en attendant que le gouvernement reconnaisse mon statut de bénéficiaire de protection internationale. J’ai beaucoup perdu, peut-être plus que je n’ai gagné en quittant la Syrie. Je ne supporte plus cette attente, cette vie. J’ai perdu la paix intérieure que j’avais. Je n’ai plus la même attitude positive face au prochain échelon à grimper. Je ne crois plus à l’avenir. Il n’y a pas d’avenir. Il n’y a que des présents successifs. J’essaie de vivre dans l’instant présent. Je pense sans arrêt à ma famille, à comment je vais faire pour trouver du travail ici, à comment je vais apprendre les langues. J’ai l’intention de rester au Luxembourg pour y reconstruire ma vie. J’ai rencontré des gens formidables ici au Luxembourg. Des personnes venant des quatre coins du monde. Ils me soutiennent de bien des façons. J’ai l’intention d’ouvrir un «café culturel» afin de partager notre culture avec les résidents. Je pense que l’intégration passe avant tout par les sentiments, par l’empathie.
Retrouvez l’intégralité du témoignage de Nour en anglais sur«iamnotarefugee.lu».
Entrez en contact avec Nour via nourjaara@gmail.com
[Photo : Sven Becker - source : www.paperjam.lu]
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