La liberté d'expr...BOUM....
La semaine passée, grande nouvelle en Turquie : 23.000
ouvrages jusqu'à lors interdits, retrouvaient le chemin des librairies, alors
que le gouvernement, après des décennies de censure, autorisait finalement leur
impression. Cela faisait suite à une décision de juillet 2012, prise au
Parlement : toute interdiction sur les livres serait désormais levée, à moins
qu'un tribunal ne fasse valoir un motif de censure en plus.
L'année 2013
commençait sous les auspices de la liberté d'expression en Turquie, mais les
réjouissances n'auront finalement pas été de longue durée. L'English Pen, organisation littéraire mondiale, vient
d'informer que six personnes travaillant pour le PEN Turquie, sont actuellement
sous le coup d'une enquête criminelle.
Le
président Tarık Günersel, le vice-président Halil İbrahim Özcan, le secrétaire
général Sabri Kuşkonmaz, le trésorier Tülin Dursun, ainsi que deux membres du
conseil Zeynep Oral et Mario Levi, ont été interpellés par le Bureau du
procureur d'Istanbul.
En
juin 2012, le site du PEN Turquie faisait état de la condamnation et de
l'emprisonnement d'un pianiste de renom et ambassadeur de la culture, Fazil
Say. Il avait été interpellé pour diffamation et offense à la religion.
Le
musicien risque aujourd'hui une peine maximale de 18 mois de prison, et son
procès démarrera en février. On lui reproche, en réalité, d'avoir simplement
fait quelques plaisanteries sur Twitter, notamment en évoquant le premier
ministre, Recep Tayyip Erdogan, et son gouvernement. Puis en rapprochant tout
ce beau monde du raki, une boisson alcoolisée locale, et en plaisantant sur ce
thème.
Verdict
: incitation à la haine, excitation de l'hostilité publique et insulte aux
valeurs religieuses. Le PEN Turquie assurait alors « que la communauté internationale a été alertée des
évolutions fascistes en Turquie ». Grand mal leur en a pris.
En
effet, les autorités turques n'ont pas apprécié le commentaire, et les six
personnes impliquées pourraient être accusées de violation de l'article 301 du
Code pénal turque, qui sanctionne lourdement toute offense ou insulte adressée
au pays, à ses institutions ou ses représentants. De six mois à deux ans de
prisons sont encourus.
Le
directeur de l'English PEN est immédiatement intervenu : « Nous demandons instamment au ministre de la Justice,
Sadllah Ergin, d'abroger l'article 301 et d'abandonner l'enquête contre le PEN
Turquie dans les meilleurs délais. »
Par Solym Clément
[Source :
www.actualitte.com]
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