Par Jean-Sébastien Lefebvre
Allemands et Britanniques craignent que l’étiquetage de leurs
produits seulement assemblés en Europe mentionne des pays tiers. Au
Parlement, les divisions sont tout aussi fortes.
L'obligation
de poser une étiquette "made in" sur tous les produits dans l'UE n'est
pas pour demain. Depuis février, les experts nationaux du Conseil de
l’Union européenne planchent sur cette proposition formulée par la
Commission européenne.
Mais, les discussions piétinent. Les opposants, principalement l’Allemagne et le Royaume-Uni, campent sur leurs positions. Ils craignent les biens seulement assemblés en Europe soient étiquetés comme provenant de pays tiers en raison de l'origine des pièces. A l'inverse, la France, l'Italie et l'Espagne sont favorables à cette mesure.
Bientôt sur la table des ministres ?
Pour tenter de débloquer la situation, les représentants officiels des gouvernements (Comité des représentants permanents, Coreper) se sont retrouvés pour la première fois mercredi 25 septembre. Selon une source diplomatique :
“Les positions n’ont pas bougé d’un iota.”
“Le
dossier est très complexe sur le plan technique, mais, en réalité,
c’est une question politique”, poursuit cette source. “La présidence
lituanienne va réfléchir à des alternatives et le dossier finira
peut-être sur la table des ministres lors du conseil Compétitivité des 2
et 3 décembre”.
Limiter l’étiquetage
obligatoire aux seuls produits symboliques des différentes industries
nationales (chaussures pour l'Italie, par exemple), figure parmi les compromis évoqués lors de la réunion. Mais la proposition n'a pas été approuvée.
L'autre
solution consiste à attendre l'avis du Parlement européen sur le sujet
pour relancer les débats au sein du Coreper. Or, au sein de la
commission parlementaire du Marché intérieur et de la Protection des
consommateurs (Imco), les lignes de fractures sont les mêmes.
Dans son projet de rapport, la socialiste danoise Christel Schaldemose a
fait le choix de ne pas modifier la proposition de la Commission
européenne, qui rend l’étiquetage “made in” obligatoire pour tous les
produits de consommation.
Lors
de la réunion de cette commission, mercredi 25 septembre, les députés
britanniques conservateurs ont fait savoir qu’une telle mesure
s’apparentait pour eux à du protectionnisme déguisé.
Même les Verts allemands se sont montrés prudents et
souhaitent prendre un temps pour analyser le texte. Une façon de
renvoyer le dossier aux calendes grecques puisque le mandat des députés
prend fin dans sept mois.
Rien ne garantit donc que la mesure soit soutenue en l’état par les élus. Le 16 septembre,
le ministre français du Redressement productif se plaignait sur France
Inter du blocage des négociations. Arnaud Montebourg risque de devoir
encore être patient.
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Lire notre fact
checking Montebourg : “Nous n’avons pas le
droit de mettre des étiquettes made in France”
Source :
[Publié sur www.contexte.com]
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