La deuxième édition du Festival Encantado
s'est déroulée le 8 juin dernier. En conviant de prestigieux chanteurs,
cet événement franco-brésilien veut donner un coup de projecteur à des
projets de développement durable.
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Festival Encantado 2013 avec le chanteur Criolo. Rio de Janeiro |
Par
C'est au coeur de la plus grande forêt urbaine du monde, sur les
hauteurs de Rio de Janeiro, que Jérôme Auriac a planté le décors du festival Encantado, un réjouissant mélange de musique, écologie, art et émotion.
"L'idée est d'héberger des artistes amis et des gens avec des
initiatives centrées sur le développement durable dans la communauté qui
les accueille", explique Jérôme, président de l'ONG franco-brésilienne Abaquar.
Le lieu du festival n'a pas été choisi par hasard. La communauté du Vale Encontado
("Vallée Enchantée") est une favela un peu à part. Outre sa vue sur la
mer à couper le souffle, elle s'est regroupée en coopérative avec le
soutien d'Abaquar, afin de contredire l'image souvent négative
associée aux favelas de Rio. Les habitants ont ainsi développé des
activités éco-touristiques contribuant à préserver la beauté de
l'endroit, comme la formation de guides touristiques mais aussi la
création d'un restaurant.
L'après-midi, les festivaliers pouvaient ainsi goûter à quelques-unes
des gourmandises tropicales concoctées par les habitants et le chef
français Rolland Villard du restaurant Le Pré Catelan.
C'est d'ailleurs là que se trouve l'une des grandes réussites du
festival : mélanger le "morro" à "l'asphalte", c'est-à-dire les gens
d'en haut (les pauvres) et ceux d'en bas (les riches), dualité si
caractéristique de Rio. Les habitants ont participé à l'organisation du
festival, du transport à la restauration. Le festival crée ainsi des emplois dans la communauté.
Après Seu Jorge et Matthieu Chedid l'an passé, la seconde édition qui
s'est tenue le 8 juin avait comme principale tête d'affiche le chanteur
paulista Criolo. Pendant que les groupes se succédaient sur la scène en
bas, des stands à l'étage présentaient les projets des ONG et
associations qui avaient choisi de s'associer au festival.
De 3 à 4 projets l'an dernier, 12 étaient présentés cette année, tous
ayant pour point commun de contribuer au développement économique et
social de la communauté du Vale Encantado.
Parmi les participants, Modafusion,
une association de mode éthique implantée depuis 8 ans à Rio. Grâce au
financement de GDF-Suez, partenaire de l'évènement, sa présidente
française, Nadine Gonzalez, a travaillé pendant 6 mois avec une
vingtaine d'enfants de la communauté pour les amener à créer une
collection présentée pendant le festival.
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Créations réalisées par les enfants de la communauté du "Vale Encantado" - Association "Modafusion".
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"Ce festival est un coup de projecteur pour nous. J'espère que le projet sera renouvelé",
explique cette française installée depuis 8 ans au Brésil. De fait,
grâce à cet événement, elle a pu rencontrer des partenaires qui
pourraient à terme soutenir un projet encore plus ambitieux :
l'ouverture d'ici trois mois d'un centre de créativité à but écologique,
qui rassemblera en un seul et même lieu des cours de formation
professionnelle, des ateliers de confection et un show-room pour les
artistes des communautés.
Pour cela, la Française bénéficie déjà du soutien d'une dizaine d'étudiants de l'école de commerce marseillaise Euromed, venus faire leurs premières armes sur le festival. "Jusqu'alors on ne voyait pas où allait l'argent. Mais là on a commencé à retaper la maison, on se sent utile", raconte Marie-Charlotte Pautal de l'association Tudo Bem.
Venu faire un tour également sur les lieux, l'ambassadeur de France
au Brésil, Bruno Delaye a apprécié la marque du "génie français" dans
cette collaboration entre des entreprises françaises, des ONG et les Brésiliens, le tout réuni dans un endroit "improbable".
Bonne nouvelle, Jérôme Auriac a signé pour 5 éditions.
[Photos : Laurence Guenoun - source : bresil.aujourdhuilemonde.com]
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