Cet atlas recense 2.471 langues à ce jour, avec un moteur de
recherche permettant de combiner plusieurs critères : pays ou région,
nom de langue, nombre de locuteurs, vitalité de la langue et enfin code
ISO 639-3 (identifiant de trois lettres pour chaque langue, voir notre actualitté).
Lancée dès 2010 dans le cadre du Programme de préservation des langues menacées de l'UNESCO, la version en ligne (gratuite, bien sûr) est
complémentaire de la version imprimée (payante) publiée sous la
direction de Christopher Moseley et disponible en anglais, français et
espagnol.
Si la version en ligne en est à sa première édition, la version
imprimée de 2010 en est à sa troisième édition, les deux éditions
précédentes datant respectivement de 1996 et 2001.
Dans l'atlas en ligne comme dans l'atlas imprimé, tous les noms
de langues sont eux aussi transcrits en trois langues, sans oublier
leurs noms alternatifs tels que variantes orthographiques, dialectes ou
noms en caractères non latins.
La vitalité d'une langue
Selon le rapport de l'UNESCO sur la vitalité et le danger de
disparition des langues, il existe six niveaux de vitalité possibles
pour une langue. Une langue peut être sûre, vulnérable, en danger,
sérieusement en danger, en situation critique ou bien éteinte.
« Sûre » signifie que la langue est parlée par toutes
les générations et que la transmission inter-générationnelle est
ininterrompue. Les langues concernées ne sont donc pas incluses dans
l'atlas.
« Vulnérable » signifie que la plupart des enfants parlent la langue mais que son usage est restreint, par exemple à la maison.
« En danger » signifie que les enfants n'apprennent plus la langue comme langue maternelle à la maison.
« Sérieusement en danger » signifie que la langue est
parlée par les grands-parents mais seulement comprise par les parents,
qui ne la parlent plus entre eux et avec leurs enfants.
« En situation critique » signifie que les locuteurs
les plus jeunes sont les grands-parents et leurs ascendants, et qu'ils
ne parlent la langue que partiellement et peu fréquemment.
« Éteinte » signifie qu'il n'y a plus de locuteurs.
L'atlas inclut les langues éteintes depuis les années 1950, ses langues
étant malgré tout susceptibles d'un renouveau.
Les langues en danger
À partir de quel moment une langue est-elle en danger ? Comme
expliqué sur le site, « une langue est en danger lorsque ses locuteurs
cessent de l'utiliser, réservent son usage à des domaines de plus en
plus restreints, emploient un moins grand nombre de registres ou de
styles de parole, et/ou arrêtent de la transmettre à la génération
suivante. Aucun facteur ne détermine à lui seul si une langue est en
danger. »
Selon les experts de l'UNESCO, il importe en effet de combiner neuf critères, qui sont les suivants :
1) la transmission d'une langue d'une génération à l'autre,
2) le nombre absolu de locuteurs,
3) le taux de locuteurs par rapport à l'ensemble de la population,
4) l'utilisation d'une langue en public et en privé,
5) la réactivité d'une langue face aux domaines de pointe et aux nouveaux médias,
6) l'existence de matériel pédagogique pour l'enseignement d'une langue,
7) la politique linguistique au niveau gouvernemental et institutionnel, notamment l'usage de la langue et son statut officiel,
8) l'attitude de la communauté linguistique concernée,
9) le type et la qualité de la documentation disponible dans cette langue.
Quels sont les facteurs de disparition d'une langue ? Selon les
mêmes experts, « une langue disparaît lorsqu'elle n'a plus de locuteurs
ou que ceux-ci se mettent à parler une autre langue - en général, une
langue de plus grande importance utilisée par un groupe plus puissant.
Les langues sont menacées par des forces externes telles qu'une
domination militaire, économique, religieuse, culturelle ou éducative,
ou par des forces internes comme l'attitude négative d'une population à
l'égard de sa propre langue. Aujourd'hui, les migrations accrues et
l'urbanisation rapide s'accompagnent souvent de la perte des modes de
vie traditionnels et d'une forte pression en faveur de l'utilisation
d'une langue dominante qui est nécessaire - ou perçue comme telle - à
une vraie participation totale à la vie civique et au progrès
économique. »
On voit donc combien il est important de contribuer à la
revitalisation de ces langues, par exemple en tweetant dans la langue
minoritaire de son choix (voir notre actualitté).
Écrit par Marie Lebert
[Photo : Dave on Flickr, CC BY SA 2.0 - source : www.actualitte.com]
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