sábado, 10 de maio de 2014

Le café des Psaumes fête ses 3 ans


Par Gilbert Werndorfer 

Quand on se promène rue des Rosiers, des souvenirs remontent, surtout pour ceux qui ont fréquenté cette rue depuis de nombreuses années. Ces souvenirs d’un temps révolu, celui du pletzl, c’est une petite brise nostalgique entre regrets, émotions agréables et pour d’autres encore ce sont des réminiscences douloureuses d’un passé tragique. Nostalgie d’une rue animée principalement par des promeneurs et commerçants juifs. Non pas qu’il fallait un passeport pour les non-juifs, si toutefois il leur tenait à cœur, à ces indigènes parisiens d’origine «pas-juive», de s’aventurer dans ce sombre quartier mal fréquenté par ces drôles de français. Après cette petite brise nostalgique, c’est un vent de colère qui vient chasser les legs d’un passé pas si lointain, pour se transformer en révolte contre les envahisseurs de la mode qui ont assombri l’âme du fameux quartier juif de Paris.


Trop de lieux mythiques ont disparu dans ce quartier, trop d’endroits qui avaient une âme et pas seulement un tiroir-caisse : Bibliophane, Jo Goldenberg, l’épicerie Benchétrit, la vendeuse de carpes vivantes, le petit épicier juif polonais, la librairie Hébraïca-judaïca, la galerie Dima, le Train de Vie… Comment ne pas penser que «s’en était fichu de nous», je parle de nous, «petits juifs de la rue des Rosiers». Tout change, et parfois dans le bon sens du vent, pas celui de la colère ou de la nostalgie mais celui de la «renaissance». Il faut croire qu’un rosier aux racines juives ne voulait par rendre l’âme. La rue des Rosiers se refait une beauté judaïsante, une énième nouvelle vie ! 
Le café des Psaumes a ouvert ses portes il y a trois ans. En prenant le pari d’ouvrir un lieu de vie dans cette rue, l’OSE – association juive centenaire qui œuvre pour ceux qui sont démunis socialement ou médicalement, qu’ils soient juif ou non – a donné corps à un lieu qui est unique en France. Un lieu qui se veut avant tout associatif, et surtout qui a pignon sur rue, ce qui n’est pas un moindre risque au vu du coût des loyers pratiqué dans le quartier. Au-delà de simple lieu d’accueil pour personnes âgées ou juste café d’accueil, l’équipe du café, depuis trois ans, s’est donné corps et âme pour offrir une autre dimension à ce bel endroit : un vrai centre culturel ouvert sur le monde. Le café des Psaumes joue un rôle très important dans la reconquête de l’âme juive dans ce quartier juif historique de Paris, au travers des nombreuses activités culturelles qui y sont organisées chaque mois, grâce à l’énergie de ses animateurs Michaël Rapaport et Sylvie Adler. 
Le café propose chaque mois un programme fort dans de nombreux domaines : musiques juives – tous les dimanches un concert de klezmer ou autres musiques traditionnelles, littérature – tous les dimanches matins une rencontre avec des auteurs et leur livre, cours d’hébreu, conversation en yiddish avec des membres du Medem, conférences sur des sujets profonds et variés – cycle de conférences sur des sujets bibliques avec Sylvie Adler et Charles Baccouche, expos de peinture, bibliothèque de prêt… L’adhésion ne coûte que 10 euros par an, le café, le thé est à 1 euro… 
Le café des Psaumes fête ses trois ans d’existence, c’est la coupe des cheveux des enfants dans la tradition juive. Une fête aura lieu le 15 décembre 2014 dans les locaux de la mairie du 4ème arrondissement. Tous, munissez vous de ciseaux pour couper les cheveux d’un café qui se doit de voler encore plus haut !

Écrit par Gilbert Werndorfer

Le café des Psaumes, 16 ter rue des Rosiers, 75004 Paris

[Photos : Alécio de Andrade, collection du MAHJ, Gilbert Werndorfer - source : www.jewpop.com]

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